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Chateaubriand et le romantisme

Publié le 16/02/2011

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   Chateaubriand a été le véritable révélateur de la littérature du XIXe siècle; il a attaché son nom à la restauration de l'idée catholique, au renouvellement de l'imagination moderne et à la création d'un style pittoresque et descriptif.    Chateaubriand, grand voyageur et homme politique, reste surtout un grand romancier, l'initiateur de la mélancolie romantique.    François-René de Chateaubriand, né à Saint-Malo en 1768, connut une enfance turbulente et une adolescence exaltée.

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« Les Mémoires d'Outre-Tombe sont un vaste et orgueilleux récit de la vie de Vauteur. Dans cet ouvrage (publié en 1849-1850), Chateaubriand a voulu laisser à la postérité l'image définitive de sapersonne.

Il raconte son éducation à demi sauvage, ses souvenirs de Combourg, ses promenades avec sa sœurLucide, son exil, ses démêlés avec Napoléon, son rôle politique sous la Restauration. En plus de l'intérêt purement narratif du récit de la vie si mouvementée d'un personnage illustre, ces Mémoires sontun document moral sur la mélancolie romantique, véritable maladie de l'âme dont Chateaubriand a présenté unexemple saisissant et dangereux. Enfin c'est un tableau où l'on retrouve les mœurs d'une génération disparue et tous les événements d'une époquetroublée; la vie maussade des nobles de province dans les dernières années de l'Ancien Régime, les spendeursdéclinantes de la monarchie, le despotisme impérial et ses campagnes sanglantes, la retraite de Russie, etc. Les idées et les sentiments de Chateaubriand semblent concilier la discipline et les dogmes de la religion avecVinfluence individualiste de Rousseau. Ses idées religieuses : le catholicisme.

D'abord indifférent, Chateaubriand en 1798 revient au catholicisme; convertipour des raisons de sentiment : « j'ai pleuré et j'ai cru », il fait appel au cœur et au goût du lecteur, et s'attache àmettre en relief le caractère profond et émouvant du sentiment religieux; pour réfuter les préjugés voltairiens, ilmontre ainsi que la religion n'est ni laide ni ridicule, mais au contraire belle, raisonnable et utile à l'humanité. Ses théories littéraires.

Ses idées littéraires dérivent de sa philosophie : le christianisme, doctrine vraie, doit inspirerune poésie plus pure et plus élevée que le paganisme : « la mythologie rapetisse la nature » et détruit le sentimentde l'infini. Cependant Chateaubriand admire les écrivains anciens; pour la forme, il reste rigoureusement classique, respecte leslois des genres et prend soin de conserver à son style la noblesse et le sublime. Ses idées morales.

En dépit de ses principes religieux et de son respect de la tradition littéraire, il n'en reste pasmoins que Chateaubriand est au fond un disciple de Rousseau et un romantique : il a le mal du siècle.

De là, lepessimisme latent de son œuvre, le désarroi moral de René, désabusé du monde et enclin au suicide : « Hélas! jecherche un bien inconnu dont l'instinct me poursuit : est-ce ma faute si je trouve partout des bornes ? » Le style de Chateaubriand est d'un éclat inouï dans les descriptions. « Le livre de M.

de Chateaubriand est un livre de plomb et d'or, mais l'or y domine.

» Cette réflexion que l'on prête àBonaparte après la lecture du Génie du Christianisme pourrait s'appliquer à l'œuvre entière de l'auteur. Chateaubriand se montre inférieur dans la composition des grands ouvrages et dans la création des caractères : seshéros, tous semblables, Chactas, René, Eudore, sont « les fils de ses songes », la projection idéalisée de sa proprepersonne; son style conserve de nombreux clichés conforme à la prétendue noblesse du XVIIIe siècle et n'est pastoujours exempt d'emphase. Malgré ces fautes de goût, Chateaubriand demeure un des plus grands prosateurs français par la couleur puissanteet pittoresque de ses descriptions et la splendeur des phrases. Ses descriptions sont d'une précision et d'une vie remarquables : du spectacle de la réalité concrète, il excelle àdégager l'impression dominante : il évoque d'emblée l'âme d'un paysage, le caractère d'une saison (l'automne),l'immensité des horizons, le charme de la nuit, de la mer et de la solitude. De là une tendance naturelle au symbolisme : chaque objet suggère une conclusion morale et cette pensée,habituellement mélancolique, s'exprime en une phrase irréprochable tant par la poésie de l'image que par l'harmoniesolennelle et savante et par la couleur des termes choisis : Qu'il fallait peu de chose à ma rêverie ! une feuille séchée que le vent chassait devant moi...

un étang désert où lejonc flétri murmurait...

Souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête.

Je mefigurais les bords ignorés, les climats lointains, où ils se rendent : j'aurais voulu être sur leurs ailes! (René.) Chateaubriand a dominé le Romantisme. « En dedans et à côté de mon siècle, j'exerçai peut-être sur lui...

une triple influence religieuse, politique et littéraire» {Mémoires d'Outre-Tombe).

En tout cas, c'est au point de vue littéraire que l'influence de Chateaubriand s'estaffirmée sans conteste et presque sans limites.

Donnant une fraîcheur et un éclat inaccoutumés aux sujets et auxsentiments.

qu'avaient pressentis Rousseau et Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand « a renouvelé l'imaginationmoderne » (Faguet) : il a élargi le spectacle du monde, fixé les aspirations de sa génération vers la mélancolie etrévélé la formule essentielle du Romantisme, c'est-à-dire la littérature d'inspiration religieuse et personnelle.. »

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