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Le Christianisme

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

I)                Les origines du Christianisme

 

  1. 1.     Jésus de Nazareth …

Savoir si Jésus de Nazareth est bien le Christ ou le messie qui vient sauver les hommes est une affaire de foi (et donc hors de propos dans ce cours. N’oubliez pas que l’école de la République est laïque)

 

D’un point de vue historique, il est incontestable que Jésus de Nazareth ait existé. Certaines sources historiques non-chrétienne le démontrent (ex doc. 3 p.45 : Flavius Josèphe est un historien juif romanisé du Ier siècle ap J-C) Néanmoins l’essentiel de ce qu’on sait de lui nous est connu grâce aux Evangiles, contenues dans la Bible chrétienne.

 

Il s’appelle Jésus de Nazareth car il a été élevé dans cette ville de Galilée. Il est en fait né à Bethléem, en Judée, sous le règne d’Hérode le Grand, entre 6 et 4 av. J-C.

Le contexte politique dans lequel Jésus naît est celui de l’occupation romaine. Depuis 63 av JC, la Palestine est un protectorat romain: si le royaume continue à être administré par un roi juif, Hérode Le Grand (- 37-4 av JC), c'est un gouverneur romain, Ponce Pilate, qui représente Rome et détient la réalité du pouvoir et la force armée.

 

Jésus de Nazareth commence à prêcher (enseigner la parole divine) à partir de l’âge de 30 ans. Son message a du succès car on dit de lui qu’il fait des miracles (ex : les noces de Cana doc. 1 p.46 ; la multiplication des pains). De nombreux disciples le suivent (les plus proches sont les douze apôtres)

Document pp.46 et 47

Ce succès inquiète les grands prêtres de Jérusalem (Sadducéens) qui craignent qu’ils ne veuillent remette en cause leurs pouvoirs. Profitant de son arrivée à Jérusalem, ils le font arrêter grâce à la complicité de l’un des apôtres, Judas. Jésus est condamné par le Sanhédrin. Il est remis aux autorités romaines, qui après quelques tergiversations (il essaye de la faire libérer puis s’en lave les mains) le condamne à être crucifier (supplice alors banal). Jésus meurt entre l’an 30 et 33 de notre ère.

 

Vu de Rome, cette histoire est sans importance et pourtant, aujourd’hui, cela fonde la foi de millions de gens sur la terre.

De fait, les grandes fêtes chrétiennes font référence à la vie de Jésus de Nazareth :

-          -         Noël : sa naissance à Bethléem

-          -         Pâques : la passion (cène + crucifixion puis résurrection)

Le fait paraît d’autant plus paradoxal que Jésus de Nazareth n’a pas véritablement voulu fonder une nouvelle religion mais n’a fait que proposer aux Juifs son interprétation de la Bible. Bref il a créé un nouveau courant dans le Judaïsme.

 

 

  1. 2.     .. fonde un nouveau courant du judaïsme …

 

Contexte religieux : Les Romains ont permis aux Juifs de conserver leur religion monothéiste et l'ont autorisé dans tout l'Empire romain. Mais si tous les Juifs sont réunis autour de la Bible, le monde juif du premier siècle av JC n'est pas uniforme. Il existe en effet différents courants religieux au sein du Judaïsme :

- Les Pharisiens sont des Juifs lettrés, interprètes de la Loi de Moïse qu'ils appliquent très strictement. Ils se disent les gardiens de la foi juive et dirigent à la Synagogue un centre de prières et d'études. Ils ne sont pas violents et attendent un Messie de sang royal qui viendra donner la toute puissance à Israël et marquera la fin des temps et la résurrection pour les élus de Dieu.

- Les Sadducéens forment la caste des grands prêtres aristocrates, souvent très influencés par la culture hellénique. Ils ont le pouvoir social, économique et religieux. Ils contrôlent le Temple et préfèrent ne pas s'opposer à Rome qui les appuie. Ils sont hostiles à l'idée d'un Messie qui pourrait remettre en cause leur pouvoir.

- Les Zélotes, souvent Galiléens, xénophobes, violents, s'attaquent aux Romains qu'ils haïssent et qu'ils veulent chasser de Palestine. Ils sont redoutés des Romains et des Juifs conservateurs. Nombre d'entre eux se joindront à Jésus dans la mesure où ils espèrent qu'il chassera les Romains.

- Les Esséniens, retirés à Qumran, monastère du désert sur les rives de la Mer Morte forment une communauté spiritualiste qui enseigne la charité fraternelle, le renoncement aux plaisirs des sens et aux richesses. Animés d'un grand souci de pureté, ils pratiquent l'ascèse et la méditation en rejetant tout ce qui se rattache à l’être matériel. Distants de la communauté juive et en particulier du clergé du Temple, ils attendent l'Apocalypse, la fin du monde d'où renaîtra une humanité pure.

