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Commentaire : Leconte de Lisle, « Les montreurs »

Publié le 16/07/2012

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de lisle

Nous pouvons en effet dire que le poète a fait un choix, celui de la pudeur. Il nous le montre dès le premier quatrain lorsqu'il utilise le mode du subjonctif dans « Promène qui voudra son cœur ensanglanté «, ainsi ce mode marque la possibilité, une possibilité que le poète lui a refusée en effet lorsqu'il dit « qui voudra «, il ne s’inclut pas dans cet ensemble. Nous pouvons remarquer d'ailleurs le parallélisme dans « Déchire qui voudra « marquant une fois de plus sa position. Par ailleurs il s'implique dans ses propos en utilisant l'adjectif possessif « mon «, « ma « ou encore dans « Dussè-je « montrant ainsi que c'est une chose importante pour lui. En outre il utilise un ton catégorique et sûr de lui. En effet il utilise le futur pour les verbes tels que « vendrai «, « livrerai « ou « danserai « ainsi c'est indubitable pour lui, on ne peut donc pas remettre en question ses propos. Il utilise de surcroît une anaphore qui est « Je ne...pas « marquant d'une part la négation et d'autre part son programme et ses résolutions. En effet Leconte de Lisle met en évidence qu'il préfère ne pas être reconnu que dévoiler ses sentiments, qu'il refuse de sombrer dans ce que la foule attend et qu'il n'est donc pas démagogue. Nous pouvons le relever dans le parallélisme... 

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« ailleurs pour marquer son opposition au lyrisme, il met en évidence le fait que pour lui les sentiments et la pudeur s’avèrent très importants.

Tout d'abord nouspouvons dire que le poète témoigne d’une certaine sensibilité dans l'expression « cœur ensanglanté » mettant ainsi en évidence l'importance des sentiments pour lui, ilpossède donc certaines valeurs.

De plus lorsqu'il parle de la pudeur, il n'hésite pas à la valoriser.

Nous pouvons en effet le noter dans l'enjambement dans le premiertercet « la robe de lumière De la pudeur divine et de la volupté ».

Ce choix du poète montre qu'il veut insister et donner de l'importance à cette idée.

La métaphore« robe de lumière » donne une connotation valorisante à la pudeur en lui conférant une pureté qui doit être cachée.

De plus « la pudeur divine » est une hyperbole quimontre que pour le poète, elle possède la place la plus importante sur l'échelle de ses principes.

Enfin le terme « volupté » possède aussi une connotation valorisantepour la pudeur lui donnant la caractéristique de quelque chose de jouissif et important.

Ainsi ces différents éléments prouvent que Leconte de Lisle marque saposition et ses principes vis à vis de la pudeur qui vont à l'encontre de la vision des romantiques.Il faut tout d'abord savoir que le romantisme est un mouvement littéraire et culturel qui recouvre la première moitié du XIX e siècle.

Il revendique une sensibiliténouvelle reposant sur l'exaltation du sentiment, le goût pour le passé et la solitude du moi intérieure.

C'est donc en opposition à cette conception que se place Lecontede Lisle.

Il donne en effet comme nous l'indique le titre de l'œuvre l'image de « montreurs » aux romantiques.

Lorsqu'il utilise les parallélismes « Promène quivoudra » et « Déchire qui voudra » il fait référence aux romantiques qui n'hésitent pas à dévoiler leurs sentiments.

Il les accuse donc de ne pas faire preuve de pudeur.De plus dans la métaphore « la robe de lumière » qui est la pudeur, il met en évidence par le verbe « déchire » à connotation violente que les romantiques se mettent ànu.

Pour le poète, les poètes romantiques sont tombés dans la prostitution, ils vendent leurs sentiments.

En effet dans le verbe « mendier » il donne une image assezpathétique des romantiques qui n'hésitent pas à se dévaloriser, se rabaisser et s'humilier afin d'obtenir une reconnaissance.

Pour le poète, ils ont besoin de la foulepour exister, ils n'hésitent pas à ramper aux pieds du peuple et perdent leur dignité.

Par ailleurs il nous explique que les romantiques vendent tout type de sentiments,non seulement leur « ivresse » mais aussi leur « mal ».

Ils ne privent le peuple de rien et montrent tout.

En outre Leconte de Lisle utilise la métaphore du clown pourparler des romantiques montrant son mépris à leur égard.

En effet dans « Je ne danserai pas sur ton tréteau banal » le verbe danser laisse entendre que les romantiquessont les pitres de la foule et ne sont là que pour les divertir comme nous le confirme l'expression « histrions et prostituées » qui possède des connotations négatives etméprisantes .

De plus le terme « banal » met en évidence que pour le poète cela n'en vaut même pas la peine, que c'est inutile et que ça ne mérite pas la moindreattention.

Par ailleurs dans l'expression « Je ne livrerai pas ma vie à tes huées » le verbe livrer montre que les romantiques font un cadeau au peuple en se dévoilant etque le peuple, lui ne le mérite pas.

De plus lorsqu'il dit « ma vie » il nous fait comprendre que livrer ses sentiments au peuple est la seule chose dont sont capables lesromantiques, ils sont donc besoin de ça pour exister.

Ainsi nous pouvons y relever une certaine connotation méprisante du poète.

Nous pouvons donc dire que lepoète est en opposition totale avec les romantiques. Nous nous demandions en début de parcours comment Leconte de Lisle parvient à proposer en un texte poétique sa conception personnelle de la poésie.

Il s'avèrealors que le poète a choisi de s'imposer de nombreuses contraintes en élaborant un sonnet afin d'obtenir un bijou sonore qui à travers lequel il a laissé entendre que lapoésie ne doit pas être celle des romantiques, elle doit donc faire abstraction de tout sentiment.

Ainsi Leconte de Lisle a mis en évidence l'un des nombreux principessur lequel le mouvement Parnasse se repose tout comme l'a fait Théodore de Banville dans Odelettes en 1856.. »

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