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LA CLASSIFICATION DES TENDANCES ?

Publié le 09/06/2009

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C'est le problème de la classification des tendances qui a le plus contribué historiquement à faire approfondir leur nature. En effet si nous considérons les classifications traditionnelles des manifestations psychiques, celle que nous rencontrons le plus fréquemment est : vie affective -- vie active — vie intellectuelle.  La tendance étant placée à la source de tous ces comportements, le problème est de savoir quel rapport elle entretient avec eux. La première réponse, la plus simple, consiste, comme nous l'avons vu, à identifier tendance et activité. Mais M. Pradines fait justement remarquer que dans ce cas : « Il n'est pas de phénomène psychologique qui n'enveloppe une tendance ... la tendance ne peut alors constituer l'objet spécial d'un chapitre de la psychologie et elle ne comporte aucune autre classification que celle même que l'on croira devoir adopter pour la distribution des fonctions mentales. « La tendance n'acquiert donc tout son sens qu'à partir du moment où son aspect moteur se complète d'un apport affectif ou représentatif, c'est-à-dire proprement psychique. Ajoutons à cette première constatation que pour avoir une valeur explicative une classification doit être autre chose qu'une simple énumération et qu'en particulier en psychologie elle doit permettre une hiérarchisation des fonctions mentales reposant sur la nature et la complexité des ressorts psychiques mis en jeu.  Une seconde solution s'offre alors à nous, qui consiste à opposer, comme le fait Titchener, les tendances affectives douées d'un pouvoir d'activation propre et dépourvues de clarté, c'est-à-dire de caractère représentatif, et les tendances intellectuelles dont l'actualisation est sous l'influence de la volonté, mais qui possèdent l'attribut clarté. Comme on le voit, cette interprétation tend à privilégier les tendances intellectuelles au détriment des tendances affectives ; celles-ci en effet ne possèdent comme caractère propre qu'un caractère négatif. Mais surtout une classification de ce genre établit dans le psychisme une dichotomie qui rend difficile l'explication psychologique de la moralité, par exemple. C'est pourquoi nous nous rallierons en dernière analyse à une classification des tendances qui essaie de rendre compte à la fois du fait qu'elles ont un principe d'activation spontanée, mais qu'elles peuvent aussi subir l'action de la réflexion et de la volonté et partant servir de base à notre vie morale. Cette classification, à quelques détails près, s'inspire largement de celle qui nous est proposée par M. Pradines.

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