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Commentaire composé : Le serment d'Yseut

Publié le 12/09/2006

Extrait du document

1. Situation du passage 2. Organisation du texte a. Les remontrances d’Arthur à Marc et l’annonce du déroulement du serment b. Le serment d’Yseut c. Les réactions de l’auditoire 3. Axes de travail a. Une mise en scène soigneusement préparée b. L’utilisation d’un langage à double sens 4. A. Une mise en scène soigneusement préparée 1. La présence bienveillante du roi Arthur voulue par Yseut Rappel : Le page Périnis a été envoyé auprès d’Arthur pour demander sa présence lors du serment. Ce dernier est d’emblée acquis à la cause d’Yseut : « la noble et bonne Yseut «(p.111) ; « Yseut la belle « ; « la reine Yseut la belle « (p.113) Présentation péjorative du serment : «  une telle infamie « ; « une chose pareille « (p.111) Injonctions à Yseut p.112 : « Voici la déclaration qu’on attend de vous «. Annonce avec l’emploi du futur du déroulement du serment : « La reine s’avancera (…) ; elle jurera « (p.111) ; « une fois qu’elle aura juré « (p.112) . Arthur ne met jamais en doute l’innocence d’Yseut, au contraire du roi Marc qui dans sa réponse, utilise le système conditionnel : « Si elle est innocentée sur cette prairie, toute personne téméraire qui osera, après la justification, tenir des propos malveillants aura la récompense qu’il mérite. « (p.112) Initiative du déroulement du serment laissé à Arthur qui est le personnage qui prend toujours la parole : « le roi Arthur prend la parole en premier «(p.111) ; « Arthur qui était le plus près d’Yseut prit la parole « (p.112) 2. Le poids de la religion Allusion aux reliques présentes p.111 : « devant le Roi des cieux, la main droite sur les reliques « ( cf. énumération hyperbolique plus haut p.111 : « Il n’existait pas de reliques en Cornouailles, dans des trésors ou des phylactères, dans des armoires ou dans des coffres, dans des reliquaires, des écrins ou des châsses, dans des croix d’or, d’argent ou dans une masse, qui ne furent placées sur le brocart, rangées et disposées dans l’ordre. « Champ lexical de la religion :  les reliques dont la présence est signalée à trois reprises dans le texte (p.111 et 112 : « la main droite sur les reliques «, « près des reliques «, je vois ici les saintes reliques «). Expressions: « par la grâce de Dieu «, « avec l’aide de Dieu et de saint Hilaire «. Hyperbole : « Je jure sur ces reliques et cette châsse, sur toutes les reliques qui ne sont pas ici et celles de par le monde « (p.112) 3. La présence du public dont le roi Marc discrédité d’emblée par Arthur p.111 « cette assemblée « ; « les humbles et les grands « (paroles d’Arthur) ; p.113 « grands et petits « ; « tous les barons « La cour d’Arthur : présence de Gauvain p.112 + « La maison d’Arthur, si prestigieuse « Silence de Marc accusé par Arthur : « Vous êtes fort influençable « (p.111) ; « Seigneur Marc, cela n’a que trop duré « (p.112). Marc ne parvient pas à se disculper : « celui qui croit les jaloux est un insensé « (p.112) ; « ce qui a été fait, l’a été malgré moi « ( mauvaise foi ? B. L’utilisation d’un langage à double sens 1. L’organisation par Yseut comme un metteur en scène : le stratagème du lépreux au Mal pas – manipulation secrète des autres personnages Rappel dans les paroles d’Yseut de l’épisode du Mal Pas : « le lépreux qui se fit bête de somme pour me faire traverser le gué « p.113 « le lépreux qui la porta hier, à l’heure de tierce, de l’autre côté du gué « (paroles du public qui a compris l’allusion de la reine) 2. Le serment : double sens des paroles prononcées à expliquer Jeu de mots sur l’expression «  entre mes jambes « : connotation sexuelle qui n’est comprise que pour Marc, dans le cas du lépreux, le public ne comprend que le sens premier voulu par Yseut. Utilisation de la répétition : « jamais un homme n’est entré entre mes cuisses « ; « le lépreux se trouva entre mes jambes «. Insistance habile d’Yseut sur le caractère indécent de l’acte sexuel, d’où la réaction de l’auditoire. Yseut énonce la vérité mais ne répond pas véritablement à la demande d’Arthur puisqu’à aucun moment, elle ne fait référence à Tristan. Emploi de tournures négatives « jamais «, « je n’en exclus pas d’autre «. Respect de la vérité, mais détournée à son profit : ambiguïté de langage dont Yseut est coutumière. Double énonciation comme au théâtre: le lecteur en sait plus que le destinataire du message et peut admirer l’art d’Yseut à retourner la situation à son profit. 3. La réaction de l’auditoire déjà gagné à sa cause / Rôle politique du serment p.113 : « ils ne peuvent en supporter davantage « : indécence du serment entendu. « Elle en a dit plus que ne le demandaient et l’exigeaient les félons. « (p.113). Le public prend au pied de la lettre le serment entendu, déjà gagné, comme Arthur à la cause d’Yseut (cf.p.110 : « Comment la noble et bonne Yseut pourra-t-elle se disculper devant les rois et leurs barons ? «) Volonté unanime de retour à la paix du royaume : Paroles d’Arthur : « Je les ferai pendre si, par haine, ils accusent encore son inconduite. Ils mériteront la mort « (p.111) p.113 : « ni la paix ni la guerre ne me retiendront quand la reine Yseut la belle m’adressera un message, de venir au grand galop soutenir son bon droit «. Paroles de Marc : « toute personne téméraire qui osera, après la justification, tenir des propos malveillants aura la récompense qu’il mérite. « (p.112) Paroles du public : « Maudit soit celui qui mettra sa parole en doute ! « Le serment permet une réhabilitation publique et entière d’Yseut, d’une part, mais aussi la promesse de la paix à l’avenir, par les réactions de l’auditoire et du roi Arthur. CONCLUSION 1. Bilan de la scène : habileté et art de la mise en scène d’Yseut, dont le lecteur est témoin. Utilisation d’un double langage à son profit pour préserver la vérité devant Dieu et parvenir à une complète réhabilitation, qui rétablit la paix dans le royaume. 2. Ouverture : importance de cette scène pour la suite du roman. La paix est rétablie et Yseut a retrouvé sa place de reine à part entière. Néanmoins, les félons ne lâchent pas prise et continuent de vouloir la perte des amants, ce qui se retournera contre eux.

