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La connaissance peut-elle abolir toute croyance ?

Publié le 20/02/2011

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   De nos jours, l'opposition exclusive entre connaissance scientifique et croyance est posée dans de nombreux débats comme naturellement évidente. D'autant plus, qu'elle semble être le fruit d'un acquis historique. En effet, les différentes révolutions de l'humanité constituent un exemple probant du triomphe de la connaissance scientifique sur les croyances.  Pensons à la révolution Coperncienne qui vient bouleverser les croyances anciennes prouvant que la Terre, loin d'être au centre du monde, ne constitue qu'une parcelle de l'immensité de l'univers ou encore les expériences de Torriccelli et de Pascal qui ont démontré la fausseté de la croyance selon laquelle la nature aurait « horreur du vide «. En ce sens, il semble que la connaissance scientifique parce qu'elle est objective et établie à partir de méthodes rigoureuses et reproductibles c'est-à-dire vérifiables supprime la croyance qui elle, est irrationnelle puisque non fondée sur un raisonnement. On pourrait donc penser que le progrès des sciences aurait pour conséquence de faire reculer les vieilles croyances et d'empêcher l'apparition de nouvelles croyances. La révolution copernicienne ayant abolit la croyance selon laquelle la Terre est au centre du monde, l'expérience de Torricelli ayant fait reculer la croyance selon laquelle la nature n'est pas régit selon les lois du vide. En ce sens, à quelles conditions et sous quelles formes la connaissance scientifique peut-elle être de droit une condition de suppression partielle des croyances en tant qu'opinion mal fondée ? Mais de fait, si les croyances persistent encore aujourd'hui et notamment les croyances religieuses et superstitieuses, c'est parce que la connaissance scientifique s'avère impuissante dans ces domaines et incapable de répondre aux exigences que la croyance prétend apporter.  Alors à quelles conditions et sous quelles formes la connaissance scientifique ne peut pas constituer de fait une condition d'abolition des croyances en tant que croyances religieuses et superstitieuses? Mais parce que la connaissance scientifique s'avère impuissante dans le domaine des croyances religieuses, comment faire prendre conscience à un individu porteur d'une fausse croyance qu'il est prisonnier d'une erreur dont la religion le maintient?

« Il s'ensuit que toute personne dotée de bon sens, peut face à l'établissement d'une connaissance scientifiqueabandonner la croyance en tant qu'opinion mal fondée.

C'est le risque qu'à couru Galilée pour démontrer que la Terreétait ronde.Mais il faut pour cela, que l'individu accepte de sortir d'une situation consensuelle, quitter l'unanimité pour acquérirla connaissance.

Pour Galilée, cette attitude lui coutera la condamnation à mort.3.

Si l'Intention du croyant (dans le sens d'individus porteur de préjugé) est bonne : il accepte de vouloirreconnaitre son ignorance face à une connaissance sure.Le croyant doit être capable de prendre du recul, de faire preuve d'esprit critique donc de raisonner pourreconnaitre qu'il est dans l'erreur ou le préjugé.S'il fait preuve de bonne volonté, il doit vouloir reconnaitre son ignorance et la rectifier au profit de la connaissance.C'est parce que la connaissance scientifique est fondée sur un raisonnement logique et universelle qu'elle permet àchaque individu doté de bon sens de prendre conscience de son ignorance grâce à la raison et donc de pouvoir larectifier.Ex : l'expérience de Torricelli puis de Pascal sur le vide sur Terre impose à tout croyant (en tant que porteur d'uneopinion mal fondée ) doté de bon sens, en l'absence de vide sur terre de se défaire de cette mauvaise croyancepour atteindre la vraie connaissance.

Aujourd'hui personne ne peut croire en l'absence du vide sur Terre.Cette démarche qui consiste à prendre conscience de la possibilité de son ignorance est une étape clé de ladémarche scientifique.En effet, parce que la démarche scientifique est-elle-même établit sur le doute c'est-à-dire l'hypothèse, laconnaissance scientifique fait l'objet d'une constante remise en cause.Prenons l'exemple des mathématiques : les axiomes fondateurs de la géométrie euclidienne sont valables pour unegéométrie particulière liée à un espace particulier.

