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Chapitre 33 du GARGANTUA DE RABELAIS

Publié le 19/06/2011

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gargantua

Picrochole, lui, est un roi ambitieux, instable et sot. Il récompense les courtisans qui flattent ses rêves de conquêtes et punit avec cruauté les bons conseillers. Il conduit la guerre en dépit du bon sens, son armée est mal entretenue et se livre au pillage. Il finit misérablement, croyant sottement aux prophéties d'une voyante, qui lui promet que son royaume lui sera rendu « à la venue des coquecigrues « (autrement dit, quand les poules auront des dents !).

gargantua

« comique.

Elle mêle la couleur antique (provinces célèbres de l'empire romain : « Syrie », « Cilicie » ; mots latins : «Corsique ») aux souvenirs médiévaux (l'empire de « Trébizonde ») et aux allusions à des personnages ou à des faitscontemporains (« Barberousse », « Lorette »).

Fantaisie et réalité se fondent heureusement, comme d'ordinaire chezRabelais, et les détails vrais tour à tour accréditent le rêve ou en soulignent l'absurdité.4.

La satire : cette scène de haute fantaisie qui nous mène du rêve au délire et reste constamment dans le registrecomique s'appuie sur une étude très exacte des réactions humaines et en accroît ainsi la portée morale.

La satireest psychologique autant que politique.

La puissance de l'illusion, les dangers de la flatterie sont dénoncés au mêmetitre que l'aveuglement des conquérants, la cupidité et l'orgueil qui font naître l'esprit de conquête et aussi soninanité.

Thème traditionnel sans doute, hérité de l'Antiquité, mais que Rabelais a su admirablement actualiser etrenouveler. ÉCRITURE 5.

Les rapports de Picrochole et de ses conseillers sont dépeints avec un humour savoureux.

Les trois capitainesenivrent Picrochole de rêves extravagants, mais lui donnent par endroits des conseils de modération (« Ne soyezjamais tant soudain E...1 ? Festina lente »).

Leur inconséquence est d'autant plus ridicule qu'elle s'autorise desréférences aux Anciens (« Octavian Auguste »).

À aucun moment le roi et ses interlocuteurs n'ont conscience del'absurdité de leurs projets de conquête.

Ils s'attardent à régler minutieusement des détails sans s'inquiéterd'examiner les méthodes et les possibilités et sans même envisager les obstacles.

Ils créent un monde soumis à leurarbitraire qui a sa propre logique (« L'une partie ira ruer E...].

Par icelle sera de prime abordée facilement déconfit»).6.

La progression de leur délire imaginatif est savamment ménagée.

Ces conquêtes, envisagées dans l'avenir, sonttrès vite senties comme présentes.

L'emploi du futur (et non du conditionnel) les situe d'abord dans un avenirproche (« ira ruer », « tirera », « dominerez »).

Les projets deviennent des réalités (au présent : « meurt déjà », «nous la tenons ») et, mieux encore, des souvenirs (« lorsque entrâtes en Lybie », « eûtes...

»), pour les conseillerscomme pour le roi lui-même, un peu plus lent pourtant à employer le passé (« nous ne bûmes point frais »).7.

Variété du vocabulaire : « se ruer » : se jeter impérieusement sur ; « prendre » (« Candie ») : s'emparer d'uneville après un siège, se rendre maître d'une province (« Bretagne ») ; « piller » : emporter le butin avec violence.Variété dans l'énumération : les noms sont groupés selon leurs désinences « Carie, Lycie, Pamphile, (...) Castamena,Luga, Savasta...

», Flandres, [...] Hollande, Zélande ».Variété des entractes à l'intérieur d'un paragraphe : énumération coupée par un juron (« Par ma foi »), uneexclamation (« Saint Treignan, Dieu gard Jérusalem ! »), une parenthèse (« Je ne lui baiserai jà sa pantouffle »).Variété des entractes entre les paragraphes : questions (« Que boirons-nous dans ces déserts »), réponses («Voire, mais, dit-il, nous ne bûmes point frais »), impératifs (« Allons nous, E...] rendre à eux », « passons outre »).. »

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