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Charles PÉGUY : Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc

Publié le 25/09/2012

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C'est après avoir retrouvé la foi que Charles Péguy revient à l'expression poétique abandonnée depuis sa Jeanne d'Arc de 1896. Ce drame en trois pièces (A Domrémy, Les Batailles, Rouen) mêlait les vers libres aux versets et à la prose rythmée. Le Mystère de La charité de Jeanne d'Arc (1910), Le Porche du mystère de La deuxième vertu (1911), Le Mystère des Saints Innocents ( 1912) sont écrits en prose et surtout en versets. Le titre de ces longs poèmes manifeste une double ambition renouer avec le genre médiéval des mystères, exprimer les profonds mystères de la religion.

« Ave c Les trois pièces r eg r oupées sous Le titre J ean ne d 'Arc pu­ bliées quelques an­ nées avant L e My s­ tère, Charles Péguy a, au total, con sac ré L 'esse ntie l de son œ uvre dramatique à cette grand e Lége nde national e.

P ourtant , il serait faux d e ratta­ che r Pég uy au natio­ nali sme des Ligues du début du siècle: pour ce r épubli cain de cœur, Jea nne d'Ar c é tait avant tout un symbole du sent iment patriotique prése nt ch ez Les humbl es.

Le livre La souffrance et la grâce J eanne est différente des jeunes filles du village et Hauviette , son amie, le se nt bien.

La pièce, qui s'ouvre sur une longue prière de Jeanne (appe lée Jeannette), confronte deux formes de piétés : celle de Hauviette , jeune chrétienne respectueuse et proche des sien s, et ce lle de Jeanne, qui est une âme en so uffr ance : souffrance pour les homm es et pour le monde , so uffran ce contre la guerre qui fait rage .

Jeanne prie le jour et la nuit , le matin et le soir, pour l'Angélus et pour les vê pre s, et la longueur de sa prière est en proportion de sa douleur.

Jeanne se nt bien qu'elle est, en un sens,« élue » Dans ses prières , elle demande à Dieu le « chef de guerre » qui doit sauver la France , mais n'es t-elle pas ce chef de guerre ? D 'où l'incompréhen s ion de Dame Gervai se, sa confidente, qui reproche à Jeanne son orgueil, son mépri s pour les âmes plus frustes et aussi plus l âches, qui ont choisi la rés ignation .

Pourtant , comme l'indique l a dernière réplique, Jeanne pense déjà à « Orlé a ns, qui êtes au pays de Loire.

» Jeanne , la France et Dieu E n lisant le Mys tè re de la charit é de Jeann e d'Arc, on ne peut oublier le contexte histo rique et intellectuel français de la fin du XIXe siècle .

En 1870 , la France a subi une défaite humiliante face à l'Allemagne ; elle a perdu les province s d 'Alsace et de Lorraine .

Cette crise profonde de la nation françai se nourrit un renouveau nationaliste et patriotique qui touche tous les milieux .

Pourtant , pour le patriote républicain qu'est Péguy , les no table s, en refusant de continuer le combat comme le propo sait Gambetta, ont commis une faute.

Ainsi une grande amertume et une critiq ue acerbe imprègnent le cycle que Péguy consacra entre 1896 et 1912 à Jeanne d'Arc.

La jeune Lorraine accuse les gra nds d'asso upir les Françai s qui sont pourtant des fidèles courageux .

Dan s ses prière s, dan s so n lon g entretien avec Dam e Gervaise, composés en vers qui ra ppellent ceux des Tapisseries , Jeanne est à la foi s souffrance et combat , à la fois la voix des mort s et celle de l'accusa tion .. »

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