Charles le Chauve défait par les Bretons

« UN PEUPLE INSOUMIS Depuis les v• et Vt• siècles, la presqu'île d 'Armorique est peuplée de tribus celtes venues d'Angleterre, d'où elles ont été évincées par les Saxons.

Soumises par Pépin le Bref, puis par Charlemagne, elles sont attachées à l ' Empire par un lien assez flou.

Ne respectant leurs frontières naturelles de la Vilaine et du Couesnon que forcés et contraints, les Bretons n'ont jamais vraiment accepté la domination carolingienne.

Sous le règne de Louis t•• le Pieux, en 81 7, puis en 824, des révoltes ont éclaté.

L'Empereur a espéré les conjurer en accordant le titre comtal au chef local du Vannetais, Nominoé.

Mais celui-ci n 'a fait preuve ni de fidélité ni de reconnaissance : dès 826 , il est parvenu à se rallier l'ensemble de l'Armorique et s'est autoproclamé duc.

Les Bretons sont chrétiens depuis longtemps , et la culture latine les a fortement influencés.

Pourtant, aux yeux des Francs, ils semblent violents et inquiétants ; usant d'une langue barbare qui ne ressemble ni aux idiomes germains ni aux parlers romans ; ayant des mœurs âpres et des coutumes étranges qui accréditent une réputation de sauvagerie et de brutalité.

En 843, Renaud et plusieurs de ses partisans sont tués alors qu 'ils s'opposent à Lam­ bert appuyé par une troupe bretonne commandée par le fils de Nominoé, Erispoé.

Au cours de l'été , tandis que Charles le Chauve guerroie en Aquitaine, les Nantais, en butte à une offensive des Vi­ kings , appellent Lambert au secours .

Celui-ci profite de la situation pour s'i.mplanter so­ lidement dans la cité et distri­ buer généreusement les terri­ toires environnants à ses pa­ rents et amis.

C'est seulement à la fin de l'année que le roi peut intervenir : il confie la Touraine et le Poitou à la garde de ses fidèles et s'en va courir sus aux Bretons .

Piégés dans les marécages Peine perdue : l 'été suivant, passant par le Maine , Nomi­ noé s'engouffre en direction du Mans, pillant tout sur son passage .

Charles le Chauve _g décide alors de prendre per - ~ sonnellement en main la dé- ~ c ~ "" fense de la région menacée .

Il s'y rend en 845 et y reste jus­ qu'à l'automne, attendant en z vain les renforts nécessaires à. »