La connaissance de soi doit-elle passer par autrui ?

« Nous ne nous connaissons que par nous-mêmes On ne peut communiquer avec les autres: ils ne sauraient donc nous aider à nous connaître.

Au contraire, les autres sont plutôt un obstacle à la connaissance de soi.

Ils nous obligent à n'être pas nous-mêmes.

Entre moi et les autres, il n'y a pas de communication D escartes et Spino- za pensent qu'il n'y a de connaissance que de soi et par soi.

Le cogito ne se forme pas par l'échange; il existe indépendamment des autres.

Pour Leibniz, l'homme est une monade vivante.

On ne peut donc «L'homme est l'être qui ne peut sortir de soi, qui ne connaît les autres qu'en soi, et qui, en disant le contraire, ment.» Jean:Paul Sartre communiquer avec au- trui que de manière su- perficielle.

Malebranche va plus loin: selon lui, on ne peut connaître au- trui que «par conjectu- re» (par hypothèse).

Il y a là une «tentation so- lipsiste».

Les autres nous empêchent de nous connaître L es autres peuvent re- .présenter un obstacle à la connaissance de soi- même.

C'est ce qui dé- termine, par exemple, les vocations des ermites ou des ascètes.

Les «autres», la vie sociale, sont consi- dérés comme un «bruit» qui nous détourne de notre vérité intérieure.

Ce n'est que dans la solitude, dans l'isole- ment du rapport à soi- même que l'on peut se connaître.

Rousseau critiquait ainsi la vie en société, qui nous oblige à porter des masques.

Pour se découvrir, il faut se détacher des autres L I e simple individua- lisme participe d'une attitude analogue à l'égard d'autrui.

Les autres ne peuvent nous imposer que des idées ou des com- portements conformistes.

Il nous appartient de nous découvrir ailleurs que dans ce que les autres nous proposent.

Nietzsche invitait le «sur- homme» à se détacher des autres et à chercher ses propres valeurs.

On ne communique avec autrui que de manière superficielle: le moi est la seule réalité que je puisse connaître.

- Les autres sont un obstacle à la connaissance de moi-même.. »