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Commentez ces conseils de Pasteur à la jeunesse : Jeunes gens, jeunes gens, ne vous laissez pas atteindre par le scepticisme dénigrant et stérile....

Publié le 12/02/2012

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pasteur

 

 

Pasteur est la modestie faite homme. Arrivé au terme de sa carrière, il n'a pas l'outrecuidance de se donner en modèle à ses amis, à ses admirateurs. Mais il a aimé et servi la Science; il a travaillé à la grandeur et à la prospérité de sa Patrie; il a répandu ses bienfaits sur l'Humanité tout entière. Il met à profit cette occasion unique pour proposer aux générations nouvelles son triple idéal. A son insu, il enclôt dans ces conseils une véritable autobiographie; et les délégués des grandes écoles qui, le 27 décembre 1892, se pressaient dans l'amphithéâtre de la Sorbonne, ne pouvaient pas, en entendant ces paroles, songer à un autre qu'à cet exemple vivant et présent. Nous les imiterons, nous bornant à démontrer, dans ce commentaire, que Pasteur a « fait avant d'enseigner «, et que, conséquemment, la jeunesse doit recueillir et méditer la leçon de ce maître.

 

 

pasteur

« l'a entendu ricaner sur sa route! Que lui importe! S'appelât-il Pouchet ou Renan, aucun de ces douteurs ne l'arrêta dans son ascension; Pasteur, ...

poursuivant sa carrière, V er sait des torrents d,e lumi,ère Sur ses obscurs blasphémateurs .

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«L'homme vaut plus par ce qu'il croît que par ce qu'il sait.

» Convaincu de cette vérité, Pasteur exhorte premièrement ses jeunes auditeurs à bannir de Ièur existence le scepticisme stérile.

Il ne méconnaît pas, toutefois, le « prix i du « savoir » ; il a magnifiquement illustré la pensée de Bacon : « Plus l'homm'ei sait, plus il peut.

» Et il se remémore en ce moment « ce qu'il a fait pour son instruction ».

Il revoit la modeste école primaire où il acquit· les· pi'emièrès ·notions du savoir; certes, il n'y brilla pas, mais ces déÎmts· ont 'laissé ·en lui d'ineffaçables empreintes.

Il revoit le collège d'Ar­ bois et 'Iè ~bori M.

Romanet; si habile à cultiver en lui l'enthousiasme et la circonspection.

·n revoit •1e èollêge royal de Besançon, où ses questions embarrassent son professeur de sciences, et où il conquiert, assez péni­ blement, son baccalauréat ès lettres, puis, plus difficilement encore, son baccalauréat ès.

scieriees;; Il revoit, au quartier des Feuillantines, la pension Barbet où il ne put rester en 1838; tant le torturait la nostalgie, et qui devait être le théâtre de ses premières victoires : le mal du pays vaincu, puis le succès à l'Ecole Normale supérieure, où il entra quatrième.

Il revoit la bibliothèque et le misérable laboratoire de la rue d'Ulm, témoi'fls de· ses longues veilles et de ses recherches personnelles.

Il se revoit, répétiteur à la pension Barbet, éprouvant l'exactitude de cette maxime pédagogique : «Enseigner, c'est apprendre deux fois.» Et il peut se rendre ce témoi­ gnage : «Je crois vraiment avoir fait, pour mon instruction, tout ce que j'ai pu.» .

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«Malheur, a dit Bossuet, à la connaissance qui ne se tourne pas à aimer.

» Pasteur, loin d'encourir cette malédiction, nous offre le modèle du parfait savant : celui qui ne se laisse pas dessécher par sa science, mais qui cultive en lui les sentiments les plus forts et les plus délicats.

Tout chez lui est équilibré, hiérarchisé : il aime ce qu'il faut aimer et comme il faut.

aimer.

Sa famille d'abord : la petite et la grande ..

Il ne verse pas dans les utopies humanitaires : « Si la science, dit-il, n'a pas de patrie; le savant en a une.

» Et il aime la France comme il la faut aimer : par les actes plus encore que par les discours.

« Qu'ai-je fait pour mon pays? » Ce septuagénaire peut, hardiment, poser .cette question.

Qui donc, dans l'enceinte où retentissent ces mots, a fait autant que lui? Avant la gu_erre de 1870, il a sauvé.

de la ruine une industrie essentiellement française, celle de la soie; il a indiqué aux viticulteurs un procédé très simple pour • stériliser leurs vins et a.

ainsi favorisé l'exportation des crus français, si appréciés de l'étranger.

En 1861, il a déjà tant fait qu'il tombe, frappé d'hémiplégie : «Je regrette de mourir; j'aurais voulu rendre plus de ser­ vices à mon pays », dit-il alors à un ami.

Admirable regret! Et au lende­ main de la défaite, il rêve de restaurer l'industrie française, il prêche l'effort patriotique.

Mais si la ·France est la première bénéficiaire de ses travaux sur le choléra.

des poules et sur le charbon des moutons, déjà son génie déborde les frontières de sa patrie.

Pasteur appartient à l'humanitt?.. »

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