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Le civisme

Publié le 05/06/2013

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Culture Générale. Sujet : Le Civisme. Le service civique mis en place en 2010 doit permettre à tous les jeunes de plus de 16 ans de s'engager au profit d'un projet collectif d'intérêt général sur la base du volontariat au sein d'associations, d'organismes sans but lucratif de droit français agrée par l'Etat. Cela doit permettre de « rétablir « le civisme dans notre société. En effet, qui n'a pas entendu dire que le civisme se perdait ? Que ces jeunes manquent de civisme ! Or qu'est ce que le civisme ? Le civisme est-il une valeur réellement dépassée ? Du latin civis, c'est-à-dire « citoyen «, le civisme correspond, selon le Littré, au « sentiment qui fait le bon citoyen, l'attachement à la Cité «. Le Larousse, quant à lui, définit le civisme comme « le sens qu'à un homme de ses responsabilités et de ses devoirs de citoyen «. Il s'agit donc d'une notion qui se rattache à la condition de citoyen de l'Homme. Cependant, c'est aussi un concept relativement vague qu'il est difficile à définir. Dans le guide « L'idée républicaine aujourd'hui « publié en 2004 par le ministère de l'Education Nationale, René Rémond distingue trois composantes au civisme, qui selon lui occupe une position intermédiaire entre la civilité et la citoyenneté : « Le civisme, c'est se savoir partie prenante d'une collectivité qui n'est pas seulement une addition d'individualités. C'est aussi s'inscrire dans une continuité et reconnaître qu'on est bénéficiaire de l'héritage que vous laissent les générations précédentes [?] C'est encore admettre que ces avantages nous créent un devoir de réciprocité à l'égard de nos successeurs, celui en particulier de leur transmettre, amélioré, l'héritage reçu. «. En ce sens le civisme se rapproche de la civilité. « Le civisme c'est aussi s'intéresser à la chose publique, s'en tenir informé, y prêter attention, se former des convictions raisonnables et éclairées. C'est également participer aux divers processus dont dépendent les décisions intéressant les affaires communes, notamment les consultations électorales. « Sur ce point, le civisme a des rapports étroits avec la citoyenneté. « Le civisme, c'est enfin un comportement. C'est la citoyenneté vécue au quotidien. Il se pratique dans le respect des règles. Il s'exprime par des gestes élémentaires qui facilitent la vie commune. Ceux-ci peuvent paraître insignifiants. Mais le civisme, c'est aussi se dire que rien n'est utile et se conduire à chaque instant comme si de notre comportement personnel dépendaient le cours de l'histoire et l'avenir du monde. « Nous allons donc développer chacun de ces points afin de comprendre ce qu'est le civisme. I. Le civisme : un héritage collectif à préserver. « Le civisme, c'est se savoir partie prenante d'une collectivité qui n'est pas seulement une addition d'individualités. C'est aussi s'inscrire dans une continuité et reconnaître qu'on est bénéficiaire de l'héritage que vous laissent les générations précédentes : une société où, même s'il y a des sujets de désaccord, les rapports de force ont fait place à des rapports réglés par le droit. C'est encore admettre que ces avantages nous créent un devoir de réciprocité à l'égard de nos successeurs, celui en particulier de leur transmettre, amélioré, l'héritage reçu. Voilà pour les rapports avec la civilité « René REMOND 1) Le civisme : un héritage discuté. Saturé de significations multiples, le civisme est souvent l'objet de discours de dramatisation et de confusion. La vision que nous propose ici René REMOND atteste ici de tout le paradoxe d'une valeur consacrée comme une vertu privée mais d'utilité publique. Dans L'âme des peuples, André SIEGFRIED1 résume alors justement ce paradoxe en définissant le civisme comme « un dévouement à la chose publique, en vertu desquels, tout en revendiquant son quant à soi, on estime devoir s'encadrer dans la communauté et collaborer à la vie sociale « Le civisme permettrait-il comme le suppose SIEGFRIED de réconcilier l'universel et le particulier ? De respecter notre Histoire, de ne pas refaire les mêmes erreurs dans le présent, tout en réfléchissant à l'avenir ? Les journées de commémoration telles que le 11 novembre jouent justement ce double rôle de nous rappeler éternellement nos erreurs au bénéfice de l'avenir tout en nous intégrant dans une communauté humaine. De même, des débats existent sur notre histoire comme celui qui a eu lieu l'année dernière sur la lettre de Guy MOQUET devant être lue par les enseignants en classe. Le droit intervient alors parfois de manière abusive pour définir notre Histoire afin d'enrayer certains débats. (cf. projet de loi écarté sur le rôle positif de la colonisation, lois mémorielles) Toutefois notre société a besoin de ces débats en vue de développer le civisme de ses acteurs. La question du civisme engage alors le non-citoyen comme le citoyen. Il confronte l'administration, les élus, les intellectuels à la question de l'évolution des normes et des situations, des comportements et des formes d'engagement, et cela avec deux moyens : le débat sur les fins de la société et la négociation sur les objectifs et les moyens. Dans une société complexe et divisée sur les valeurs, toute recherche d'un fondement purement philosophique à l'acte civique serait incertaine. L'acte civique se réfère à une norme qui n'existe pas en dehors des pratiques. 2) Un civisme des devoirs ou une liberté d'obéir ? La question du civisme rappelle donc à chaque moment cette tension formulée par les Grecs : au c?ur de la démocratie, le citoyen réalise l'unité entre le sujet qui doit être libre pour participer à l'élaboration de la loi et l'individu qui s'y soumet, qui obéit. Cette vertu du citoyen met ainsi en avant l'incertitude morale qui guette le citoyen. Notre culture civique semble composée de soumission à l'autorité et de rébellion permanente, d'une volonté d'égalitarisme tout en recherchant systématiquement des privilèges. Cela suppose que chaque individu puisse penser au moment du vote que la volonté générale, à laque...

