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CHRÉTIEN DE TROYES : Perceval ou le Conte du Graal

Publié le 23/02/2013

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perceval

On ne sait presque rien de la vie de Chrétien de Troyes, si ce n'est qu'il fut successivement au service de Marie de Champagne et de Philippe d 'Alsace. Seule l'oeuvre est en mesure de nous fournir quelques indications sur son auteur.

perceval

« ~------- EXTRAITS Perceval contemple les trois gouttes de sang sur la neige L'œuvre s'ouvre sur une évocation colorée du printemps.

Chrétien excelle dans l'utilisation d'une langue enjouée, pittoresque et alerte.

Immédiatement, le lecteur est pris dans les rets de la narration Ce fut au temps qu' arbres fleurissent , feuilles, bocages et prés verdissent et les oiseaux en leur latin doucement chantent au matin et tout être de joie s'enflamme .

Lors le fils de la dame veuve se leva dans la Caste Forêt solitaire.

Vivement sella son c he val de chasse, prenant trois javelots et sortit du manoir de sa mère.

Il se disait qu'il irait voir les herseurs qui lors se­ maient les avoines avec douze bœufs et six herses.

Parvenu au château du roi infirme, Perceval assiste à la curieuse procession du Graal, ainsi décrite par Chrétien Le jeune hôte voit la merveille et se roidit pour n'en point demander le sens.

C 'es t qu'il se souvient des paroles de son maître en chevalerie.

Ne lui a-t-il pas enseigné que jamais ne faut trop parler ? Poser question c'est vilenie.

Il ne dit mot .

D eux valets s'en viennent alors, tenant en main des chandeliers d'or fin œuvré en nielle .

Très beaux hommes étaient ces va­ l e ts qui portaient les chandeliers.

En chaque chandelier brûlaient dix chandelles à tout le moins.

Une demoiselle très belle , et élancée et bien parée qui avec les valets venait, tenait un graal entre ses mains .

Quand en la salle elle fut entrée avec le Graal qu'elle tenait, une si grande lumière en vint que les chandelles en perdirent leur clarté comme les étoiles quand se lève so­ leil ou lune .

Derrière elle une autre pucelle apportait un plat d'argent .

Le Graal qui al­ lait devant était fait de l'or le plus pur .

Après cinq ans de recherche, Perceval, qui a appris la mort de sa mère, éperdue de chagrin, se confesse auprès d'un ermite.

Celui-ci ne tarde pas à lui expliquer le sens de sa faute - «Hé , bel ami , lui dit l'ermite , dis-moi ton nom! » Il lui dit: « Perceval, beau sire.

» Le prudhomme , à ce nom soupire, car il l'a reconnu.

Il lui dit: «Frère, ce quit' a nui , c'est un péché que tu ignores.

C'est la douleur que tu fis à ta mère au moment où tu l'as quit­ tée.

Elle en tomba, pâmée, à terre, à l'en­ trée du pont, devant sa porte , etc' est ainsi qu 'elle mourut.

C'est pour ce péché que tu fis que tu ne demandas rien, ni de la lance , ni du Graal .

Il t'en est arrivé bien des mésaventures, et tu y fusses anéanti, si elle n'eût prié pour toi.

Mais sa prière eut telle force que, pour elle, Dieu t'a gardé de la prison et de la mort .

Ton péché t' a glacé la langue quand le fer que nul n'ess uya sai­ g na devant tes yeux.

Ta raison ne s'éveilla pas et c'est par ta folie que tu ne pus sa­ voir qui use de ce Graal.

» Traduction de Jean-Pierre Foucher et André Ortais.

Gallimard, 1974 NOTES DE L'ÉDITEUR « La chevalerie est non seulement une manière de vivre, mais aussi une éthiq ue.

P.

Jonin s'intéresse, quant à lui, aux aspects de la vie sociale que véhicul e l'œuvre de Chrétien : « Certes, il ne faut pas chercher en Chrétien un précurseur des romanciers qui accumuleront plus tard les miettes du réalisme avec une diligence de fourmi .

Mais il ne convient pas non plus de voir en lui un conteur qui se borne à rajeunir et à recomposer de vie illes lé gendes.

Il a su recueillir l 'œuvre première et lui fournir Le critique et théoricien Paul Zumthor analyse ainsi les romans de Chrétien de Troyes : « Chrétien a saisi la prédilection de ses contemporains pour une littérature de rêve ; il intègre Je merveilleux à son univers quotidien : mai s du fantastique même il tire une exaltation des valeurs humaines .

Au pur émerveillement , il substitue le sens du mystère et du destin .

» Paul Zumthor , Littérature française, Larousse, 1967.

Si l'on peut tenir pour historiquement indéniable l'engagement moral fait par le chevalier le jour de son adoubement, force est de reconnaître que l 'ex istence d'un véritable code de la chevalerie n'est attestée que par la littérature .

» Michel Pastoureau , La Vie quotidienne des ch eva liers de la Table ronde, Hachette , 1976.

1, 2 Bois gravés en co uleur de lma Duczins k a.

éd .

T ria des.

P aris, 1960 / Sipa lcono un terroir nouveau.

» P.

Jonin, Revue del' Information littéraire, 1964.

CHR ÉTIEN DE TROYES 02. »

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