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Commentaire d'un extrait de la scène d'exposition de Tartuffe de Molière

Publié le 08/06/2012

Extrait du document

 

 

Texte étudié :

Madame Pernelle Allons, Flipote, allons, que d’eux je me délivre.

Elmire Vous marchez d’un tel pas qu’on a peine à vous suivre.

Madame Pernelle Laissez, ma bru, laissez, ne venez pas plus loin ; Ce sont toutes façons dont je n’ai pas besoin.

Elmire 5De ce que l’on vous doit envers vous on s’acquitte. Mais, ma mère, d’où vient que vous sortez si vite ?

Madame Pernelle C’est que je ne puis voir tout ce ménage-ci, Et que de me complaire on ne prend nul souci. Oui, je sors de chez vous fort mal édifiée ; 10Dans toutes mes leçons j’y suis contrariée ; On n’y respecte rien, chacun y parle haut, Et c’est tout justement la cour du roi Pétaut.

Dorine Si...

Madame Pernelle Si... Vous êtes, mamie, une fille suivante Un peu trop forte en gueule, et fort impertinente ; 15Vous vous mêlez sur tout de dire votre avis.

Damis Mais...

Madame Pernelle Mais... Vous êtes un sot en trois lettres, mon fils ; C’est moi qui vous le dis, qui suis votre grand’mère, Et j’ai prédit cent fois à mon fils, votre père, Que vous preniez tout l’air d’un méchant garnement, 20Et ne lui donneriez jamais que du tourment.

Mariane Je crois...

Madame Pernelle Je crois... Mon Dieu, sa sœur, vous faites la discrète, Et vous n’y touchez pas, tant vous semblez doucette ; Mais il n’est, comme on dit, pire eau que l’eau qui dort, Et vous menez sous chape un train que je hais fort.

Elmire 25Mais, ma mère...

Madame Pernelle Mais, ma mère... Ma bru, qu’il ne vous en déplaise, Votre conduite en tout est tout à fait mauvaise ; Vous devriez leur mettre un bon exemple aux yeux, Et leur défunte mère en usait beaucoup mieux. Vous êtes dépensière ; et cet état me blesse 30Que vous alliez vêtue ainsi qu’une princesse. Quiconque à son mari veut plaire seulement, Ma bru, n’a pas besoin de tant d’ajustement.

Cléante Mais, Madame, après tout...

Madame Pernelle Mais, Madame, après tout... Pour vous, Monsieur son frère, Je vous estime fort, vous aime, et vous révère ; 35Mais enfin, si j’étais de mon fils, son époux, Je vous prierais bien fort de n’entrer point chez nous. Sans cesse vous prêchez des maximes de vivre Qui par d’honnêtes gens ne se doivent point suivre. Je vous parle un peu franc, mais c’est là mon humeur, 40Et je ne mâche point ce que j’ai sur le cœur.

Damis Votre Monsieur Tartuffe est bien heureux sans doute...

Madame Pernelle C’est un homme de bien, qu’il faut que l’on écoute, Et je ne puis souffrir sans me mettre en courroux De le voir querellé par un fou comme vous.

Damis 45Quoi ! je souffrirai, moi, qu’un cagot de critique Vienne usurper céans un pouvoir tyrannique, Et que nous ne puissions à rien nous divertir Si ce beau Monsieur-là n’y daigne consentir ?

 

 

En 1667, Molière écrit Tartuffe ou l’Imposteur, une comédie en alexandrins. Molière écrit souvent des comédies qu’elles soient en vers ou en prose, appartenant au mouvement du classicisme. Comme toute pièce de théâtre, Tartuffe possède une scène d’exposition. Le passage proposé est extrait de la scène 1 de l’acte I. En quoi ce passage comique est-il bien une scène d’exposition ?

Tartuffe, comme la plupart des autres œuvres de Molière est une comédie et la première scène présente elle aussi un registre comique. De plus, les scènes d’exposition sont censées présenter la pièce au lecteur (ou au spectateur) ; c’est également le cas dans ce passage.

« Et vous n’y touchez pas, tant vous semblez doucette ; Mais il n’est, comme on dit, pire eau que l’eau qui dort, Et vous menez sous chape un train que je hais fort.

Elmire Mais, ma mère...

Madame Pernelle Mais, ma mère...

Ma bru, qu’il ne vous en dé plaise, Votre conduite en tout est tout à fait mauvaise ; Vous devriez leur mettre un bon exemple aux yeux, Et leur défunte mère en usait beaucoup mieux.

Vous êtes dépensière ; et cet état me blesse Que vous alliez vêtue ainsi qu’une princesse.

Quiconque à son mari veut plaire seulement, Ma bru, n’a pas besoin de tant d’ajustement.

Cléante Mais, Madame, après tout...

Madame Pernelle Mais, Madame, après tout...

Pour vous, Monsieur son frère, Je vous estime fort, vous aime, et vous révère ; Mais enfin, si j’étais de mon fils, son époux, Je vous prierais bien fort de n’entrer point chez nous.

Sans cesse vous prêchez des maximes de vivre Qui par d’honnêtes gens ne se doivent point suivre.

Je vous parle un peu franc, mais c’est là mon humeur, Et je ne mâche point ce que j’ai sur le cœur.

Damis Votre Monsieur Tartuffe est bien heureux sans doute...

Madame Pernelle C’est un homme de bien, qu’il faut que l’on écoute, Et je ne puis souffrir sans me mettre en courroux De le voir querellé par un fou comme vous.

Da mis Quoi ! je souffrirai, moi, qu’un cagot de critique Vienne usurper céans un pouvoir tyrannique, Et que nous ne puissions à rien nous divertir Si ce beau Monsieur -là n’y daigne consentir ?. »

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