Devoir de Philosophie

Charles PÉGUY : Le Porche du mystère de la deuxième vertu

Publié le 24/09/2012

Extrait du document

En 1911, Péguy doit affronter de grandes détresses : solitude, soucis d'argent, inquiétudes spirituelles, un enfant malade, les menaces de guerre. A Joseph Lotte, il confie : "Figure-toi que pendant dix-huit mois je n'ai pas pu dire le Notre-Père. "Que ta volonté soit faite", je ne pouvais pas dire ça. Comprends-tu cela ? Je ne pouvais pas prier Dieu parce que je ne pouvais pas accepter sa volonté. J'en suis sorti en écrivant mon Porche." - Charles Péguy, cité par Joseph Lotte, Lettres et entretiens ....

« En 19 11, Le Porch e du myst ère de la deuxièm e vertu est le deuxième mystère écri t par Pég uy après son retour à la foi.

Le ge nre du mys­ t ère, pour Pég u y, est un e méditation en verse ts s ur les mys­ tères théolog iqu es (Incarnation e t R é­ d empt ion) et sur les vertus théologales .

L a tril ogie des mys­ tèr es de Pé guy (L e Mystère de la charité de Jeanne d'Arc , Le Por che du my stère de la deu xièm e ver­ tu , Le My stè re des sai nt s Innocent s) nous invite à méditer sur la foi à partir d 'u ne célébration de l'amour et de l' espé­ rance.

Le livre La petite fille espérance D ans Le Po rc he du myst è re de la deuxième vertu, c'est Dieu qui parle un langage humain par la bouche de Pég uy ou de Mme Gervaise , une religieu se à qui se confie Jeanne d 'Arc.

La familiarité et la naïveté du ton surprennent mais n'en diminuent pas pour autant la profondeur du message mystique .

Parmi les trois vertus théologales , Péguy choisit l'espérance qu ' il repré sente par des images qui, toute s, expriment le jailli s­ se ment , l 'éternelle jeunesse de l'homme et de l' univer s ; c 'est l'espérance , fillette infatigable , qui sauve le monde de la dégé­ n é rescence.

La paternité humaine et spirituelle reproduit l'al­ liance d'espérance entre l'homme et Dieu : la petite fille es­ pérance s'abandonne entre les mains de Dieu tout comme l'homme confiant se livre à son créateur.

Après un éloge de la terre de Lorraine et de France, l'évocation du Christ en croix clôt l 'œuvre ; Pég uy raconte d'abord l'événement historique de la crucifixion comme un fait divers , pour mieux montrer en­ suite par l'hymne à la nuit le lien profond du spirituel au tem­ porel.

Il ouvre ainsi un chemin d'approfondissement et de com­ préhen sion intuitive du mystère de l'Incarnation .

Poésie et prière A insi se trouve explicitée la "racination " du surnatur el dans l e quotidien.

Péguy so uli gne le rôle essentiel de l'inter­ cession de la Vierge Marie en qui l'Incarnation s'est réalisée ; réceptacle humble de toute douleur humaine, elle la transmet et la confie à Dieu.

La poésie rejoint donc étroitement la prière , et le s nombreux emprunts à 1 'Éva ngile rappellent régulièrement que la Parole de Dieu est la nourriture poétique par excellence .

Tout nous montre que la foi est à la me sure de l'homme s'il accepte d'être spontané.

L'espérance ne consiste pas en un optimi sme naïf ; c'est une force et une grâce de résistance à la tentation ; c'est la confiance que donne l' humilit é, l'innocence que donne la sa inteté.

Quand Péguy raconte comment il va confier son fils malade à la Vierge , il dépouille son texte de tout lyrisme pour laisser parler à nu son cœur de père.

Jamai s la poésie n'ava it été si humaine et si édifiante.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles