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Le commerce fausse-t-il la valeur du travail ?

Publié le 23/01/2004

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travail
Cet argent et ces marchandises nous épargnent, dans le fait, cette fatigue. Elles contiennent la valeur d'une certaine quantité de travail, que nous échangeons pour ce qui est supposé alors contenir la valeur d'une quantité égale de travail.[...]Mais quoique le travail soit la mesure réelle de la valeur échangeable de toutes les marchandises, ce n'est pourtant pas celle qui sert communément à apprécier cette valeur. Il est souvent difficile de fixer la proportion entre deux différentes quantités de travail. Cette proportion ne se détermine pas seulement par le temps qu'on a mis à deux différentes sortes d'ouvrages. Il faut aussi tenir compte des différents degrés de fatigue qu'on a endurés et de l'habileté qu'il a fallu déployer. [...] D'ailleurs chaque marchandise est plus fréquemment échangée, et par conséquent, comparée, avec d'autres marchandises qu'avec du travail. Il est donc plus naturel d'estimer sa valeur échangeable par la quantité de quelque autre denrée que par celle du travail qu'elle peut acheter. Avez-vous compris l'essentiel ?
travail

« monétaire, il se réduit à cette tâche sans qu'on voit trop en quoi et pourquoi il viendrait interagir avec ce systèmeoptimal. En ce sens, la valeur d'une chose ne dépend aucunement de son utilité mais du procédé de son actualisation.Reprenons encore une fois l'exemple que nous citions en introduction.

Si l'eau est en abondance, si on la trouvepartout, et qu'elle est, de plus, de bonne qualité, son prix sera bas.

En effet, dans ce cas là, il y aura très peu detraitement à lui faire subir, et peu d'agents qualifié participeront à son extraction.

Par contre, si elle est rare est demauvaise qualité; son prix sera élevé.

En effet, il faudra alors qu'elle soit acheminée de son lieu de source auxusines qui s'occupe de son traitement.

Ici, des ingénieurs qualifiés participeront à assainir son contenu.

Puis, elledevra être acheminée à nouveau cette fois-ci vers le consommateur. Ce qu'on saisit ici, c'est que la valeur monétaire d'une chose est l'indice même à la surface de cette chose qui nousrenvoie à son existence.

Cet indice contient la quantité de travail nécessaire, le chemin parcouru, la qualificationdes agents mis en jeu pour son élaboration...

En somme, la valeur apparaît comme une synthèse objective des processus de fabrication d'émergence de la chose.

En cela, le commerce n'est que la systématisation d'un échangeréglé à partir de cette synthèse objective qu'est le prix d'une chose.

En respectant la valeur de l'objet, il respecte lavaleur du travail puisque la valeur de l'objet est précisément la promotion des processus de production qui figure enamont, une sorte de memento compris, inséré dans l'objet.

Mieux, on voit mal quel système d'échange serait susceptible de mieux retranscrire toute la valeur du travail effectué que le commerce même qui s'efforce d'objectivercette poiésis .

Jamais un système spontané comme le troc n'est en mesure d'offrir une telle précision dans cette valorisation du travail, et surtout, une telle transparence et une telle équité dans l'échange.

En cela, non seulementle commerce ne fausse pas la valeur du travail, mais mieux, il la vérifie justement, d'une manière parfaitementvalable et objective. Valeur d'échange et valeur d'usage: de la pensée marxiste à Baudrillard II. Il nous faut à présent partir d'une différenciation qu'effectue Marx entre valeur d'échange et valeur d'usage.

La valeur d'usage nous renvoie directement à l'intérêt que cette chose a pour nous, son utilité.

Avant l'avènement dela société capitaliste, l'artisan fabriquait des objets pour lui, des objets qui lui était utile, qui rentrait dans le coursde son alimentation, de ses déplacements...

Il cultivait pour lui, et les choses acquérait une valeur en fonction del'utilité qui leur attribué dans le cours de sa vie.

