Devoir de Philosophie

La communication avec autrui ?

Publié le 15/02/2004

Extrait du document

Il y a une seconde extériorité (sans doute plus forte) qui porte sur ce qui est conceptuellement différent (ou multiple).On pourrait appeler, du même nom d'extériorité spatiale, ces deux extériorités.Mais il y a une troisième extériorités (l'extériorité sociale) qui, n'ayant rien à voir avec les deux précédentes, est « originale » non pas tant au sens d' « intéressante », mais plutôt dans celui de « à l'origine » de toute relation de personne à personne. Autrement dit, c'est  cette extériorité qui naît de la présence de l' Amour (« l'Eros ») faite, à la fois, dans une tension dialectique, de distance et de proximité.Certes, la concision du texte de Lévinas rend son interprétation difficile. Mais sans trop se hasarder, on peut cependant penser que lorsqu'il s'agit de la relation de deux sujets, il ne saurait être question ni de la première ni de la seconde « extériorité ». Certes, les personnes sont situées dans une situation d'extériorité spatiale. Mais leur personne ne peut se réduire à un concept -que ce soit celui d'identité ou de multiplicité. Cette extériorité (qu'on pourrait dire matérielle), même si elle existe, n'a aucun intérêt.L'extériorité sociale n'a rien à voir avec les deux formes de l'extériorité spatiale (« l'extériorité sociale est irréductible à ces deux notions d'extériorité »).

« faible ni fort, ni pauvre ni riche en tant que tel.

Faiblesse et force ne sont pas des propriétés qui appartiennent en propre à l'individu.

Tout cela est relatif, et n'apparaît que parla relation qui s'instaure entre les sujets.

Relation qui prend non « d'espace intersubjectif » et que Lévinas , là aussi a contrario de la croyance dominante, reconnaît comme inégalitaire, donc d'emblée (« initialement ») « asymétrique ». 2) Dans un second mouvement, Lévinas abandonne l'approche concrète d'autrui, pour aborder de manière plus conceptuelle la notion d'extériorité. Disons qu'il y a trois extériorités.

Mais, à chaque fois, pour définir l'extériorité, il est nécessaire de recourir à une autre catégorie, celle de l'un et du multiple.

Il y a une premièreextériorité, qui est produite par un « effet de l'espace » qui sépare ce qui est conceptuellement identique.

Il y a une seconde extériorité (sans doute plus forte) qui porte sur ce qui est conceptuellement différent (ou multiple).On pourrait appeler, du même nom d'extériorité spatiale, ces deux extériorités.Mais il y a une troisième extériorités (l'extériorité sociale) qui, n'ayant rien à voir avec les deux précédentes, est « originale » non pas tant au sens d' « intéressante », mais plutôt dans celui de « à l'origine » de toute relation de personne à personne.

Autrement dit, c'est cette extériorité qui naît de la présence de l' Amour (« l'Eros ») faite, à la fois, dans une tension dialectique, de distance et de proximité.Certes, la concision du texte de Lévinas rend son interprétation difficile.

Mais sans trop se hasarder, on peut cependant penser que lorsqu'il s'agit de la relation de deux sujets, il ne saurait être question ni de la première ni de la seconde « extériorité ».

Certes, les personnes sont situées dans une situation d'extériorité spatiale.

Mais leur personne ne peut se réduire à un concept –que ce soit celui d'identité ou de multiplicité.

Cette extériorité (qu'on pourrait dire matérielle), même si elle existe, n'a aucun intérêt.L'extériorité sociale n'a rien à voir avec les deux formes de l'extériorité spatiale (« l'extériorité sociale est irréductible à ces deux notions d'extériorité »).

Elle est d'un autre ordre, parce que la personne (comme sujet situé d'emblée dans le monde des personnes) est irréductible –et supérieure- à n'importe quel objet.

Ce n'est que pour l'objet (soit identique, soitmultiple) qu'il est possible de parler d'extériorité spatiale.

On manquerait la notion de sujet si on voulait lui appliquer les mêmes catégories (« d'unité et de multiplicité »).

Certes, il est toujours possible d'abstraire le sujet, et d'imaginer qu'il vit « dans un monde isolé », comme si le sujet était seul au monde...

Mais ceci n'est qu'une vision de l'esprit.

D'emblée, le sujet est jeté dans le monde multiple des autres sujets.

En tant que jeté dans le monde, il fait l'expérience de la multiplicité.

Mais ces deux notions sont impuissantes à rendre compte del'originalité de la situation du sujet parmi les autres sujets.

3) Reste à élucider la notion d'intersubjectivité.

Comme le terme l'indique, elle est ce qui se passe entre (inter) les sujets.

D'où la notion de multiplicité –le sujet n'est jamaisseul- liée à l'intersubjectivité.

Mais il y a plus, car l'intersubjectivité n'est jamais neutre.

Elle est immédiatement tension des êtres les uns par rapport aux autres.

Ce fondcommun est celui de l'Eros, cad, non pas tant l'Amour que la tension affective faite à la fois de bienveillance et d'hostilité. Ainsi autrui, séparé de nous, puisque l'autre est toujours différent, est en même temps proche.

Tension affolée, où nous ne pouvons maîtriser cette double situation.

D'où le« pathétique » dont parle Lévinas , sorte de souffrance, de passion, où nous allons vers autrui qui nous séduit par sa ressemblance, qui nous repousse par sa différence.

Ce qu'il faut inverser, si jamais ce pathétique peut-être surmonté.

A condition que la différence d'autrui, loin de nous repousser, soit ce par quoi nous la respectons.

Dans ce texte, Lévinas affirme qu'autrui est l'autre par excellence, le radicalement autre.

Autrui ne sera jamais « mien ».

Extérieur à moi, cet être se manifeste dans la résistance absolue qu'il oppose non seulement à tout savoir que je pourrais détenir sur lui, mais aussi à tous mes pouvoirs.

[1] On peut mettre en rapport la distinction de Proust avec cette réflexion de Pascal : « Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être : nous voulons vivre dans l'idée des autres d'une vie imaginaire, et nous nous efforçons pour cela de paraître.

Nous travaillons incessamment à embellir et conserver notre être imaginaire, et négligeons le véritable.

Et si nous avons ou la tranquillité, ou la générosité, ou la fidélité, nousnous empressons de le faire savoir, afin d'attacher ces vertus-là à notre autre être, et les détacherions plutôt de nous pour les joindre à l'autre ; et nous serions de bon coeur poltrons pour enacquérir la réputation d'être vaillants.

Grande marque du néant de notre propre être, de n'être pas satisfait de l'un sans l'autre, et d'échanger souvent l'un pour l'autre ! Car qui ne mourrait pourconserver son honneur, celui-là serait infâme. Orgueil.

– Curiosité n'est pas vanité.

Le plus souvent on ne veut savoir que pour en parler.

Autrement dit on ne voyagerait pas sur la mer, pour ne jamais rien en dire, et pour le seul plaisir de voir, sans espérance d'en jamais communiquer. Du désir d'être estimé de ceux avec qui on est.

– L'orgueil nous tient d'une possession si naturelle au milieu de nos misères, erreurs, etc.

Nous perdons encore la vie avec joie, pourvu qu'on ne parle. Vanité : jeu, chasse, visite, comédies, fausse perpétuité de nom.

». »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles