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Le coeur de Louis Veuillot

Publié le 15/02/2012

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Le fracas des batailles a trop souvent couvert les battements de ce grand et noble coeur. Les ennemis de l'intrépide lutteur ont répété à l'envi : Rien d'humain ne battait sous son épaisse armure. Hugo, froissé dans sa vanité d'auteur, aveuglé par sa haine anticléricale et antibonapartiste, a même osé signer ces vers qui prétendent salir Veuillot : ....

« vitude ses pore et mere et les installe dans un petit restaurant populaire qu'ils tiendront tous deux.

II fait mieux; converti a vingt-cinq ans, it tra- vaille a leur conversion, car e ils remplissaient de la religion tons les de- voirs, moins ceux qui consolent et font esperer conquiert aisement sa mere, la bru de cette Catherine Bourasson qui menagait de sa cogire les demolisseurs de croix; le papa ne se rend qu'au lit de mort, l'annee sui- vante.

Toute son affection se concentre alors sur sa vieille maman.

Il la choie, it la gate.

Devenu redacteur en chef de l'Univers, it in presente aux princes de l'Eglise qu'il recoil a sa table, lui sert des rentes, lui assure une vieillesse pleine de douceur.

Il a cinquante ans quand Dieu la rappelle a Lui.

A ses derniers moments, « cette pauvre femme illettree etait vraiment auguste Dans le cabinet du grand ecrivain, le portrait du tonnelier en habits de travail aura pour pendant celui de « maman Veuillot a la tenue aussi modeste.

La page on it a chants l'amour fraternel merite de figurer dans les antho- logies : c ...

La plus ancienne joie dont je me souviens, fut de voir ce beau petit frere endormi dans son berceau.

Des qu'il put marcher, je devins son protecteur; des qu'il put parler, it me consola...

> Eugene chit, lui aussi, son grand frere l'inestimable bienfait de la foi, et l'on ne connait pas dans l'histoire des lettres d'union plus intime et plus feconde que celle de ces deux ecrivains dont chacun avait sa plume, mais qui la trempaient dans le meme encrier.

« Nous avons grandi, nous avons vieilli, nous tenant par la main et par le ocean..

Nous nous sommes embarques sur le meme navire pour defendre le meme pavilion.

Nos caracteres, quoique differents, se touchent et s'enlacent dans une constants harmonie; aucune dissonance de gouts, ni de volontes, ni de desirs.

Il est mon conseiller et it me croit son guide; it connait mes defauts et it ne les voit jamais...

> Eloigne de lui, it lui envoie de longues lettres : « Ah! si je pouvais t'embrasser maintenant, ecrit-il apres la conversion d'Eugene, tu sentirais ce que c'est qu'un eceur de trerel...) Cette tendresse, le cadet la lui a rendue pendant la vie, et, apres la mort, dans une biographie en quatre volumes de 2.500 pages.

- Moins connues sont ses relations avec ses sceurs Annette et Elise.

Elles lui durent une education soignee an Convent des Oiseaux.

Toutes deux, la pre- mière mariee par les soins de Louis, la demdeme restee vieille fille, sont etroitement associees aux travaux et aux luttes du grand frere.

Elise, mai- tresse de maison avant le mariage de son frere, reprend ses fonctions apres la mort prematuree de Mathilde Veuillot.

Reconnaissant, it la peint dans ces lignes delicieuses et emouvantes : « Tu as enferme to vie dans de petits devoirs, servante d'un frere, mere d'orphelins.

La tu restes comme reponse in plus attentive et la mere la plus patiente, to donnant tout entiere et ne recevant qu'a demi.

Tu as donne jeunesse, liberte, avenir; tu n'es plus toi- meme, tu es ce qui n'est plus, reponse defunte, la mere ensevelie; tu es une vierge veuve, une religieuse sans voile, une spouse sans droits, une mere sans nom.

