Devoir de Philosophie

commentaire acte 1 scene 2 hernani

Publié le 13/03/2011

Extrait du document

COMMENTAIRE COMPOSE HERNANI Acte I, scène II         Hernani ou l'Honneur castillan, pièce de théâtre écrite par Victor Hugo en 1830 et représentée pour la première fois à la Comédie-Française le 25 février de la même année, inaugure le genre du drame romantique. Chef de file de ce mouvement littéraire, Victor Hugo théorise ce genre dans la préface de Cromwell selon des principes de liberté littéraires. En opposition au théâtre classique, régi par des règles comme les trois unités, ou des règles de versification strictes, il propose un théâtre centré sur l'action et sur le message qu'il veut livrer. C'est pourquoi, les représentations de cette pièce déclenchèrent la « Bataille d'Hernani » opposant les tenants de la tradition classique à une nouvelle garde d'écrivains, comme Victor Hugo, bien décidés à renouveler l'art dramatique français. L'extrait soumis à notre étude se situe au début de la scène 2 de l'acte I; il est tout à fait représentatif du drame romantique. C'est une scène d'exposition où paraît pour la première fois le personnage éponyme Hernani. Nous verrons dans une première partie que ce passage présente une nature formant un refuge pour les proscrits, puis dans un second temps nous révélerons que Hernani est un héros révolté, en marge de la société et menacé par la mort. Tout d'abord, cette deuxième scène d'exposition permet de présenter le personnage d'Hernani,     En premier lieu, nous décélérons les caractéristiques de la nature présentée par Hernani.     Cette dernière est chère au héros. En effet, le champs lexical de la nature est omniprésent dans la tirade de Hernani, du vers 8  avec le nom « forêts » jusqu'au vers 18 avec le nom « torrent ». Hernani évoque également des « montagnes », des « rocs », des « bois », des « grèves », et des « monts », termes présents dans deux vers, contribuant ainsi à souligner la présence prépondérante de la nature. L'importance accordée à ce thème insiste sur sa grandeur. L'énumération de compléments circonstanciels « dans ses forêts, dans ses hautes montagnes, dans ses rocs » révèle l'immensité de la nature. De plus, l'usage de groupes nominaux au pluriel comme « les bois » suscite un effet de pluralité si bien que la nature apparaît encore plus étendue. Elle est non seulement vaste, mais elle est aussi peinte par Hernani toute en relief, faite de « monts », de « forêts »... Cette caractéristique est accentuée par l'usage du pléonasme « hautes montagnes ». Dans cet extrait, la nature est aussi représentée comme étant hostile et sauvage, notamment par l'emploi de l'adjectif « seule »; mis en apposition an début du vers 8, il révèle l'isolement de cette nature, idée renforcée par la litote « où l'on n'est que de l'aigle aperçu ». Cette dernière met en valeur l'éloignement de la nature avec le monde. Elle est donc propice à l'isolement et constituera de ce fait un refuge pour le héros car elle correspond à son état d'esprit en se présentant à la fois imposante et sauvage, en relief et isolée.     En plus de disposer de plusieurs caractéristiques, la nature possède différents fonctions. D'abord, elle incarne pour Hernani le rôle d'une véritable mère, par exemple, lorsqu'il la personnifie: il lui attribue le verbe recevoir, habituellement employé pour des êtres humains, mais aussi l'adjectif « vieille » et le complément circonstanciel de manière « en mère » qui prouvent qu'elle est semblable à une mère. Par ailleurs, l'emploi de l'adjectif possessif « ses » renforce cette idée de protection maternelle, de refuge. La nature semble attaché aux proscrits, dont parmi eux, Hernani. Aux vers10, 11 et 12, le changement de temps du passé composé au présent puis au futur indique l'évolution de l'héros au sein de la nature comme s'il évoquait son enfance. Enfin, l'évocation de « l'aigle » souligne la puissance de cette nature protectrice qui remplie à la fois les besoins vitaux d'Hernani mais elle l'aide aussi à s'épanouir au sens moral,  en témoigne la métaphore « je grandis ». Ainsi cette nature maternelle, accueillante, bienfaitrice constitue un véritable refuge pour un personnage en marge de la société.     Nous avons observé dans cette première partie que la nature évoquée par le personnage principal présentent diverses caractéristiques et fonctions: elle est à la fois hostile, vaste et isolée et elle incarne pour Hernani un mère. Cette scène d'exposition permet également de nous présenter le personnage d'Hernani. A présent, nous allons étudier la psychologie du personnage éponyme.     Dans cette seconde partie, nous mettrons en évidence que Hernani est un héros révolté, en marge de la société et menacé par la mort.     