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COMMENTAIRE SUR LA 4ème PROPOSITION DE L'ESSAI : Idée d'une histoire Universelle du point de vue cosmopolitique.

Publié le 11/08/2012

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La nature, ici, est conçue comme un tout finalisé, elle accomplit en effet, un dessein et n'est pas seulement un ensemble mécaniquement déterminé. Elle représente une sagesse divine œuvrant dans le monde humain. C'est pourquoi l'auteur, personnifie la nature en lui donnant un rôle primordiale dans l'action humaine, on en veut pour preuve «  l'homme veut la concorde, […] la nature veut la discorde. « cette phrase montre la présence d'un tiers dans ce paradoxe qui régule la société. Ce qui caractérise le plus la nature de l'homme est qu'il soit doté de raison, or sa volonté principale est de pouvoir vaquer à ses plaisirs sans avoir à fournir le moindre effort. Le tiers est la présence d'un équilibre dépassant l'action humaine, tout en la régulant, et poussant l'homme à accomplir sa finalité. La nature se présente ici donc comme le moyen pour l'homme d'atteindre le paroxysme de son être : en lui imposant l'effort afin qu'il puisse trouver en lui-même la sérénité qu'il souhaitait. Elle se place comme l'éveilleuse de l'esprit car l'homme doit savoir que c'est par la raison qu'il sera le plus heureux. Cette conception de la nature comme à l'origine des volontés humaines qui justifie l'oxymore du début du texte, l'homme a besoin de deux extrêmes pour pouvoir juger de son équilibre : une insociabilité de l'homme, le ferait sombrer dans l'animalité, l'inculture comme l'expérience des enfants sauvages ont pu le prouver (Victor de l'Aveyron) ;

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« Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique - EMMANUEL KANT (1784) A la fin de sa vie, Emmanuel Kant rédige, sous la forme de neuf propositions, un court essai qui suggère que l'Histoire pourrait avoir un point final.

Il s'agit, pour le philosophe, de ranimer l'idée d'une Histoire universelle qu'il n'aura plus le temps ni la force d'écrire.

L'évolution de l'Humanité, telle que la relatent les historiens, obéit-elle à une rationalité, a-t -elle un sens, une direction et une signification ? Quelle unité discerner dans le chaos des événements ? Ne peut -on distinguer un mouvement d'unification politique de l'espèce humaine? Si les réponses paraissent évidemment difficiles à établir, les questions sont comme une nécessité de l'esprit humain pour penser l'histoire : Une tentative philosophique pour traiter l'histoire universelle en fonction du plan de la nature, qui vise à une unification politique totale dans l'espèce humaine, doit être envisagée, comme possible et même comme avantageuse pour ce dessein de la nature.

» Kant rappelle ainsi que l'Histoire n'appartient pas qu'à l'historien.

Le philosophe est sommé d'en dégager l'universalité (unus vertere : tourner dans une seule direction) comme naguère le théologien.

Pour ce faire, Kant propose de substituer à la Providence de Bossuet, la Nature.

Cette dernière se sert des passions humaines et des conflits qu'elles génèrent pour accomplir son dessein secret : « Le moyen dont se sert la nature pour mener à bien le développement de toutes ses dispositions est leur antagonisme au sein de la Société, pour autant que celui-ci est cependant en fin de compte la cause d'une ordonnance régulière de cette Société j'entends ici par antagonisme l'insociable sociabilité des hommes, c'est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d'une répulsion générale à le faire...

» Kant découvre que c'est la vanité des hommes, leur désir de domination, cet esprit toujours inventif de compétition qui sont à l'origine de toute créativité sociale.

Il perçoit, avant Hegel, que rien de grand ne se fait sans passion, c'est-à-dire sans l'attachement intéressé des hommes.

Or les passions sont partie de la nature humaine, à travers elles la Nature agit.

De conflit en conflit, l'espèce approche de la réalisation de la forme d'organisation politique qui autorisera le règne sans partage de la liberté.

Cette forme de gouvernement, Kant l'appelle République, elle correspond à ce que nous désignons aujourd'hui par l'expression « démocratie libérale ».

Cette Idée d'une histoire universelle ouvre la voie à l'interprétation hégélienne et annonce déjà le thème de la fin de l'Histoire. DOIT- ON POSTULER UN SENS DE L'HISTOIRE ? L'histoire de l'humanité se présente comme une « grande scène » où, « à côté de quelques manifestations de sagesse ici ou là..., on ne trouve pourtant dans l'ensemble, en dernière analyse, qu'un tissu de folie, de vanité puérile, souvent même de méchanceté et de soif de destruction ».

Un point de vue cynique en resterait à ce constat : l'homme est par nature mauvais, il n'y a rien à espérer de l'espèce humaine.

Un point de vue naïf refuserait les faits au nom d'idéaux légitimes, mais voués à l'échec. Idée d'une Histoire universelle selon le point de vue cosmopolitique L'intérêt de Kant est de montrer que ces deux points de vue opposés (mais peut -être solidaires : le cynique n'est-il pas un idéaliste déçu ? ) sont également dangereux.

Le cynique oublie le rôle des idéaux dans l'histoire ; le naïf, le rôle des passions.

Le premier renforce le mal en l'acceptant, le second en le niant. PENSER LE PROGRÈS POUR NE PAS DÉSESPÉRER DE L'HOMME Peut-on croire au progrès de l'humanité, quand bien même on ne se ferait aucune illusion sur la nature humaine? C'est possible, selon Kant, mais à deux conditions : 1.

séparer le fait et Sa croyance : si l'on doit admettre un progrès de l'humanité, ce n'est pas au nom d'un constat de fait, mais d'une croyance; mieux, d'un postulat, c'est-à-dire d'un principe que l'on doit poser, mais qu'on ne pourra jamais prouver; 2.

séparer l'échelle macroscopique du devenir humain - l'histoire - de l'échelle microscopique des actions humaines.

Ces dernières peuvent ne pas changer dans le détail, pourtant l'humanité peut évoluer dans son ensemble.

Comment ? C'est précisément ce dessein global de la nature que Kant n'hésite pas à appeler Providence, qu'il faut dégager : non pas comme réalité de fait, mais comme possibilité de droit.. »

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