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Comte de Shaftesbury

Publié le 22/02/2012

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Antony Ashley Cooper, 3e comte de Shaftesbury (né à Londres, mort à Naples) est l'auteur de : An Inquiry concerning Virtue or Merit (1699) ; A letter concerning Enthusiasm (1708) ; Soliloquy (1710) ; Characteristics of Men, Manners, Opinions, Times (1711). Toute philosophie qui ne se construit pas sur la pratique est bâtie sur du sable : en cela Shaftesbury se trouve en accord avec Locke et Hobbes. Nourri du platonisme cambridgien, indépendant des trois formes de rationalisme qui s'affrontent en Angleterre au début du XVIIIe siècle, il établit une morale et une esthétique qui fondent l'ordre du monde. L'ordre du monde ne saurait être fondé par les méditations stériles, telles que le cogito cartésien ; la véritable philosophie, pour ce lecteur de Xénophon, pour a commentateur du Banquet, tend à former un homme " bien né ", qui soit à la fois coeur, intelligence et volonté ; elle est complétée, aidée par un innéisme contraire à l'innéisme de Locke : les idées innées relèvent de l'instinct, au même titre que les gestes de la génération. Œuvre de la nature, elles sont en accord avec les fins poursuivies par la nature, elles sont universelles. Cet innéisme, naturel à plus d'un titre, suppose et fonde un sens moral qui est amour de l'ordre, du beau, et tend au bien universel. Le mal est un désordre contre nature, que l'ordre universel a vite fait de réduire. L'optimisme de Shaftesbury, non sans analogie avec l'optimisme leibnizien, n'est pas dénué d'examen : la libre critique est une de ses règles, le scepticisme une de ses méthodes, étant bien entendu que le scepticisme n'est pas une fin en soi, mais un moment de la quête de la vérité ; l'enthousiasme, pour une fois, n'est pas pris en un sens péjoratif ; il dépasse le scepticisme, en étant le ressort de toute recherche, la satisfaction devant l'aboutissement ; il est parfois dévoué vers le fanatisme, l'athéisme.

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