Or au 19ème siècle, on a découvert la possibilité de définir et derésonner dans des espaces non euclidiens : courbés.La connaissance scientifique s'insère donc dans un processus continuel de recherche de la connaissance que l'onappelle encore progrès scientifique.Donc puisque la connaissance scientifique n'apporte pas de vérité absolue ( et ce n'est pas son but), il s'ensuit quela croyance subsiste dans certains domaines.

Notamment dans les domaines où son champ d'application a beaucoupde mal à s'étendre : le domaine des croyances religieuses et superstitieuses.En effet connaissance scientifique et croyances religieuses ou superstitieuses ont un champ d'analyse différent.

Lesquestions d'ordre métaphysique ne relève pas de la science: on ne peut ni expérimenter, ni démontrer sonexistence, comme sa non-existence.

La foi est de l'ordre de la révélation et de l'intuition, il n'y a donc pas derapport d'abolition; les deux coexistent sur des champs différents.

En effet si de nombreux scientifiques et grandschercheurs sont des croyants ( blaise pascal au 17ème en est un exemple ), cela prouve que la connaissancescientifique se trouve impuissante dans des domaines où les croyances ont su, elles, prétendre détenir laconnaissance. II.

A quelles conditions et sous quelles formes la connaissance scientifique ne peut pas constituée de fait unecondition d'abolition des croyances en tant que croyances religieuses ou superstitieuses. 1.

La croyance peut jouer un rôle fécond dans la constitution de la connaissance scientifique.Parce que savoir c'est d'abord croire : la connaissance scientifique à besoin des croyances comme point de départde sa recherche.

La connaissance scientifique doit elle-même d'abord utiliser les croyances ou intuitions pouracquérir une connaissance.

En mathématiques, les théorèmes sont établis à partir de prémisses c'est-à-dired'hypothèses non fondées mais dont la formulation est indispensable pour l'avancement de la recherche vers laconnaissance.La croyance est même nécessaire dans l'évolution de la connaissance scientifique : elle peut constituer un obstacleépistémologique ( Bachelard).

Il s'agit alors de prendre comme point de départ ce que l'on croit savoir : on émet unpostulat puis à partir de se postulat on peut réfuterLa connaissance scientifique se sert donc de la croyance comme moyen d'établissement de la connaissance.

Ellepeut donc faire l'objet d'une révision, d'une rectification de la connaissance et peut parfois me^me être l'objet d'unabandon d'où l'hostilité en particulier des croyances religieuses à l'introduction de la connaissance dans leurdomaine.Évoquons le récit biblique de la Genèse, le désir d'une connaissance interdite est la cause du châtiment : c'est pouravoir voulu goûter aux fruits de l'arbre de la connaissance qu'Adam et Eve ont été chassés du Paradis.L'histoire de la Tour de Babel illustre elle aussi les dangers que courent les individus de vouloir se placer à l'égal deDieu en édifiant une tour jusqu'au ciel, de le défier par la recherche de la connaissance. 2.

S'il y a hostilité à l'introduction de la connaissance dans la croyance c'est aussi parce que la connaissancescientifique étant de l'ordre de la raison et que la croyance religieuse étant de l'ordre de l'intuition et de larévélation, la science possède un champ d'application limité qui ne s'étend pas jusqu'aux questions métaphysiques.La croyance religieuse ne passe par la médiation ni de l'expérience et du raisonnement : elle est fondée soit sur larévélation soit sur l'illumination.

L'ange Gabriel dicte à Mahomet la parole d'Allah : telle est la révélation du Coran.Dieu parle au prophète : telle est l'illumination.

Ces deux modes, qui ignorent et l'acquis de l'expérience et le travailde la raison, ont été pensés comme des modes de connaissance absolue.Par conséquent, la croyance religieuse répond à des besoins que ne peut pas satisfaire la connaissance scientifiquepar définition.Il s'agit de besoins d'ordre passionnels : le désir infantile de l'individu d'être protégé.

Dans « L'avenir d'une illusion »,. »

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