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La connaissance scientifique peut-elle seule atteindre la vérité ?

Publié le 28/03/2005

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scientifique

• Définissez avec précision les termes de l'intitulé :

 — connaissance scientifique : saisie d'un objet de pensée et représentation («connaissance«) rationnelles, élaborées à partir de l'observation, du raisonnement ou de l'expérimentation ; la connaissance scientifique énonce généralement les lois auxquelles obéissent les phénomènes.  — peut-elle : le verbe pouvoir renvoie, soit à l'idée de possibilité, soit à celle de légitimité.  — seule (sous-entendu : être la seule à ...) : ici, l'unique.  — atteindre : parvenir au niveau de.  — la vérité : elle désigne, en première analyse, ce qui est en correspondance avec un donné et paraît ainsi réel. Elle est ainsi souvent définie comme ce à quoi l'esprit peut et doit donner son assentiment, par suite d'un rapport de conformité avec l'objet de pensée.  

Pour la question de savoir si la connaissance scientifique peut atteindre la vérité, il faut montrer que la science atteint moins la vérité absolue qu'elle ne dénonce les théories fausses en énonçant des théories qu'elle tient pour provisoirement vraies. Mais la question est ici compliquée dans la mesure où il demandé si la science peut seule atteindre la vérité. Or on peut comprendre "à elle seule" ou bien "seulement elle". Mais qu'on l'interprète dans un sens ou dans l'autre (ces sens n'étant au reste pas exclusifs l'un de l'autre.) il faudra rechercher s'il existe d'autre modes de connaissance que la connaissance scientifique pour parvenir à la vérité.

scientifique

« règle.Prenons l'exemple de l'histoire.

Il nous faut reconnaître que dans le domaine historique où tout influe sur tout,le savant ne peut pas isoler les causes déterminantes avec la même rigueur que le physicien ou le chimistesqui, dans l'enceinte du laboratoire, savent constituer un système clos de causes et d'effets en nombre limité.L'histoire n'est pas une « science exacte » puisqu'elle ne peut pas prévoir l'avenir.

Quand les événements sontpassés, l'historien les met en perspective, trouve les « causes » économique, politiques d'une guerre et d'unerévolution.

Mais nul n'aurait pu déterminer à l'avance la date et les modalités de cette guerre ou de cetterévolution à la manière de l'astronome qui prévoit par exemple le moment précis d'une éclipse solaire.Seignobos a déclaré par exemple qu'il n'avait « prophétisé » qu'une fois, en 1913, assurant qu'il n'y aurait pasde longtemps une guerre entre la France et l'Allemagne ! La validation par l'expérience n'est possible qu'en scienceL'expérience vient souvent contredire des théories en vigueur.

Ainsi, par exemple, depuis Aristote, onprétendait que la nature avait horreur du vide.

Or, en 1643, des fontainiers de Florence rapportent à Torricellil'observation étrange qu'ils avaient faite : l'eau ne monte plus dans une pompe aspirante vide au-delà de10,33 mètres.

Torricelli refit cette expérience en imaginant des dispositifs expérimentaux différents.

Pourdissiper toutes les objections contre l'existence du vide, Pascal demandera à son beau-frère Florin Périerd'organiser l'expérience du Puy-de-Dôme.

Celle-ci montrera que la hauteur du vif-argent dans un tuyau estmoindre en haut qu'en bas de la montagne.

Il s'ensuit nécessairement que la pesanteur ou pression de l'air estla seule cause de cette suspension du vif-argent, et non pas l'horreur du vide.

Pascal en conclura que dans lejugement qu'ils ont fait que la nature ne souffrait point du vide, les anciens « n'ont entendu parler de lanature qu'en l'état où ils la connaissaient [...] ils ont entendu qu'elle n'en souffrait point dans toutes lesexpériences qu'ils avaient vues, et ils n'auraient pu sans témérité y comprendre celles qui n'étaient pas en leurconnaissance.

» (« Préface pour le traité du vide »).L'expérience est souvent à l'origine de nouvelles lois et théories.

Il appartient au savant de mettre en placeles conditions garantissant l'objectivité et la rigueur des observations et des expérimentations.En physique, une théorie, logiquement valide, sera tenue pour vraie si l'expérience, dont on contrôle tous lesparamètres, vient la confirmer.

Il est impossible, dans les autres domaines de la connaissance, de parvenir àune telle objectivité.

Le sociologue ou l'historien, par exemple, ne parviendra jamais à isoler les paramètresexpérimentaux lui permettant de vérifier sa théorie. [La science ne peut pas prétendre avoir le monopole de la vérité.

La raison n'est pas seulement scientifique.

La notion de vérité a un champ d'application quidépasse le cadre de l'activité scientifique.

La science ne connaît qu'une part infime du réel.

La vérité concerne également la morale et les sentiments.] La science est-elle bien la seule voie d'accès à la vérité? Ce qui est scientifiquement établi peut-il suffire ànourrir la soif humaine du vrai ? Rien de plus contestable que ce type de démarche.Il faut donc poser la question : quand la science revendique le monopole de la vérité et soutient qu'au-delà duchamp qu'elle explore et de la preuve mathématico-physique la vérité fait place aux rêves et aux chimères, lechamp de la métaphysique conçue comme vraie doit-il être répudié ? Un premier ordre d'interrogation s'offre ànous.

La métaphysique ne prouve pas objectivement ce qu'elle affirme.

Doit-elle être rejetée?Or, puis-je et dois-je douter que je suis? Si je ne puis le prouver scientifiquement, toutefois je saisis mon êtreet je sais que j'existe comme moi et même comme cogito.

Je dois donc ici, dans le domaine métaphysique,tenir pour vrai ce qui n'est pas scientifiquement prouvé.La métaphysique retrouve d'ailleurs une forme de vérité dans la mesure où les sciences faisant profession detirer toute vérité de l'objet, du contrôle scientifique, de la preuve mathématique et physique, etc.

retrouventnéanmoins dans cet objet quelque chose du sujet lui-même.

Donc, bien au-delà de la vérité scientifique, et. »

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