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La connaissance scientifique du vivant exige-t-elle que l'on considère l'organisme comme une machine

Publié le 17/02/2005

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scientifique
Ainsi, l'analyse de l'organisme s'effectue en complicité avec une réflexion métaphysique.« Il existe un être qui donne le mouvement, tout en étant lui-même immobile et en étant en acte [...]. Le Premier Moteur est un être nécessaire et, en tant que nécessaire, son être est le Bien, et c'est à ce titre qu'il est principe. [...] C'est à ce Principe que sont suspendus le Ciel et la nature. Et ce Principe est une vie, que l'on peut comparer à la vie la plus parfaite que nous vivrions durant un instant. Ce Principe est toujours, lui, cette vie parfaite. [...]L'actualité, davantage que la puissance, est l'élément divin que l'intelligence paraît contenir et l'acte de contemplation représente la béatitude parfaite et souveraine.
  • Question ordre épistémologique qui exige que l'on maîtrise les thèses du vitalisme et du mécanisme.
  • Se reporter aux thèses d'Aristote, Descartes et Kant.
  • Etait-on dans une connaissance non scientifique aussi longtemps que l'on ne considérait pas l'organisme comme une machine ? Comment penser l'organisme sans présence spirituelle l'animant ? Comment considérer l'ensemble de ce qui vit sans s'interroger sur l'idée d'une finalité organisatrice ?
scientifique

« « Il existe un être qui donne le mouvement, tout en étant lui-même immobileet en étant en acte [...].

Le Premier Moteur est un être nécessaire et, entant que nécessaire, son être est le Bien, et c'est à ce titre qu'il est principe.[...] C'est à ce Principe que sont suspendus le Ciel et la nature.

Et ce Principeest une vie, que l'on peut comparer à la vie la plus parfaite que nous vivrionsdurant un instant.

Ce Principe est toujours, lui, cette vie parfaite.

[...]L'actualité, davantage que la puissance, est l'élément divin que l'intelligenceparaît contenir et l'acte de contemplation représente la béatitude parfaite etsouveraine.

Si donc Dieu jouit éternellement de ce suprême bonheur quenous, nous ne goûtons qu'un moment, cela est admirable; et si Dieu l'a plusgrand, c'est encore bien plus admirable.

Or il en est bien ainsi ; et la vie aussiappartient certainement à Dieu, car l'acte de l'intelligence, c'est la vie même,et Dieu est cet acte même ; et l'acte subsistant en soi de Dieu, c'est la vieparfaite et éternelle.

Et voilà comment nous pouvons affirmer que Dieu est unvivant éternel parfait.

» Aristote, « La Métaphysique ». Ce point de vue, non scientifique et donc non mécaniste amène à se poserplusieurs questions: Ainsi la connaissance scientifique du vivant rencontre desdifficultés qui relancent le questionnement métaphysique.

Qu'est-ce que lavie ? La vie est-elle ontologiquement distincte de la matière ? Quel est la part du hasard et de la nécessité ? La vie obéit-elle à une fin ? [II.

Situation historique du mécanisme] - Prenant ses distances à l'égard d'Aristote, Descartes affirme l'hétérogénéité de l'âme et du corps : il n'y a d'âmeque dans l'homme (et non, comme l'affirmait Aristote, dans tout vivant).

En son absence, le corps humain estcomparable à tout autre, et réductible à un modèle mécanique. Le corps humain, comme le corps de l'animal, est une machine perfectionnéecréée par Dieu.

Bien qu'infiniment plus complexe que nos machines, sonfonctionnement se laisse expliquer de la même manière.

Les corps sontcomposés de nerfs et de muscles, comparables à des petits tuyaux, danslesquels circule une matière subtile : les esprits animaux.

Lorsque noustouchons un objet par exemple, nous en prenons une conscience tactile parl'effet de ces esprits animaux qui remontent jusqu'au cerveau par l'entremisedes nerfs, et viennent heurter la "glande pinéale", siège de l'âme.

Il en estainsi de tout le système sensorimoteur.

Si je veux me mouvoir, un grandnombre d'esprits animaux seront canalisés vers les muscles qui serontsollicités pour accomplir ce mouvement.

La lumière, les odeurs, les sons, lesgoûts, la chaleur se propagent jusqu'à notre esprit par l'intermédiaire de nosnerfs qui canalisent ces particules.

La faim, la soif, le sommeil, la veille, lerêve se produisent de la même manière : un déplacement d'esprits animaux àl'intérieur des canalisations de la machinerie complexe de notre corps.

Il existecependant une différence de mille entre un corps humain et un corps animal.Aucun animal n'use jamais de signes, ou d'un quelconque langage pourexprimer une pensée.

On peut concevoir un automate qui réponde par laparole à certains messages simples : crier si on le touche, ou prononcerquelques phrases simples, mais aucun automate ne sera jamais en mesured'agencer une parole qui réponde au sens de ce qu'on lui dit.

Enfin, si uncorps animal ou un automate peut accomplir un nombre limité de tâches,parfois même mieux que nous, il ne peut aller au-delà.

Ce qui montre qu'ils agissent par la disposition de leursorganes, et non par connaissance.

Ils sont dépourvus de pensée ou d'esprit.

Il n'y a que l'homme à disposer de cetinstrument universel qu'est la raison et qui lui sert en toute occurrence afin d'agir comme il convient.

Chaque organede la machinerie animale, tout au contraire, est spécialisé.

Il lui faudrait - ce qui est impossible - un nombre infinid'organes pour faire autant de choses que notre raison nous le permet. - Voulant initier une étude géométrique de la matière, Descartes ne cherche plus les principes du vivant au-delà dela physique.

La métaphysique intervient pour l'analyse de l'âme, non pour celle du corps, qui relève de la mécanique: pression, traction, gonflement, etc.- Il est de surcroît possible de décomposer la machine organique sans référence à une intention qu'elle réaliserait.- Cependant Descartes veut ignorer que la machine implique un concepteur, et il est obligé de considérer que lescorps-machines dépendent de l'action initiale de Dieu ; il ne parvient donc pas à séparer totalement l'étude du corpsde la métaphysique (qui fonde toute science). [III.

Le corps-machine et ses limites]. »

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