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Commentaire: La Laitière Et Le Pot Au Lait de La Fontaine

Publié le 25/07/2010

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fontaine

 

En tête du second recueil des fables de 1678, La Fontaine fait figure l'avertissement suivant : "Voici un second recueil de fables que je présente au public. J'ai jugé à propos de donner à la plupart de celles-ci un air et un tour un peu différent de celui que j'ai donné au premières tant à la différence des sujets, que pour remplir de plus de variété mon ouvrage". A bien des égards, le second recueil des Fables de Lafontaine, est en effet différend du premier le monde des hommes est plus souvent dépeint et les registres plus variés. C'est d'ailleurs ce qui apparaît dans cette 10ème fable du livre VII : "la laitière et le pot au lait". Le thème n'est plus emprunté à Ésope mais à Des Périers conteur français du 15ème siècle. Mais les emprunts de La Fontaine "ne sont point un esclavage" et l'on retrouve dans cette fable tout ce qui caractérise l'art de La Fontaine "plaire "pour toujours mieux instruire. Nous verrons en effet que la célébrité de cette fable tient à l'allégresse et la vivacité du récit mais aussi à une réflexion pour un thème privilégié des moralistes : l'imagination/ La fontaine fait ici preuve d'un véritable art du récit. I- L'art du récit : 1) Un récit vivant Art que nous pouvons apprécier déjà dans la composition de la fable : 43 vers divisé en 2 parties le corps de la fable qui est le récit des vicissitudes de Perette et l'âme, la moralité ici exceptionnellement longue 14 vers. Le récit utilise bien évidemment les temps traditionnel du récit "elle allait" V4, "achetait" v 10 mais un imparfait auquel se mêle un présent de narration "saute" "tombe". Le récit est allègre les étapes s'enchaînent rapidement avec cette sorte de zoom sur Perette. Au premier vers le conteur croque une silhouette court vêtu puis on a une sorte de rapprochement d'abord physique puis on entre dans sa tête et on découvre ce à quoi elle pense grâce à une alternance de discours narrativisé v 8 "notre laitière ainsi troussée comptait déjà dans sa pensée…" et du discours direct traduit grâce au verbe en incise" disait-elle". On notera ici comment l'enchainement de ces rêves liés au thème de l'argent mime l'emballement e l'imagination. Le passage est d'ailleurs assez étourdissant avec cette inflation du moins cher au plus cher du moins couteux au plus couteux. V24 on retrouve la chute du texte, une chute ans tous les sens du terme d'ailleurs puis un prolongement des deux dernier vers qui serait un commentaire malicieux du fabuliste. Il est aussi judicieux de noté comment La Fontaine utilise différends moyens prosodiques pour rendre cette fable aussi plus alerte plus vivante avec notamment l'utilisation ici de vers hétérométriques qui permet ici e souligner les effets de pointes, les rimes son variés on à la fois des rimes plates mais aussi des rimes croisée systématiquement utilisées d'ailleurs dans l'emballent de l'imagination contribuant ici à la fluidité du texte. Le rythme est par ailleurs soutenu par un vocabulaire de la vitesse grand pas agile, diligent. 2) Un Personnage familier et sympathique : Le personnage de la laitière mis en valeur déjà par le titre nous est finalement familier et sympathique. Elle est appelée par son prénom, donc classe sociale basse. Avec la description de ses vêtement "cotillon simple "et "soulier plat" jusqu'au "coussinet "qu'elle pose sur sa tête nous est donné l'image de son univers est finalement assez pittoresque. Description faite par ailleurs par un homme sui connaît la campagne pour y avoir grandi. . Rendu proche grâce également à la forme hypocoristique "notre laitière" au v 7. On pénètre comme on l'a vu dans ses pensées grâce aux différentes formes de discours, ses projets. Le personnage nous est rendu proche grâce encore une fois à des subtilités de style au début l'assonance de voyelles claire "Perette sur sa tête ayant un pot au lait bien posé sur un coussinet" en é qui est ici à la rime. L'allitération en p et en t qui contribue à l'harmonie imitative on entend quasiment Perette trottiner. 3) Un récit comique Le récit est amusant avec ce thème comique par excellence : la précaution inutile. Utilisé à maintes reprises par Molière à la même époque que se soit dans l'École des Femmes, l'Avare ou La Précaution inutile chez Fatouville (auteur de la comédie-italienne protégée par le roi). Précaution inutile que l'on pressent "bien posé" et puis le modalisateur "prétendait". Autre procédé comique c'est celui de l'inflation ici cette gradation ascendante V10 à 20 "couvée, cochon, vache et veau" et reprise dans le sens inverse "Adieu veau vache cochon couvée". On peut noter la petite allitération ici en v et c, la deuxième partie est en accéléré grâce à la tournure elliptique". Nous fait sourire le jeu de mot sur saute, les vaches sautent dans les chimères de Perette et elle saute aussi dans la réalité. Ajoutons peut être aussi le fait que notre pauvre Perette va se faire battre par son mari le comique avec les coups de bâton. Un petit clin d'œil aussi de la part de La Fontaine "la dame de ses biens " pour désigner ici Perette un registre héroï-comique. Le récit en farce en fut fait. On a donc bel est bien une tous les ingrédients de la farce. On a bel est bien un texte paré de toutes les ressources de la langue et de la poésie pour un rendre ce texte attrayant, divertissant mais il a bien une finalité didactique et pédagogique. II- Une réflexion morale :