- St Jean Baptiste, proche des Esséniens, annonce le règne de Dieu et invite à se purifier de ses pêchés en étant baptisés dans l'eau du Jourdain.

 

NB : Tous ces courants ne sont pas à retenir. Il s’agit juste de comprendre qu’il existe différents courants de pensée dans le Judaïsme.

 

Tous les Juifs espèrent la venue d'un Messie, sauveur d'Israël, annoncé par les prophètes, mais les divers courants politico-religieux n'en ont pas tous la même conception:

- certains pensent que le Messie viendra rétablir le royaume d'Israël dans toute sa gloire en le soustrayant à l'occupant romain,

- d'autres pensent qu'il viendra purifier le peuple et restaurer la vraie religion.

 

Jésus de Nazareth commence à prêcher (enseigner la parole divine) à partir de l’âge de 30 ans :

-          -         il se présente comme le messie annoncé par la Bible (voir doc. 3 p.44). Il se présente comme celui qui vient annoncer aux hommes comment accéder au paradis (royaume de Dieu)

-          -         il propose son interprétation de la Loi juive, insistant sur l’amour de son prochain (« aimez-vous les uns les autres »). Il fonde donc un nouveau courant dans le judaïsme, proche des Esséniens ( il se fait d’ailleurs baptiser par Jean Baptiste).

 

Bref, Jésus de Nazareth ajoute un nouveau courant au judaïsme c’est-à-dire qu’il propose aux Juifs son interprétation de la Bible hébraïque. C’est après sa mort, que ce courant devient une véritable religion.

 

  1. 3.      … qui devient une religion

Au départ tous les Chrétiens sont des Juifs qui s’organise en communautés. Très vite cependant se pose le problème de savoir si le message de Jésus ne doit pas également s’adresser aux non-juifs. Certains sont au départ très réticents mais ce sont ceux qui pensent que le message de Jésus est universel qui vont finir par l’emporter. Dans ce débat, Paul de Tarse joue un grand rôle. C’est lui qui insiste pour faire du Christianisme une véritable religion en ouvrant la porte aux non-juifs. (Voir résumé du manuel p.60, B, 2ème paragraphe)

 

 

 

II)           II)           L’expansion du Christianisme : les causes

Carte p.58-59

L’expansion du Christianisme est ininterrompu entre le Ier et le IVème siècle après J-C. (Aux Ier et IIème siècle, les Chrétiens forment de petites communautés isolées principalement situées en Palestine et en Asie mineure (autour d’Ephèse notamment). A partir du IIIème siècle, l’implantation chrétienne devient zonale et non plus ponctuelle. Les petites communautés chrétiennes de départ ont essaimé autour d’elle. Le IVème siècle ne fait que confirmer cette évolution. C’est désormais un bon quart de l’Empire romain qui s’est converti au Christianisme)

NB : si vous êtes capable de faire une meilleure description de l’évolution du Christianisme à partir de la carte pp.58-59, n’hésitez pas à me l’envoyer par email.

Comment expliquer cette expansion ininterrompue du Christianisme ?

Cette expansion s’explique d’abord par le message simple délivré par les Evangiles, par le fait que c’est une religion qui s’adresse à tous et est inséparable des efforts réalisés par l’un des disciples de Jésus pour propager cette nouvelle foi : Paul de Tarse

 

  1. 1.     Les Evangiles

Jésus n’a rien écrit. Ce sont ses disciples qui ont consigné vers la fin du Ier siècle (entre 70 et 95 ap. J-C), son enseignement dans les Evangiles.

 

NB : Contenu du nouveau testament

Titre

Contenu

Dates

 4 Evangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean)

 

Vie de Jésus

 

70 - 95

Acte des Apôtres (Luc)

Les débuts du Christianisme

80 – 90

Epîtres de Paul aux Romains, Corinthiens, … etc.

Lettres enseignant aux communautés chrétiennes, la foi et répondant à leurs problèmes

 

50 – 90

Epîtres de Jacques, Pierre, Jude et Jean

Idem

 

50 – 90

Apocalypse (Jean)

Vision de la fin du monde

Fin du Ier siècle

 

Les Evangiles racontent la vie de Jésus de Nazareth mais définissent également les bases de la foi chrétienne :

-          -         croyance  dans le fait que Jésus était bien le messie

-          -         croyance en la résurrection de Jésus de Nazareth qui a vaincu la mort. (christ = crucifié)

-          -         croyance dans le fait que Jésus a accepté de souffrir pour sauver le pêché des hommes alors que pour les Juifs, sa mort infamante est la preuve qu’il est un imposteur (et qu’il n’est donc pas le messie

-          -         fidélité à son enseignement insistant sur l’amour du prochain

 

 

  1. 2.     Une religion pour tous

Le Christianisme délivre un message d’amour et surtout offre le salut à tous. Les barrières sociales sont abolies : Maîtres, esclaves, riches ou pauvres, tout le monde se voit offrir une place au paradis.