« « Le civisme, c’est se savoir partie prenante d’une collectivité qui n’est pas seulement une addition d’individualités.

C’est aussi s’inscrire dans une continuité et reconnaître qu’on est bénéficiaire de l’héritage que vous laissent les générations précédentes : une société où, même s’il y a des sujets de désaccord, les rapports de force ont fait place à des rapports réglés par le droit.

C’est encore admettre que ces avantages nous créent un devoir de réciprocité à l’égard de nos successeurs, celui en particulier de leur transmettre, amélioré, l’héritage reçu.

Voilà pour les rapports avec la civilité » René REMOND 1) Le civisme : un héritage discuté. Saturé de significations multiples, le civisme est souvent l’objet de discours de dramatisation et de confusion.

La vision que nous propose ici René REMOND atteste ici de tout le paradoxe d’une valeur consacrée comme une vertu privée mais d’utilité publique.

Dans L’âme des peuples , André SIEGFRIED 1 résume alors justement ce paradoxe en définissant le civisme comme « un dévouement à la chose publique, en vertu desquels, tout en revendiquant son quant à soi, on estime devoir s’encadrer dans la communauté et collaborer à la vie sociale » Le civisme permettrait-il comme le suppose SIEGFRIED de réconcilier l’universel et le particulier ? De respecter notre Histoire, de ne pas refaire les mêmes erreurs dans le présent, tout en réfléchissant à l’avenir ? Les journées de commémoration telles que le 11 novembre jouent justement ce double rôle de nous rappeler éternellement nos erreurs au bénéfice de l’avenir tout en nous intégrant dans une communauté humaine.

De même, des débats existent sur notre histoire comme celui qui a eu lieu l’année dernière sur la lettre de Guy MOQUET devant être lue par les enseignants en classe.

Le droit intervient alors parfois de manière abusive pour définir notre Histoire afin d’enrayer certains débats.

(cf.

projet de loi écarté sur le rôle positif de la colonisation, lois mémorielles) Toutefois notre société a besoin de ces débats en vue de développer le civisme de ses acteurs. La question du civisme engage alors le non-citoyen comme le citoyen.

Il confronte l’administration, les élus, les intellectuels à la question de l’évolution des normes et des situations, des comportements et des formes d’engagement, et cela avec deux moyens : le débat sur les fins de la société et la négociation sur les objectifs et les moyens.

Dans une société complexe et divisée sur les valeurs, toute recherche d’un fondement purement philosophique à l’acte civique serait incertaine.

L’acte civique se réfère à une norme qui n’existe pas en dehors des pratiques. 2) Un civisme des devoirs ou une liberté d’obéir ? La question du civisme rappelle donc à chaque moment cette tension formulée par les Grecs : au cœur de la démocratie, le citoyen réalise l’unité entre le sujet qui doit être libre pour participer à l’élaboration de la loi et l’individu qui s’y soumet, qui obéit.

Cette vertu du 1 André SIEGFRIED, L’Ame des peuples , p 96, Hachette, Paris, 1952 2. »

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