« p.113 « le lépreux qui la porta hier, à l'heure de tierce, de l'autre côté du gué » (paroles du public qui a compris l'allusion de lareine) 2.

Le serment : double sens des paroles prononcées à expliquerJeu de mots sur l'expression « entre mes jambes » : connotation sexuelle qui n'est comprise que pour Marc, dans le cas dulépreux, le public ne comprend que le sens premier voulu par Yseut. Utilisation de la répétition : « jamais un homme n'est entré entre mes cuisses » ; « le lépreux se trouva entre mes jambes ».Insistance habile d'Yseut sur le caractère indécent de l'acte sexuel, d'où la réaction de l'auditoire.

Yseut énonce la vérité mais nerépond pas véritablement à la demande d'Arthur puisqu'à aucun moment, elle ne fait référence à Tristan.

Emploi de tournuresnégatives « jamais », « je n'en exclus pas d'autre ».

Respect de la vérité, mais détournée à son profit : ambiguïté de langage dontYseut est coutumière.Double énonciation comme au théâtre: le lecteur en sait plus que le destinataire du message et peut admirer l'art d'Yseut àretourner la situation à son profit. 3.

La réaction de l'auditoire déjà gagné à sa cause / Rôle politique du serment p.113 : « ils ne peuvent en supporter davantage » : indécence du serment entendu.« Elle en a dit plus que ne le demandaient et l'exigeaient les félons.

» (p.113).Le public prend au pied de la lettre le serment entendu, déjà gagné, comme Arthur à la cause d'Yseut (cf.p.110 : « Comment lanoble et bonne Yseut pourra-t-elle se disculper devant les rois et leurs barons ? ») Volonté unanime de retour à la paix du royaume :Paroles d'Arthur : « Je les ferai pendre si, par haine, ils accusent encore son inconduite.

Ils mériteront la mort » (p.111)p.113 : « ni la paix ni la guerre ne me retiendront quand la reine Yseut la belle m'adressera un message, de venir au grand galopsoutenir son bon droit ».Paroles de Marc : « toute personne téméraire qui osera, après la justification, tenir des propos malveillants aura la récompensequ'il mérite.

» (p.112)Paroles du public : « Maudit soit celui qui mettra sa parole en doute ! » Le serment permet une réhabilitation publique et entière d'Yseut, d'une part, mais aussi la promesse de la paix à l'avenir, par lesréactions de l'auditoire et du roi Arthur. CONCLUSION 1.

Bilan de la scène : habileté et art de la mise en scène d'Yseut, dont le lecteur est témoin.

Utilisation d'un double langage à sonprofit pour préserver la vérité devant Dieu et parvenir à une complète réhabilitation, qui rétablit la paix dans le royaume.2.

Ouverture : importance de cette scène pour la suite du roman.

La paix est rétablie et Yseut a retrouvé sa place de reine à partentière.

Néanmoins, les félons ne lâchent pas prise et continuent de vouloir la perte des amants, ce qui se retournera contre eux.. »

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