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Au commencement était le verbe et le verbe était Dieu ?

Publié le 08/04/2009

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  • A : Du verbe divin à la parole de Dieu

   - Le récit de la Genèse : un Dieu thaumaturge, sorti de nulle part, sans visage et au nom imprononçable, créé l’univers en 7 jours, proférant quelques sentences dans un idiome incompréhensible qui a le pouvoir extraordinaire de dissiper le chaos originaire. Ainsi, avant même la création de l’homme, Dieu créé un monde ordonné par la seule force de son Verbe.  - Mais quelle était cette langue première et originelle. Le parler divin s’enracine dans une parole-action.  - Ce n’est pas tant l’origine des langues qui est pensée que la langue comme origine. Le Prologue de l’Evangile de Jean nous dit : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu «. Ce Verbe divin, incarné par Jésus Christ, créé le monde et l’arrache au néant.  - La puissance de la parole : Dieu articule les 7 jours de la création : ces 7 jours sont une parole.  - Chaque acte est un mot qui fait de la création une phrase divine.  - La langue originelle faisait donc passer du néant à l’être.

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« A : D'une origine naturelle ou conventionnelle -Platon, dans le Cratyle, pose la question d'une origine phusei (selon la nature) ou thesei (selon la convention).- Il y aurait une histoire des langues qui est à prendre en compte.- y a t il une ressemblance du mot et de la chose?Platon fait de la connaissance des idées la base effective de la rectitude des désignations (tel mot renvoie à telobjet) : l'origine n'est peut-être pas le commencement divin de la langue mais plutôt l'acte d'intellection qui sous-tend chaque usage de chaque langue.- Platon : l'origine de chaque langue est donc la convention.

Le choix de telle ou telle désignation ne relève pas d'unaccord originel mais d'une négociation contingente visant à établir un signe à partir d'une connaissance de la chosesignifiée. B : De deux origines - Aristote, De L'Interprétation, I.16a3-5 : « Les sons émis par la voix sont les symboles des états de l'âme et lesmots écrits les symboles des mots émis par la voix » : le rapport des mots aux choses est double : rapport deschoses aux états de l'âme et rapport de l'âme au phénomènes.

L'origine des langues, du point de vue de leurdiversité, est donc conciliable avec l'universalité des connaissances des choses : « Et de même que l'écriture n'estpas la même chez tous les hommes, les mots parlés ne sont pas non plus les mêmes, bien que les états de l'âmedont ces expressions sont les signes immédiats soient identiques chez tous, comme sont identiques aussi les chosesdont ces états sont les images »( 16a5-8) : chaque groupe humain, voire chaque homme peut choisir de vocaliserdifféremment les intentions de significations qui sont les siennes.- Aristote : la langue est politique : elle est le moment de l'accord sur les émotions et les valeurs.- La faculté de parler renvoie à la nécessité du vivre ensemble. C : De l'origine des langues à l'origine de la langue - Rousseau, chap.1 de l'Essai sur l'origine des langues : « La parole, étant la première institution sociale, ne doit saforme qu'à des causes naturelles » : il n'y a pas de convention qui décide de la naissance d'une langue.- La fonction est antérieure à l'existence de la langue : l'homme commence par avoir la faculté de signifier puis ilchoisit de l'incarner dans une phonation donnée.- Au chapitre XX, Rousseau émet une réserve : les langues des Etats modernes ne rassemblent plus les peuples;elles les dispersent pour mieux les contrôler. III/ L'origine de ma langue A : L'institution de la langue -Pour le sujet, la langue est toujours déjà là, et c'est l'institution même qui prend en charge le désir de parler :Foucault : Le désir dit : "je ne voudrais pas avoir à entrer moi-même dans cet ordre hasardeux du discours ; je nevoudrais pas avoir affaire à lui dans ce qu'il a de tranchant et de décisif ; je voudrais qu'il soit tout autour de moicomme une transparence calme, profonde, indéfiniment ouverte, où les autres répondraient à mon attente, et d'oùles vérités, une à une, se lèveraient ; je n'aurais qu'à me laisser porter, en lui et par lui, comme une épaveheureuse." Et l'institution répond : "Tu n'as pas à craindre de commencer ; nous sommes tous là pour te montrerque le discours est dans l'ordre des lois ; qu'on veille depuis longtemps sur son apparition ; qu'une place lui a étéfaite, qui l'honore mais le désarme ; et que, s'il lui arrive d'avoir quelque pouvoir, c'est bien de nous, et de nousseulement, qu'il le tient", in L'ordre du discours, p.

9.-il s'agit de l'appropriation de la langue par la communauté : la langue est nécessairement instituée et ne peut êtreparlée qu'au travers des discours de l'institution. B : La langue du sujet -Le sujet parlant n'est plus alors qu'une "épave heureuse" ; mais ce sujet existe, et il existe déjà pris dans l'élémentmême de la langue.

La question de l'origine de la langue devient non plus celle du passage de la non langue à lalangue, mais celle du sujet pris dans la langue dès sa naissance.

Mais la langue déjà là, offerte au sujet, s'offreaussi dans son épaisseur historique. C : De la parole créatrice au passage à l'acte de la parole -Rousseau : ce qui fait passer de la simple coopération par geste à la nécessité d'une phonation, c'est l'"attraitinconnu" exercé par l'autre.-il n'y a pas une origine des langues, mais bien des origines de la langues, qui se meut historiquement au fil destransformations institutionnelles : l'origine des langue apparaît comme la prise de parole.. »

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