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La Chartreuse de Parme

Publié le 06/04/2013

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La Chartreuse de Parme fut écrit (novembre-décembre 1838, publié en 1839) avec une rapidité étonnante: sept semaines suffirent à Stendhal pour la rédiger.

« EXTRAITS -----------.

« Tout souriait à la duchesse [Sanseverina] ; elle s'amusait de cette existence de cour où la tempête est toujours à craindre ; il lui semblait recommencer la vie.

,.

Le huitième jour de la prison de Fabrice, elle eut un bien grand sujet de honte : elle regardait fixement, et absorbée dans ses tristes pensées, l'abat-jour qui cachait la fenêtre du prisonnier ; ce jour-là il n'avait encore donné aucun signe de présence ; tout à coup un petit morceau d'abat­ jour, plus grand que la main, fut retiré par lui ; il la re­ garda d'un air gai, et elle vit ses yeux qui la saluaient.

Elle ne put soutenir cette épreuve inattendue, elle se retourna ra­ pidement vers ses oiseaux et se mit à les soigner ; mais elle tremblait au point qu'elle versait l'eau qu'elle leur distribuait, et Fabrice pouvait voir paifaite­ ment son émotion ; elle ne put supporter cette situation, et prit le parti de se sauver en courant.

Ce moment fut le plus beau de la vie de Fabrice , sans aucune comparaison .

Avec quels transports il eût refusé la liberté, si on la lui eût offerte en cet instant ! Un peu après que minuit et demi eût sonné, le signal de la petite lampe parut à la fe­ nêtre de la volière.

Fabrice était prêt à agir; il fit un signe de croix, puis attacha à son lit la petite corde destinée à lui faire descendre les trente-cinq pieds qui le sépa­ raient de la plateforme où était le palais.

Il arriva sans encombre sur le toit du corps de garde occupé depuis la veille par les deux cents hommes de renfort dont nous avons parlé.

Par malheur, les soldats, à mi­ nuit trois quarts qu'il était alors, n'étaient pas encore endormis ; pendant qu'il mar­ chait à pas de loup sur le toit de grosses tuiles creuses, Fabrice les entendait qui di­ saient que le diable était sur le toit, et qu'il fallait essayer de le tuer d'un coup de fusil.

Quelques voix prétendaient que ce souhait était d'une grande impiété, d'autres di­ saient que si l'on tirait un coup de fusil sans tuer quelque chose, le gouverneur les met­ trait tous en prison pour avoir alarmé la garnison inutilement.

Toute cette belle dis­ cussion faisait que Fabrice se hâtait le plus possible en marchant sur le toit et qu'il fai­ sait beaucoup de bruit.

Le fait est qu'au moment où, pendu à sa corde, il passa de­ vant les fenêtres, par bonheur à quatre ou cinq pieds de distance à cause de l'avance du toit, elles étaient hérissées de baïon­ nettes.

Quelques­ uns ont prétendu que Fabrice, tou­ jours fou, eut l'idée de jouer le rôle du diable, et qu'il jeta à c es soldats une poi­ gnée de sequins .

Ce qui est sûr, c'est qu 'il avait semé des sequins sur le plan­ cher de sa chambre, et il en sema aussi sur la plate-forme dans son trajet de la tour Farnèse au pa­ rapet , afin de se donner une chance de distraire les sol­ dats qui auraient pu se mettre à le pour­ suivre.

« Fabrice eut besoin de deux ou trois minutes pour se rappeler que d'abord il était placé à plus de quatre-vingts pieds d'élévation ••• » NOTES DE L'ÉDITEUR «C'est le livre de la cinquantaine de Stendhal.

Il enferme toutes ses expériences, les anciennes et les récentes.

La mort s'annonçait prochaine, et il voulait passionnément ressaisir tout son passé, le paysage moral et intellectuel, les choses qu'il avait le plus aimées, les spectacles et les paysages préférés, ses grandes émotions, les rêves qu'il avait réalisés et ceux, nombreux, qui avaient dû mourir étouffés, ou même qui n'étaient pas parvenus jusqu'à la claire conscience.

Richesse fébrile de la vision, hâte fiévreuse à la saisir.

» dépit de sa banalité, est frémissante d'une mystérieuse vibration (l'émotion même du romancier ?) ; cette poésie se retrouve encore dans l'évocation sobre et la suggestion des paysages, dans l'aspect Pierre Martino, Stendhal.

«La Chartreuse de Parme est une œuvre surtout remarquable par sa tonalité, son atmosphère, bref, par des éléments qui n'apparaissent pas formellement ; nous appellerons philosophie cette séduction de l'œuvre, poésie que l'on retrouve à tous les niveaux( ...

) et qui, par sa chaleur et en 1 G oldner / Sipa-Jcono 2, 3.

4 peintures de Paul Duran d.

éd.

G.P., Paris, 196 3 / Sipa-lco no, cl ichés B.N .

« temps retrouvé » de certaines émotions, dans les thèmes privilégiés qui alimentent une rêverie profonde et sérieuse (rêverie constante depuis l'enfance) et qui n'ont jamais été aussi parfaitement réunis et orchestrés que par La Chartreuse de Parme.

»Jean Mourot.

STENDHAL 03. »

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