A contrario , la valeur d'échange renvoie au prix d'une chose, un prix qui n'existe que dans un réseau économique où l'argent à un sens.

En effet, on peut posséder des lingots d'or surune île déserte, ils n'auront plus aucune valeur du fait même qu'ils sont sortis du contexte où ils ont tout leur sens.L'argent n'a de sens que dans un espace monétaire, une valeur d'échange que dans l'économie capitaliste.

C'estpeut-être ici que le commerce va commencer à dévier progressivement, et outrepasser sa fonction première deretranscription objective des moyens de production.

Progressivement, la sphère monétaire risque de s'émanciper dela sphère réel et concrète de la production. Baudrillard va être le penseur qui va nous permettre de comprendre comment progressivement notre société s'estorientée uniquement vers la valeur d'échange en oubliant la valeur d'usage.

Pour cela, il va partir de l'analyse dulangage tel que Saussure l'a proposé dans sa liguistique générale.

Pour ce dernier, le langage est avant tout unestructure composée d'éléments.

Ces éléments, quels sont-ils? Ce sont ce qu'on appelle des signes.

Par exemple,lorsque j'utilise dans une phrase l'élément « mouton », ce signe est composé d'un signifié (concept de mouton), et d'un signifiant (image accoustique de mouton).

En somme, le signe renvoie et à la référence à laquelle le terme fait allusion, et au son nécessaire pour faire référence à ce terme.

Le langage est donc, selon le linguiste, une structurecomposée de signes.

Mais qu'est qu'au juste une structure? Dans une structure, les éléments ne peuvent pas êtreétudiés de manière indépendante, car il rentre sans cesse dans un jeu de rapport avec les autres: ils sedifférencient sur le fond de tous les autres.

Prenons un exemple.

Si je commence une phrase en disant « Je l'attends », on ne pourra comprendre ce que je dis que par rapport au contexte et aux autres mots (signes) compris dans la phrases.

Car cela peu aussi signifier pour celui l'entend « Je la tend (une corde par exemple) », de telle sorte que le son (signifiant) « attend » ne prend son sens que par opposition avec « la tendre », et en fonction desautres termes de la phrase qui suivront. Eh bien Baudrillard ne va rien faire d'autre que d'appliquer cette idée à l'échange économique.

Il y a en effet deuxdimensions de l'échange monétaire.

Soit j'échange de l'argent contre un bien réel, soit cet argent est mis en rapportavec d'autres termes du système monétaire.

Par exemple, je compare mon revenu avec celui de mes voisins, lavaleur monétaire de ma voiture avec la leur..etc.

Contrairement à l'argent qui est mis en relation avec un bien réel(valeur d'usage, encore appelé par Baudrillard valeur fonctionnelle ), l'argent n'est mis en relation ici qu'avec lui- même.

Peu importe ce à quoi il renvoie, peut importe sa référence (ce qu'il est sensé permettre acheter), peutimporte sa référence réelle: « la valeur référentielle est anéantie au profit du seul jeu structurale de la valeur » nous dit Baudrillard dans L'échange symbolique et la mort .

En somme, l'argent n'est plus qu'un signe qui s'échange contre d'autre signe, tout en ne faisant référence à rien.

Les objets qu'il permet d'avoir, leur utilité, leur gravité necompte plus: Baudrillard parle en ce sens de la « flottaison des monnaies ».

Progressivement, la réalité à laquelle renvoie l'argent disparaît, l'utilité des choses, le travail qui se dissimule derrière elles aussi: c'est l'avènement de laseule valeur d'échange, de la valeur structurale .

On comprend donc ici le risque inhérent au commerce qui, s'effectuant sur la base d'un médium monétaire, peut finir par oublier derrière le signifiant ce qui est proprementsignifié.

Il y a un problème dans ce geste qui rabat la valeur de l'objet à une pure valeur d'échange. III.. »

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