Claude de Jouffroy d'Abbans

  Officier d'infanterie franc-comtois compatriote du comte d'Auxiron et de Follenay, associé d'abord à leurs travaux, bénéficiaire après le décès d'Auxiron de son privilège pour les bateaux à vapeur, construisit seul à Baume-les-Dames en 1778 une embarcation propulsée par des volets articulés mus par une petite machine de Newcomen, qui fonctionna sur le Doubs. En 1783, il construisit à Lyon avec les mécaniciens Frèrejean un bateau à vapeur de 46 mètres de long, à deux roues à aubes, actionnées successivement par une machine atmosphérique à deux cylindres, puis une machine à double effet avec transmission par crémaillères et rochets. Ce fut la première machine à vapeur à cylindre horizontal. Expérimenté publiquement sur la Saône le 15 juillet 1783, ce bateau évolua parfaitement pendant 15 minutes, ainsi qu'en fait foi un procès-verbal notarié. Une nouvelle demande de privilège de 15 ans ayant été adressée au ministre, celui-ci consulta l'Académie des Sciences qui, avant de se prononcer, demanda suivant sa règle à constater elle-même des essais sur la Seine, ce à quoi, contrairement à une légende, Jouffroy Roy consentit. Des raisons financières ou autres l'empêchèrent de donner suite à cette démonstration. Il n'envoya à Paris qu'un modèle travaillant qui existe encore. A la Révolution, le marquis de Jouffroy d'Abbans émigra. A son retour, en 1801, il construisit partiellement un bateau à vapeur à Baume-les-Dames. A la Restauration, il créa une compagnie pour réaliser à Bercy deux grands bateaux, le Charles-Philippe  et le Génie du Commerce, qui donnèrent des résultats encourageants. Une entreprise concurrente ayant présenté sur la Seine des bateaux plus perfectionnés, l'affaire de Jouffroy périclita. Le marquis, pensionné aux Invalides, y est mort du choléra à 81 ans.