Tout d'abord, Hernani est un marginal, un proscrit: cette caractérisation est sensible tout le long de sa tirade à travers l'emploi de la première personne du singulier. Ce personnage est menacé par la mort : on relève du registre tragique avec l'évocation de la destinée funeste d' Hernani qui va vers une mort certaine, c'est-à-dire, « l'échafaud ». Ce nom est d'ailleurs mis en valeur par la présence d'un tiret afin de souligner la présence de la mort qui a déjà marquée sa vie: son père a été envoyé à l'échafaud. La violence est également sensible dans la brutalité de certaines images mais aussi par un champs lexical « bourreau », « venger ». Les constructions négatives renforcent cette situation violente. Enfin les exclamatives nombreuses, l'irrégularité fréquente des rythmes, accentuent cette impression de brutalité. Comme tout proscrit, Hernani est résolu à fuir: la répétition de l'adjectif « tout » révèle que le héros est cerné de toutes parts. L'énumération de compléments circonstanciels traduit une poursuite qui n'a jamais cessé. A la fin de sa tirade, l'énumération de verbes à l'infinitif accélère le rythme; elle exprime la fuite, la vie palpitante d'Hernani. En conclusion, Hernani est un insoumis qui est significativement mis en avant.         En effet, le personnage éponyme est mis en valeur dans cet extrait. Le présent d'énonciation « sait » contribue à dramatiser la situation. Le point d'exclamation en fin du vers 6 insiste sur la situation de proscrit. De même, le pronom personnel « moi » à la césure entre 2 hémistiches, repris par « je », met en valeur Hernani qui semble à part, au dessus des autres, exceptionnel. L'opposition entre « les autres » et « [la] voix » de Hernani participe à singulariser ce dernier, notamment par l'emploi d'hyperboles tels que « trois mille de ses braves ». Le registre épique, évoquant la vie héroïque d'hernani, dans une longue tirade, encadrée par la répétition de la réplique de Doña Sol : « je vous suivrai »  participe à le glorifier. La première personne est fréquemment perceptible dans la tirade à travers les pronoms personnels et les adjectifs possessifs qui le montre au dessus des autres: quand il parle de lui, il emploie le singulier, c'est le chef. En revanche, lorsqu'il évoque les autres proscrits, il utilise des termes au pluriel tels que « rudes compagnons », « gens », « ma bande ».  Le personnage se met lui même en valeur afin de plaire à une femme car le héros est amoureux.     Cette scène d' exposition est avant tout un dialogue entre deux personnages qui s'aiment. Cependant, Hernani veut dissuader son amante, Dona Sol, de le suivre. Pour cela, il accapare la prise de parole par une longue tirade. Mais Dona Sol est laconique: elle emploie le futur qui révèle toute sa détermination. La disposition en alexandrins comporte un décalage au vers 1 et 2: les quatre premières syllabes sont prononcées par Dona Sol et les huit dernières par Hernani. Ainsi, l'auteur souhaite qu'à l'écoute, Hernani révèle qu'il veut qu'elle le suive alors qu'il cherche à l'en prévenir. Il y a complicité car il finit ses paroles. On peut relever du registre lyrique, lorsque Doña Sol exprime sa passion amoureuse pour hernani. Dans sa tirade hernani essaie de dissuader Doña Sol de le suivre car sa vie est trop dure pour elle, mais elle est décidée, elle le suivra. Elle parle peu mais sur un ton péremptoire, maitrise ses émotions. L'usage de la deuxième personne du pluriel, révèle le respect que se porte mutuellement chacun des deux amants. C'est une scène paradoxale. En lui présentant une vie extrêmement simple et rustre si elle le suit, il ne souhaite pas moins qu'elle l'accompagne. Si elle vient, elle lui donne sa meilleure preuve d'amour. Il compare les hommes à des démons, des êtres infernaux pour la dissuader.     La scène 2 de l'acte 1 est une scène essentielle, où se nouent l'intrigue sentimentale. Cette scène est également importante par le langage de la passion, qui sacrifie la régularité de l'alexandrin à l'expressivité, qui privilégie l'hyperbole et la modalité exclamative. La tirade d'Hernani est l'élément principal de cette scène  dans laquelle d'une part il fait  l'éloge à la nature, d'autre part un aveu d'amour à la femme qu'il aime. La transgression du personnage va de pair avec les libertés littéraires et théâtrales que prend le drame, notamment par l'utilisation nouvelle du vers, et par l'horizon politique.  Hernani est l' archétype du héros romantique, à la fois tourmenté et révolte. En effet, Victor Hugo écrit dans La Préface de Cromwell:« Les personnages de l’ode sont des colosses : Adam, Caïn, Noé ; ceux de l’épopée sont des géants : Achille, Atrée, Oreste ; ceux du drame sont des hommes : Hamlet, Macbeth, Othello. \"

Liens utiles