 

  1. 3.        Les voyages de Paul

Voir dossier, p.62 et 63

Voyageur infatigable, Paul a multiplié les voyages pour répandre le Christianisme (voir doc. 4 p.63). D’ailleurs l’implantation des communautés chrétiennes au Ier et IIème siècle (carte pp.58 et 59), démontrent de son importance dans la diffusion du Christianisme (il y a beaucoup de similitudes entre les lieux où Paul a prêché et l’implantation des premières communautés chrétienne. Preuve de l’importance de Paul dans la diffusion du Christianisme, il est considéré comme un apôtre alors qu’il n’a jamais connu le Christ).

 

 

III)       L’expansion du Christianisme : les conséquences

  1. 1.     Les persécutions (milieu du Ier siècle – début IVème siècle)

Voir dossier manuel pp.66 et 67

Dès le milieu du Ier siècle après J-C, les Chrétiens doivent subir des persécutions. La première persécution de grande ampleur est celle de Néron, à Rome, en 54 ap. J-C. Le prétexte en est l’incendie de Rome que l’Empereur romain attribue aux Chrétiens.

Ces persécutions sont d’abord sporadiques (épisodiques, momentanées) et locales. Elles deviennent systématiques au IIIème siècle après J-C.

 

Connu pour leur tolérance religieuse, on peut s’étonner que les Romains persécutent les Chrétiens. Pourquoi les Chrétiens son-ils persécutés à partir du milieu du Ier siècle  ?

Première raison, parce qu’ils constituent, aux yeux des Empereurs, un danger pour l’Empire car ils mettent en danger :

-          -         sa cohésion; ils refusent de rendre un culte à l’Empereur et ne participent donc pas aux grandes fêtes civiques ;

-          -         sa défense car les Chrétiens refusent de porter des armes.

 

Seconde raison : les Chrétiens sont l’objet de l’hostilité de la population non chrétienne de l’Empire :

-          -         le fait qu’ils se réunissent discrètement les font soupçonner des pires crimes ( incestes, sacrifices d’enfants)

-          -         leurs réserves vis-à-vis de la vie civique font qu’on les soupçonne de comploter contre l’ordre établi.

 

Pourtant ces persécutions ne parviennent pas à enrayer la progression du Christianisme (voir carte p. 55 et pt précédent). Au contraire même, ceux qui meurent par fidélité au Christ sont des martyrs (des héros qu’on béatifie = on en fait des saints) C’est le cas par exemple de Sainte Blandine (doc. poly)

 

  1. 2.      Le triomphe du Christianisme

 

doc. 2 p.68

 

1ère date à retenir :

313 édit de Milan. C’est un édit de tolérance pris par l’Empereur Constantin. Désormais, les Chrétiens sont libres de pratiquer leur culte. C’est donc la fin des persécutions contre les Chrétiens.

Pourquoi Constantin agit-il ainsi ? 

Constantin s’est imposé comme Empereur à la suite d’une longue guerre qui l’a opposé à d’autres prétendants au trône. Or, il attribue sa victoire décisive du Pont Milvius contre Maxence à l’aide que lui aurait apporté le Dieu des Chrétiens. Cet édit de tolérance est donc une manière de le remercier.

 

doc. 6 p.69.

 

2ème étape du triomphe du Christianisme

A partir de 391, une série d’édits de l’Empereur Théodose fait du Christianisme la religion officielle de l’Empire romain. Désormais ce sont les non-chrétiens qui font l’objet de persécutions. Les anciens lieux de culte de la religion romaine sont transformés en église (voir doc. 6 et 7 p.53 : par exemple, le Parthénon à Athènes, est transformé en église.

 

 

 

CONCLUSION

Né au Ier siècle après J-C en Palestine, le Christianisme n’est au départ qu’un courant du Judaïsme. C’est sous l’impulsion de Paul de Tarse qu’il devient une religion à part entière en ouvrant aux non-juifs, l’enseignement de Jésus de Nazareth. Cette nouvelle religion connaît un essor ininterrompu au sein de l’Empire romain, à partir du Ier siècle, malgré les persécutions dont les Chrétiens sont victimes du milieu du Ier siècle après J-C au début du IVème siècle. Le IVème siècle marque en effet le triomphe de la nouvelle religion. D’abord tolérée par l’Edit de Milan de Constantin, en 313, le Christianisme devient la religion officielle de l’Empire romain en 391. Désormais son sort est lié à celui des Romains. Or,  les invasions barbares qui s’annoncent risquent de remettre en cause ce triomphe.

 

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