1) La généralisation Le texte a bien sûr une âme on la reconnaît déjà typographiquement placer à part et grâce aux différends procédé de généralisation. Elle s'ouvre sur des questions de rhétorique "Quel esprit ne bat la campagne ?" "Qui ne fait château en Espagne" les pronoms qui et quel qui désigne évidement tout le monde. On a deux personnages historique l'un Picrochole personnage de Gargantua, Rabelais qui imagine que ses conquêtes vont le rendre maître de l'Univers. L'autre un personnage bien réel Pyrrhus roi d'Épire IIème siècle avant Jésus Christ, qui manifestait une ambition folle dans ses désirs de conquêtes. Deux personnages rapprochés par l'allitération en P. Un voyage dans le temps donc et le personnage de Perette plus modeste, face à ces deux rois mais qui à aussi une imagination débordante. L'imagination concerne bien tout le monde autant les sages que les fous antithèse. 2) Le pouvoir de l'imagination C'est bien la toute puissance de l'imagination mise en scène par la fable. Une imagination qui touche tout le monde et le poète lui-même. Il la présente dans son témoignage comme une "flatteuse erreur" les deux vers suivant "Tout le bien du monde est nous/tous les honneurs, toutes les femmes" la répétition ici systématique de l'adjectif tout insiste bien sur le fait qu'elle rompt avec elle réel "Une imagination donc "maîtresse de fausseté "d'après Pascal. Ce propos générale est illustré par une anecdote personnelle que nous rend ici le fabuliste, rendu à la première personne et au présent de vérité général. Ce qui est tout à fait ingénieux dans cette confession c'est que le fabuliste reprend ce système d'inflation grâce à une série de proposition indépendantes juxtaposées "je fais au plus brave un défi, je vais détrôner le Sophi", "On m'élit roi…Quelque accident fait il que je rentre en moi-même. Et la chute qui nous fait penser au choc de Perette. Je suis gros jean comme devant "l'expression est proverbiale : un homme quelquonque. Un petit peu de burlesque ici étant donné que La Fontaine est comme un même un noble de condition peut être modeste même il fréquent la cour du roi, les salons e noble. 3) Une critique indulgente Mais comment un poète peut-il critiqué l'imagination ? L'imagination est peut être une flatteuse erreur mais "il n'est rien de plus doux " doux est mis à la rime souligne le conteur. Le texte est plaisant, finalement La laitière est bien sympathique, puis la fin est comique je suis gros jean comme devant. Le terme même de flatteuse est ambiguë flatteuse qui plait à l'âme ou flatteuse fausse .Ca ne peut être une vrai dénonciation, on a donc bien une critique indulgente de l'imagination derrière la quelle se cacherait une critique plus insidieuse qui serait la dénonciation de la vanité. Chez la laitière le rêve est l'argent, chez la Fontaine c'est le pouvoir. La réussite de ce texte tient donc au ton enjoué de la fable, La moralité est complexe ambiguë et donne à réfléchir. Le songe est trompeur mais il est doux. Finalement aurait-on aimé une Perette marchand d'un pas sûr et vendant son pot au lait ? On retrouve le même mouvement de l'emballement de l'imagination dans Le curé et le mort, 11ème fable du VIIème livre même si la fin est plus tragique, le curé meurt. La Fontaine se rapprocherait donc plus des romantiques, ou des surréaliste pour qui l'imagination est "la reine des facultés" plutôt que d'un pascal pour qu''il est la reine des vices.

 

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