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LE CONCEPT DE MATIÈRE

Publié le 05/06/2012

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1° Le dynamisme leibnizien.

A la notion géométrique d'étendue, le dynamisme substitue la notion de force. Leibniz place l'essence de la matière dans la force. La réalité se compose de monades, c'est-à-dire d'unités ou forces inétendues et indivisibles, douées d'activité interne, mais ne pouvant agir les unes sur les autres (elles n'ont point de fenêtres par où le mouvement puisse entrer ou sortir). Les monades peuvent différer en degré par la clarté de leur perception ou appétition, elles ne diffèrent pas en nature. L'âme, consciente en soi, n'est qu'une monade de force Supérieure, et c'est grâce à la réflexion de cette monade que ...

« 526 MÉTAPHYSIQUE tière est divisée en un nombre infini de petits fragments, indi­ visibles ou insécables, les atomes, de formes irrégulières et variées qui se meuvent dans le vide, et, par leurs combinai­ sons, constituent les corps.

Les Epicuriens, puis d'autres philosophes à toutes les époques - par­ exemple GASSENDI au xvn' siècle - adoptent une conception analogue.

- Cette théorie présente évidemment des contradictions choquantes : atomes à la fois étendus et indivisibles, leur nombre infini, l'éternité de leur mouvement, le hasard aveugle présidant à l'organisation du monde.

Elle· n'explique pas d'ailleurs la nature intime de l'atome, ce qui est préci­ sément la question à résoudre.

II.

Le mécanisme géométrique.

- A l'atomisme DEsCAR­ TES a opposé une autre forme de mécanisme, que l'on nomme· parfois mécanisme géométrique.

Il distingue les qualités se­ condes de la matièrE', qui dépendent de nos sens et de notre constitution (couleurs, odeurs, etc.), et les qualités premières, qui existent réellement dans les corps et leur sont essentielles.

(étendue, impénétrabilité, mouvement).

L'essence des corps est l'étendue.

L'étendue étant divisible à l'infini, il n'y a pas d'atomes.

L'étendue étant identique à la matière, il n'y a pas d'étendue sans matière, il n'y a point de vide.

Le mouvement rectiligne supposant le vide ne peut se produire dans cette éten­ due matérielle; tout mouwment est circulaire : c'est la théorie des tourbillons.

Le mouvement a été créé par Dieu, qui main­ tient sa quantité constante dans le monde (1).

CRITIQUE.

- 1° Cette conception purement géométrique de la· matière est en contradiction directe avec l'expérience.

Elle n 'expli­ que pas les éléments dynamiques des corps : leur résistance, isur force de cohésion, leurs affinités, etc.

Elle n'explique pas non plu& leur pesanteur relative, la rlifférence entre le plein et le vide.

(Ainsi, d'après la théorie cartésienne, deux cubes de volume égal, l'un plein et l'autre vide, doivent contenir la même quantité de matière, puisqu'ils ont même étendue.

Comment expliquer dès lors qu'il faille une force plus grande, ou, si 1 'on veut, une plus grande quantité de mouvement pour mouvoir l'un des deux corps, que­ pour mouvoir l'autre) P (1) L'aiomisme remonte de mouvement en mouvement, à l'infini' Descartes, lui.

fait appel, selon le mot de Pascal, à la " chiquenaude » initiale du Créateur pour mettre en marche ses tourbillons.. »

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