Tu sacrifies tes jours, tes nuits a des enfants qui ne t'appellent pas leur mere, et tu as verse des larmes de mere sur des tombeaux qui n'etaient pas ceux de tes enfants...

Oh! sois benie de Dieu comme tu l'es de nos cceurs! » Quiconque vent savoir a quel point cette gratitude etait sincere et combien ingenieux etait le cceur de Veuillot pour la manifester n'a qu'a lire le volume de in correspondance on sont rassemblees les lettres du frere a la sceur. Epoux et pere, Veuillot prouve qu'il avait du coeur.

Il attendit, pour se marier, d'avoir case sa sceur Annette.

Il avait trente-deux ans.

Sa femme, Mathilde Murcier, etait la fille de petits bourgeois de Versailles.

Pieuse, modeste, donee, elle avait de ('intelligence, de l'esprit et du coeur.

Lui, qui « s'etait laisse marier ne decouvrit guere ces tresors qu'apres avoir prononce le « oui » sacramentel.

« Nous avons vecu ensemble aussi heureux qu'on puisse l'etre, huit ans a peine, m'ayant donne six filles, ne me laissant pas.

un a amer, mais de longs regrets...

3. Elle mourut en donnant le jour a son sixieme enfant...

En cette circonstance douloureuse, la Mica- tesse d'un cceur a la fois humain et chretien se manifeste dans toute sa b.

eaute : C'est dans ces moments-la que la memoire commence d'être implacable, et que le juste est venge meme des torts qu'il a pardonnes, meme de ceux qui lui sont restes inconnus.

Je sentais sur ma tete les char- bons arden.

ts de la justice divine et je me reprochais amerement des torts qui m'avaient semble legers.

Ma consolation etait de contempler le visage vitude ses père et mère et les ~nsta}le dans un I?e!it resta~rant pop~laire qu'ils tiendront tous deux.

Il fait mteux; converh a vmgt-cmq ans, Il tra­ vaille à leur conversion, car « ils remplissaient de la religion tous les de­ voirs, moins ceux qui consolent et font espérer ».

Il conquiert aisément sa mère la bru de cette Catherine Bourasson qui menaçait de sa cognée les démo'lisseurs de croix; le papa ne se rend qu'au lit de mort, l'année sui­ vante.

Toute son affection se concentre alors sur sa vieille maman.

Il la choie, il la gâte.

Devenu rédacteur en chef de l'Univers, il la présente aux princes de l'Eglise qu'il reçoit à sa table, lui sert des rentes, lui assure une vieillesse pleine de douceur.

Il a cinquante ans quand Dieu la rappelle à Lui.

A ses derniers moments, « cette pauvre femme illettrée étaif vraiment auguste ».

Dans le cabinet du grand écrivain, le portrait du tonnelier en habits de travail aura pour pendant celui de «maman Veuillot», à la tenue aussi modeste.

La page où il a chanté l'amour fraternel mérite de figurer dans les antho­ logies : « ...

La plus ancienne joie dont je me souviens, fut de voir ce beau petit frère endormi dans son berceau.

Dès qu'il put marcher, je devins son protecteur; dès qu'il put parler, il me consola ...

» Eugène drlt, lui aussi, à son grand frère l'inestimable bienfait de la foi, et l'on ne connaît pas dans l'histoire des lettres d'union plus intime et plus féconde que celle de ces deux écrivains dont chacun avait sa plume, mais qui la trempaient dans le même encrier.

«Nous avons grandi, nous avons vieilli, nous tenant par la main et par le cœur ...

Nous nous sommes embarqués sur le même navire pour défendre le même pavillon.

Nos caractères, quoique différents, se touchent et s'enlacent dans une constante harmonie; aucune dissonance de goûts, ni de volontés, ni de désirs.

Il est mon conseiller et il me croit son guide; il connaît mes défauts et il ne les voit jamais ...

» Eloigné de lui, il lui envoie de longues lettres :. »

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