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La conscience ne s'exerce-t-elle que dans la négation ?

Publié le 24/09/2005

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conscience
Par là, il est une personne et, grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui arriver, il est une seule et même personne, c'est-à-dire un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses telles que les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise; et ceci, même lorsqu'il ne peut pas encore dire le Je, car il l'a cependant dans sa pensée. » KANT, Anthropologie du point de vue pragmatique. Transition : La conscience ne s'exerce pas uniquement dans la négation, elle est aussi ce qui garantit l'unité de l'individu, en elle peut donc résider une affirmation du soi. Mais ne faut-il pas conserver la différence entre l'homme et sa conscience ? Troisième partie : La négation, entendue comme différence, doit être sauvegardée entre l'homme et sa conscience. 3.1 L'impartialité de la conscience est rendue possible par la différence.   « Cette disposition intellectuelle originaire et (puisqu'elle est la représentation du devoir) morale, qu'on appelle conscience, a en elle-même ceci de particulier, que bien que l'homme n'y ait affaire qu'à lui-même, il se voit cependant contraint par sa raison d'agir comme sur l'ordre d'une autre personne. Car le débat dont il est ici question est celui d'une cause judiciaire devant un tribunal. Concevoir  celui qui est accusé par sa conscience comme ne faisant qu'une seule et même personne avec le juge, est une manière absurde de se représenter le tribunal ; car s'il en était ainsi l'accusateur perdrait toujours.

La conscience signifie, non seulement le sentiment que nous avons d'exister et ce qui relie nos différentes pensées et actions en un même sujet, mais aussi le sens moral, ce qui juge nos actions bonnes ou mauvaises. La conscience est donc soit un sentiment intérieur lié à notre existence et rendant possible notre identité soit un tribunal intérieur. Dans le premier sens l'exercice de la conscience ne semble pas générer une quelconque opposition. Il y a une forme d'immédiateté dans la conscience que j'ai de mon existence et de mon identité. La relation que j'entretiens avec ma conscience ne peut être qualifiée de négation, au contraire la conscience dans ce cas participe bien plus à l'affirmation du sujet. La deuxième acception de la conscience, à savoir le tribunal intérieur, introduit-elle une relation de négation entre l'homme et sa conscience ? Pour répondre correctement à cette question il faut définir la négation. Elle peut signifier l'opposition, le contraire, la destruction ou la différence. La négation comprise comme opposition pourrait s'appliquer à la conscience quand celle-ci nous exhorte à faire quelque chose que l'on ne veut pas faire. Il peut donc bien exister une relation conflictuelle entre l'homme et sa conscience. La négation peut signifier également différence, elle possède alors un sens plus faible que le précédent. La conscience et l'homme seront différenciés sans que, de cette différence, découle un conflit. Peut-on réduire la conscience à la mauvaise conscience ? Dans ce cas l'exercice de la conscience ne serait que négatif dans la mesure où il exercerait une contrainte sur l'individu, réparer le tort qu'il a commis par exemple. Mais il semble périlleux d'effectuer cette réduction parce que l'accord entre l'homme et la conscience serait rendu impossible. La possibilité de la bonne conscience suffit-elle à mettre en doute l'exercice exclusivement négatif de la conscience ? La bonne conscience est le plus souvent mise en doute et identifiée à la mauvaise foi. L'individu s'efforçant de croire à l'harmonie entre ses actions et ce que lui dicte sa conscience. Le soupçon pesant sur la bonne conscience suffit-il à exclure la possibilité d'un rapport harmonieux entre l'homme et sa conscience ? Le premier sens de la conscience s'oppose à la réduction de l'exercice de la conscience à la négation. Il faut donc confronter les différents sens de la conscience et de la négation afin de pouvoir décider de la nature de la relation de l'homme à sa conscience.  

conscience

« passé de l'avenir ; il peut à la rigueur être conçu, il n'est jamais perçu ; quand nous croyons le surprendre, il estdéjà loin de nous.

Ce que nous percevons en fait, c'est une certaine épaisseur de durée qui se compose de deuxparties : notre passé immédiat et notre avenir imminent.

Sur ce passé nous sommes appuyés, sur cet avenir noussommes penchés ; s'appuyer et se pencher ainsi est le propre d'un être conscient.

Disons donc, si vous voulez, quela conscience est un trait d'union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l'avenir .

» BERGSON, L'énergie spirituelle. 2.2 La conscience permet l'unité du Je et différencie l'homme des animaux ou des choses.

Elle ne s'exprime donc pas uniquement dans la négation mais permet l'affirmation de soi. « Le fait que l'homme puisse avoir le Je dans sa représentation, l'élève infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivant sur la terre.

Par là, il est une personne et, grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui arriver, il est une seule et même personne , c'est-à-dire un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses telles que les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise;et ceci, même lorsqu'il ne peut pas encore dire le Je, car il l'a cependant dans sa pensée.

» KANT, Anthropologie du point de vue pragmatique. Transition : La conscience ne s'exerce pas uniquement dans la négation, elle est aussi ce qui garantit l'unité de l'individu, en elle peut donc résider une affirmation du soi.

Mais ne faut-il pas conserver la différence entrel'homme et sa conscience ? Troisième partie : La négation, entendue comme différence, doit être sauvegardée entre l'homme et sa conscience. 3.1 L'impartialité de la conscience est rendue possible par la différence. « Cette disposition intellectuelle originaire et (puisqu'elle est la représentation du devoir) morale, qu'on appelle conscience , a en elle-même ceci de particulier, que bien que l'homme n'y ait affaire qu'à lui- même, il se voit cependant contraint par sa raison d'agir comme sur l'ordre d'une autre personne .

Car le débat dont il est ici question est celui d'une cause judiciaire devant un tribunal.

Concevoir celui qui est accusé par sa conscience comme ne faisant qu'une seule et même personne avec le juge, est une manière absurde de se représenter le tribunal ; car s'il en était ainsi l'accusateur perdrait toujours .- C'est pourquoi pour ne pas être en contradiction avec elle-même la conscience humaine en tous ses devoirs doitconcevoir un autre (comme l'homme en général) qu'elle-même comme juge de ses actions.

Cet autre peut être maintenant une personne réelle ou seulement une personne idéale que la raison se donne à elle-même.

» KANT,Doctrine de la Vertu. 3.2 Le conflit entre nos maximes et ce que nous dicte notre conscience est l'expression de la différence entre la conscience et le soi. « Il est donc au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel , malgré nos propres maximes , nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est à ce principe que je donne le nom de conscience .

» ROUSSEAU, Émile ou de l'éducation. CONCLUSION Même si la négation est l'une des expressions de la conscience elle n'en est pas la seule.

La conscience est aussi ce qui permet au soi de s'affirmer et de rester identique à lui-même.

Comprendre la relation de l'homme à saconscience comme étant un rapport d'opposition pose le problème de la possibilité d'un accord entre les deux.

Ilvaut mieux alors repenser la négation et la comprendre comme différence.

L'impartialité de la conscience, le fait quece qu'elle juge juste ou injuste ne soit pas relatif à un individu, est rendue possible par cette différence.

En tantqu'auteur de mes actions je ne peux les juger que de manière partiale.

Pour que la conscience puisse être appeléetribunal intérieur il faut qu'elle soit différenciée de l'auteur des actions qu'elle juge.

La différence entre l'homme et saconscience n'exclut pas un accord possible entre eux.. »

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