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CHAPITRE 30 de CANDIDE DE VOLTAIRE (lecture analytique)

Publié le 17/06/2011

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Candide est enfin autonome : il se marie, chasse le baron, semble escorté par les autres et non plus à leur traîne, écarte les vaines discussions (§ 3), interroge le vieillard turc et en tire de " profondes réflexions ". Enfin, c'est lui qui fait taire les élucubrations de Pangloss et affirme un savoir qui est aussi un mode de vie et un plan d'action. Candide a trouvé enfin une société qui permette à chacun de faire valoir ses talents (" chacun se mit à exercer ses talents ") et à sa native bonté d'être une valeur et non la prédestination à tous les malheurs.

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« tôt ou tard sources de tous les malheurs.6.

" Il faut cultiver notre jardin "Les expressions de Voltaire (explicites et implicites) montrent les vertus du travail :— fuir l'ennui, le vice et le besoin,— ne pas raisonner,— exercer son talent, chacun avec ses moyens,— gagner son pain (" la petite terre rapporta beaucoup "),— atteindre au meilleur de soi et se faire estimer,— diversifier les responsabilités,— profiter des fruits agréables du monde (" les cédrats ", symboliques),— donner, au total, un sens à sa vie. Pour le sens général de la formule, utiliser les documents du livre de l'élève et " Le point sur la conclusion " p.

88. Mais on orientera la discussion autour des thèmes suivants :— apologie du travail utile et émancipateur,— définition de l'homme par son statut social et sa capacité productive,— idéal modeste et " social ", où chacun prend sa place et fournit un fruit à sa taille,— rester à l'écart des violences du monde, intellectuelles et physiques,— récusons les idéologies (proches de l'intolérance),— évitons de trop penser en vain, ce qui rend malheureux et improductif,— fuyons la ville, la cour, les honneurs, les ambitions : retournons à notre petite terre,— prenons l'exemple de la nature, qui régénère et permet un bonheur relatif (Rousseau ?). 7.

L'idéal du " jardin " s'oppose à tout ce qui est destructeur au lieu d'être fécond et nourricier.

L'activisme ;l'aventure éperdue ; le rêve de gloire et d'amour romanesque ; les conflits avec des hommes-loups ; les vertiges dela métaphysique et des idéologies ; les angoisses et les narcissismes dolents ; la société fondée sur des castes etdes paraître " ; l'attente des bienfaits d'une Providence ou d'un Roi, etc.

: toutes ces fausses sorties(expérimentées par Candide) trouvent ici leur résolution dans leur contraire.

Les grandes étapes de la formation deCandide illustraient ces apories.

Dans l'ordre : l'armée (qui détruit sans produire) ; les religions (qui détournent duréel fécond et qui glosent en vain) ; le colonialisme (qui fait du travail une exploitation humiliante) ; l'esclavage ; lavie citadine et mondaine (où tout est volé et truqué) ; les métiers qui font dépendre d'autrui (cf.

la prostitution) ; larichesse inactive (qui n'est que léthargie Pococurante) ; le pouvoir absolu (qui est injustice et qui peut êtrerenversé).

Les rares personnages sympathiques du conte sont des actifs (l'anabaptiste Jacques, Cacambo, les gensde l'Eldorado) et tous annonçaient, en sous main, la conclusion présente. 8.

Le problème du Mal est esquivé, non réglé.

Les personnages se mettent finalement à l'écart du monde : les bruitsen viennent jusqu'à eux, de loin (§ 4 et 6).

La conclusion peut d'ailleurs être prise comme une dérision (aller planterses choux), une démission et une fuite.

Candide ne répond plus aux objections de Pangloss (" je sais...

") mais il neles conteste pas vraiment.

Martin se tait, mais n'en pense pas moins.

On ne dit pas que la Providence n'existe pas,on la dit inconnaissable (comme les souris du grand vaisseau ignorent le grand " capitaine ").

Ici, on refuse plusqu'on ne choisit. ÉCRITURE 9.

Expressions de l'exotisme oriental :— noms géographiques (Constantinople, Mytilène, Lemnos, Erzeroum, Moka, Batavia, etc.) ; — noms évocateurs(Sublime Porte, Sa Hautesse, derviche; vizir, muphti, effendis, bachas, cadis, etc.) ;— sensualité : toute la fin du § 6 ;— arrière-plan violent (les expulsés, les têtes empaillées, vizirs et muphti étranglés) ;— autres images de l'Orient : hospitalité, sagesse, langage par images. 10.

L'inspiration biblique : l'ensemble du chapitre est construit comme une parabole, celle du jardin, comme l'indiquele citation latine à la fin (" ut operaretur eum " L'homme, chassé des illusions du Paradis, est conduit au jardin - quiest sa punition, mais aussi le moyen de se construire et d'expérimenter sa liberté (que Dieu limitait d'abord).A l'intérieur de ce traitement paradoxal de l'Eden, on perçoit d'autres paraboles : le Vaisseau dont nous sommes lessouris (reprise du thème de l'homme embarqué) ; la parabole des talents (Mathieu, XXV).

L'idée que l'homme ne peutaccéder à la connaissance et qu'il est limité (mais qu'il peut atteindre pourtant à une forme de perfection) est en soichrétienne. LE POINT DE VUE SUR LA CONCLUSION DE CANDIDE. »

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