Devoir de Philosophie

Connaître est-ce expérimenter ?

Publié le 09/05/2012

Extrait du document

Il n'en reste pas moins vrai que l'enfant qui vient de naître est aussi ignorant des principes que des particularités du monde extérieur que lui révéleront ses sens : il acquiert les principes comme le reste, sinon de la même manière. D'ailleurs, si les principes nous apparaissent universels et nécessaires, il y a dans ce sentiment une certaine par d'illusion : les exigences de la raison comme celles de la conscience

« trer que les principes de la raison ne viennent pas de 1 'expé­ rience? Cette réponse est confirmée par le fait que les animaux, qui font les mêmes expériences sensorielles que l'homme, ne possèdent cependant ni principes moraux, ni principes rationnels.

Il.

- LES RAISONS DE LE CROIRE Il n'en reste pas moins vrai que l'enfant qui vient de naître est aussi ignorant des principes que des particularités du monde extérieur que lui révéleront ses sens : il acquiert les principes comme le reste, sinon de la même manière.

D'ailleurs, si les principes nous apparaissent universels et nécessaires, il y a dans ce sentiment une certaine par d'illu­ sion : les exigences de la raison comme celles de la conscience évoluent avec les progrès des sciences et de la réflexion mo­ rale ; certaines maximes admises par les moralistes anciens sont aujourd'hui réprouvées comme immorales (qu'on songe au Discours sur la Montagne : " On vous a dit..., et moi je vous dis») ; l'impensable est devenu réel (par exemple, que le plus lourd que l'air puisse voler), l'inconcevable nous devient fami­ lier (un espace à quatre dimensions, l'indéterminisme de la matière) ...

Conclusion.

- Pour résoudre le problème de 1 'origine des principes, il faut, semble-t-il, faire appel à une double expérience.

Il y a d'abord une expérience sensorielle par laquelle nous sont donnés les objets matériels, dont la connaissance déclen­ che l'exercice de la pensée chez l'être qui en est capable : l'animal est réduit à cette sorte d'expérience.

Il y a aussi une expérience intellectuelle qui consiste dans l'intuition de rapports entre les données de l'expérience senso­ rielle, intuition qui est le privilège de la raison.

Certains de ces rapports sont accidentels, particuliers et contingents, com­ me les rapports de proximité ou d'éloignement des lettres que je forme.

Mais il en est aussi d'essentiels, de généraux et de nécessaires, comme ceux qu'observe le géomètre.

Les prin­ cipes moraux et les principes rationnels sont de ce second genre.

Ils sont acquis par une expérience intellectuelle dans laquelle intervient, avec la raison, tout notre savoir acquis.

A la condition de ne pas comprendre l'expérience comme les sensualistes, qui la réduisent aux données des sens, nous pouvons donc répondre par l'affirmative à la question posée : toute notre connaissance dérive de l'expérience.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles