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La conscience historique est-elle un anti-destin ?

Publié le 24/09/2005

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conscience
La " conscience historique " est donc également relativiste puisqu'affirmant que tout historique est contextuel (c'est là le sens de l'historicisme). En conséquence, la " conscience historique " s'oppose à tous passivité et fatalisme en tant qu'elle est prise de conscience (réflexive) de la détermination, ou encore du déterminisme relatif histoire. L'historicisme propre à la conscience historique ainsi définie consiste en le savoir du déterminisme de l'histoire, c'est-à-dire en la connaissance des causes de la nécessité, ou " destin ". La connaissance des causes de la nécessité (ou " destin "), en tant que cette dernière est relative parce que contextuelle (l'historicisme), est facteur de liberté - une telle conception de liberté est proche de celle de Spinoza pour qui la liberté consiste en la conscience d'être déterminé. Si la conscience historique comprise comme conscience du déterminisme historique, c'est-à-dire du destin, produit la liberté, est-ce là pour autant un " anti-destin " ? Pensée comme " anti-destin ", la " conscience historique " aurait à opérer comme un remède, un antidote au phénomène à la nécessité historique. Mais si la liberté de la " conscience historique " consiste en la conscience de l'aspect déterminé de l'histoire, l'historicisme étant une structure statique et rétrospective, alors, plus qu'un " anti-destin ", la " conscience historique " serait un " anti-histoire ". Telle est l'ambivalence de l'antidote qui de remède peut devenir poison. Une hyper-conscience du déterminisme historique conduirait à l'abolition de l'action, autrement dit de la possibilité de l'histoire.   II.

L'objet focalisant cet énoncé est la notion de " conscience historique ". Mise en relation avec l'idée de liberté, dont la possibilité est supposée par l' " anti-destin ", le thème de l'énoncé s'articule autour des questions de l'histoire et du déterminisme, c'est-à-dire porte implicitement sur la manière dont le déploiement de l'histoire se trouve conditionné, et s'interroge sur la possibilité de s'affranchir (" anti-destin ") dudit conditionnement par la conscience (historique).

Le problème de l'énoncé peut se construire à partir de l'ambiguïté définitionnelle de la notion de " conscience " dans l'expression de " conscience historique ". L'ambiguïté relative à l'acception du terme de " conscience " tient au fait qu'elle peut tantôt signifier l'idée d'une présence à soi dans la réflexivité (con-science) assurant alors la possibilité d'une prise de distance en laquelle se constitue un espace critique (être conscient signifiant alors l'esprit critique) ; tantôt se comprendre comme savoir du passé, c'est-à-dire contenu de connaissance opposé l'oubli qui serait alors in-conscience. Dans les deux cas, la conscience semble se caractériser par la connaissance de ce qui est déterminé (l'histoire est histoire en tant qu'elle à un sens, autrement dit se définit par sa rationalité – Hegel] : s'étant déjà passé dans le cas de la conscience comme souvenir ou se passant et pouvant se passer (dans le cas de la prise de distance qui permet de saisir les relations de déterminations opérant dans tout processus historique).

En conséquence, il s'agit de penser si et comment la conscience du déterminisme de l'histoire peut-elle conduire à, ou plutôt produire de la liberté, c'est-à-dire " être un anti-destin " ? L'enjeu du développement est double car constitué en relation à l'ambiguïté définitionnelle de la notion de " conscience " (comme acte ou contenu).

 

 

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