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Le conflit comme fondement constitutif de la relation à autrui ?

Publié le 15/02/2004

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La honte que j'éprouve lorsque s'entend les pas est reconnaissance de ce moi qu'autrui me fait être, ici d'un moi jaloux. L'apparition d'autrui ne doit pas seulement être décrite au plan de la conscience : elle affecte le monde lui-même. La conscience irréfléchie est conscience positionnelle du monde ; dès lors que rien ne vient s'interposer en elle, elle peut s'ouvrir à l'en-soi. Cependant, dans l'attitude irréfléchie, conscience et monde forment encore une sphère close, entretiennent une relation de pure corrélation : le monde est rigoureusement ce dont j'ai conscience, cad qu'il n'est que ma possibilité. L'apparition d'autrui introduit un écart entre la conscience et le monde, brise cette sphère close, car le monde se donne alors comme sa possibilité, comme ce qui m'échappe. « Je suis dans un jardin public, non loin de moi, voici une pelouse, et le long de cette pelouse, des chaises... » Situation paisible, tout n'est que calme et volupté. « Un homme passe près des chaises. Je vois cet homme ». Fini la quiétude ! Pourquoi ?

« que les autres pensent et voient de nous ; nous sommes donc à la merci d'autrui qui devient l'interprète de notrevie.

De là la tentation de lui jouer la comédie, de le persuader que nous sommes ce que nous voudrions être afin qu'ilnous renvoie une bonne image de nous-même (ex.

: la mauvaise foi, la vantardise).- Si la conscience avait la certitude de ce qu'elle est, que lui importerait de ne pas être reconnue ? C'est toujoursmoi-même qui me juge à travers le regard d'autrui et me mettre à sa place c'est me mettre à ma propre place.L'essentiel n'est peut-être pas de chercher à connaître autrui mais de chercher à Y aimer. B.

Bibliographie : - ROUSSEAU, Emile, (livre IV).- KANT, Fondements de la métaphysique des mœurs, Delagrave, p.

148-150.- BACHELARD, Psychanalyse du feu, coll.

Idées, Gallimard, p.

9.- SARTRE, Huis clos. Organisation du développement A.

Introduction : Pourquoi cette question ? Les rapports que l'on entretient avec autrui sont la plupart du temps conflictuels, faits de menace, de violencedirecte ou indirecte, qu'elle s'exerce de façon physique, psychologique, morale ou même intellectuelle.Formulation du problème :La violence n'est-elle pas alors à la base des rapports entre les hommes, le conflit ne constituerait-il pas l'essencemême du rapport avec autrui ?Orientation de la recherche :Mais s'il s'avère que les rapports sont conflictuels on peut s'interroger sur l'origine de ce conflit, et envisager unautre mode plus essentiel de rapport fondé sur l'amour, la générosité. B.

Plan : I.

Il y a conflit dès le début des rapports avec autrui. 1.

Lors de l'enfance, l'éveil et la formation de la personnalité vont de pair avec la rencontre d'autrui, et cetterencontre est souvent cause d'opposition : tout se passe comme si le sujet avait à triompher d'un adversaire oud'un rival (cf.

Freud : l'analyse du conflit œdipien).

A trois ans, l'enfant considère l'entourage comme une menace,autrui peut prendre sa place ou lui dérober l'objet de son amour, il devient jaloux envers quiconque menace de luiravir l'être aimé.

De fait, il est lui-même cause du conflit.2.

L'attitude de l'adulte confirme cette analyse (cf.

le rappel ci-dessus).

Le regard d'autrui me vole à moi-même (cf.Sartre), autrui est l'obstacle possible à notre tranquillité (ex.

: on ne parle pas à quelqu'un qu'on ne connaît pas,même si on se trouve près de lui).

L'attitude première est celle de la distance, du silence, de la méfiance. Transition : De fait à la base de tout dialogue, de tout échange, il y a le besoin de se différencier d'autrui.

Même dans l'amour semanifeste le besoin de triompher de l'autre, de ses résistances. II.

Mais qu'il y ait toujours eu conflit entre les hommes ne prouve pas que le conflit soit au fondement deleurs rapports. 1.

Le conflit n'est pas premier mais consécutif à une menace.

L'attitude du petit enfant est égocentrique et leconflit commence quand le désir ou l'amour sont contrariés ou tenus pour tels.

Avant de rejeter, de frapper, l'enfanta d'abord palpé, serré, exploré le monde autour de lui.

Selon Rousseau, le premier sentiment d'un homme envers sonsemblable ne le tourne pas contre lui.

Puisque le sentiment de la similitude d'autrui naît avec la pénurie, il entraîned'abord un sentiment de compassion dans le malheur el une réaction d'assistance.

Mais le nombre des hommess'accroissant, vient un moment où la pénurie est telle que les hommes, pour s'entraider sont amenés à travaille] àplusieurs ; de là naît la division du travail et la disparition de l'égalité qui sera alors source de conflit et donnernaissance à l'état de guerre.2.

Quoiqu'il en soit, la relation à autrui est un besoin essentiel même dans le conflit : un personnage de Huis closaffirme avoir besoin de la haine de son partenaire pour se sentir exister.

Quand une haine est plus forte que l'amour,c'est encore l'amour qui est fondamental au cœur de cette haine car on ne hait pas ce qui nous indiffère Que leconflit soit présent, il n'est qu'une étape vers un dépassement de soi pour rencontrer l'autre, l'aimer. C.

Conclusion : Résumé :C'est le désir d'amour et de reconnaissance d'autrui qui fonde les rapports que l'on cherche à établir avec lui.

Laviolence, le conflit en est encore une manifestation détournée.Conséquences :Je ne suis un «je» que parce qu'il y a un «tu» ; l'autre n'existe pas comme objet et moi comme sujet, il n'existe. »

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