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CHARLES LE QUINTREC

Publié le 05/09/2012

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La poésie de Charles le Quintrec est, comme son christianisme, rugueuse, instinctive et têtue. Ce Breton fait songer à Tristan Corbière plutôt qu'à Max Jacob ; il y a chez lui un côté artisan, tailleur de pierre, enlumineur naïf de porches et de statues ; ses vers musclés, un peu lourds parfois, refusent le clinquant, l'éloquence ; le monde qu'il nous donne à voir est planté de menhirs, d'arbres...

« POÈTES FRANÇAIS D'AUJOURD'HUI LA ROUTE DE LA.

MER La route de la mer avance sous les arbres Et coupe à l'horizcn l'église du hameau Je pense à ce pays de Vannes, d'où s'échappe L'enfant qui pousse le soleil dans un cercea" Et je hante la haie ozi la loutre et la martre Jouent à se mordre mieux, à changer de museau.

En ce temps-là, je fréquentais la communale Et ramassais les pluies dans mon pauvre sarrau.

Dès que j'aimais, même l'amour me faisait mal Et levait dans mon cœur plantes et passereaux.

Par les ouïes de la mer, roulée lame sur lame, J'entendais monter la lune du fond des flots.

Mon frère dénichait les grives, les fauvettes Mes sœurs sauvages s'échappaient d'un fabliau liJoi je disais mon Dieu, pour le frapper peut-être, Pour le trahir ct le livrer à ses bourreaux J'avais hâte de vivre à la hauteur des bêtes Hâte aussi de répandre un juste sang n01weau.

:Maintenant, sur la route où ne passe personne La lune à l'agonie retourne son chaos 205 La mer mugit, le ciel échoue .•• Je manque l'homme Et le cadavre du soleil, par un hublot, V omit le jour et donne à l'insecte, à l'oiseau, Pouvoir de parler sans connaître la Parole.

(Les rwces àe la terre). »

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