Devoir de Philosophie

La Confession d'un enfant du siècle

Publié le 30/03/2013

Extrait du document

« Je voudrais être Shakespeare ou Schiller : je ne fais donc rien ! « dit lauteur dans une lettre à Paul Fouchet. Après l'échec total de La Nuit vénitienne à l'Odéon en décembre 1830, Musset renonce au théâtre joué pour le théâtre lu. Cela est sans aucun doute l'une des sources de l'originalité dramatique de Musset. Il connaîtra enfin le succès avec Un caprice en novembre 1847.

« « Elle était près de défaillir, et je la soutins jusqu'à un fauteuil, où elle tomba la tête sur mon épaule.

,.

--------EXTRAITS------------.

Musset nous donne une leçon de sagesse ...

La perfection n'existe pas ; la comprendre est le triomphe de /'intelligence humaine ; la désirer pour la posséder est la plus dangereuse des folies.

Ouvrez votre fenêtre, Octave; ne voyez-vous pas/' infini? ne sen­ tez-vous pas que le ciel est sans bornes ? votre raison ne vous le dit­ el/e pas ? Cependant concevez-vous l'infini? vous faites-v,ous une idée d'une chose sans fin, vous qui êtes né d'hier et qui mourrez demain ? Ce spectacle de /'immensité a, dans tous les pays du monde, produit les plus grandes démences.

Les religions viennent de là ; c'est pour posséder /'infini que Caton s'est coupé la gorge, que les chré­ tiens se jetaient aux lions, que les huguenots se jetaient aux catho­ -liques ; tous les peuples de la terre ont étendu les bras vers cet espace immense, et voulu le presser sur leur poitrine.L'insensé veut posséder le ciel ; le sage /'admire, s'agenouille, et ne désire pas.

La perfection, ami, n'est pas plus faite pour nous que /'immensité.

Il faut ne la chercher en rien, ne la demander à rien, ni à /'amour, ni à la beauté, ni au bonheur, ni à la vertu ; mais il faut /'aimer, pour être vertueux, beau et heureux, autant que/' homme peut l'être.

...

une leçon d'amour ...

Remerciez Dieu de vous montrer le ciel, et parce que vous battez de /'aile, ne vous croyez pas un oiseau.

Les oiseaux eux- , mêmes ne peuvent franchir les nuages( ...

).

Prenez de /'amour ce qu'un homme sobre prend du vin; ne devenez pas un ivrogne .

Si votre maîtresse est sincère et fidèle, aimez­ /a pour cela ; mais si elle ne /'est pas , et qu'elle soit jeune et belle, aimez-la parce qu'elle est jeune et belle ; et si elle est agréable et spirituelle, aimez-la encore; et si elle n'est rien de tout cela, mais qu'elle vous aime seulement , aimez-la encore.

On n'est pas aimé tous les soirs.

Ne vous arra­ chez pas les cheveux et ne parlez pas de vous poignarder parce que vous avez un rival .

Vous dites que votre maîtresse vous trompe pour un autre ; mais c'est votre orgueil qui en souffre ; mais changez seulement les mots : dites-vous que c'est lui qu'elle trompe pour ·, gvr:;;~:.t VOUS VOi/à {~~~·~ .'!fr l;-~:J~~i~~~~.·~ ·;\i l~.~\~j(r~Jl ~:J .· - Vf;, l ~\ /kil~, *\''.

-~- ,~, _.etuneleçonsur !~'"\ · ~)L;-CY ç~~[ ~1,1 1•1 · l'homme • ''° l~ f~ !lf[J L'esprit de /'homme est •1 .

--·-7 - [$J-~'..

_ _ ,/ fi1é-! 1 : 11/ · b .

• ·1 · ·-P 12~~ 1 -f.

-~'i!] I~~\ Îi si zzarre qu z sait se f; ~ ,: ~ ( q ~\i'it ~ .~ -,:·~11~ 1 ·1~,, ~~r;::;i;::~;~~~;:'v:~!: ·~ rq,.1,~· JN~ -w .

3'7' :-> }:, i.:.';J~; cent su1ets de souffrance .

>~;· ., ·f~ .;; ' {.

'Y- ::=:.:-- ,;.· ; ~ : En vérité , sa cervelle jJ '_;.~ A ' ~ ~ (i/ · · ressemble à ces cachots 'f} ,.: · · ___ ) · _ ') \~.

'.

de /'Inquisition où les ;.

~ ,.

' ' \~' murailles sont couvertes f ~J/I.

· - de tant d'instruments de ~\'l ~ supplice qu"on n"en ·~ --1,_\-.

comprend ni le but ni .

, la forme, et qu'on se demande , en les voyant , si ce sont des tenailles ou des jouets .

Dites- « Comme elle traversait moi, je vous le demande, quelle différence il une prairie voisine, un chevreau blanc, y a de dire à sa maîtresse : Toutes les qui paissait en liberté femmes trompent, puis de lui dire : Vous me dans un champ, trompez ? accourut à elle.

,.

Gallimard, 1973 NOTES DE L'EDITEUR même avec soi, le détachement léger de l'ironie, la division amusée du comédien d'avec sa tragédie, c'est la grande défc_:nse de ce Musset sans défense.

C'est la liberté de ce Musset sans liberté, la grâce du poète qui s'est jugé maudit dès l'origine.

» Claude Roy, préface de La Confession, Folio, Gallimard, 1989.

son génie tout en âme.

» Barbey d'Aurevilly, Les Œuvres et les hommes , les romanciers, Amyot, Paris, 1865.

«Je n'ai jamais vu de contrastes plus effrayants que les deux êtres enfermés dans un seul individu.

L'un bon, doux, tendre, naïf, l'autre possédé d'une sorte de démon, violent, orgueilleux, despotique, fou, dur, petit, méfiant jusqu'à l'insulte, personnel et égoïste autant que possible et s'exaltant autant dans le mal que dans le bien.

» George Sand, Elle et lui, Hachette, 1859.

« Le dédoublement, la distance de soi- Confmnant l'impression tirée de la lecture de ce roman, Barbey d'Aurevilly déclare: « La vie de Musset fut élégante et vulgaire.

Mais ce qui ne l'est point ce fut son génie, 1 Musset par Landez, musée de Versailles/ Sipa-lcono 2, 3 , 4, 5 lith os de R.

Manset/ éd.

du Belv édm , Monte-Car l o, 1945 « Musset se révèle " en mille endroits " non pas malgré lui sans doute, mais aux dépens de sa démonstration : atrophie de la volonté, curiosité du mal, volupté de la douleur .

Par ces coups de sonde dans l'intime obscur, par ces demi-aveux , La Confession livre Musset au vif, sans pour autant le délivrer de sa peau.

» Claude Duchet, préface de La Confession, Garnier Frères, Paris, 1968.

MUSSET 04. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles