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La conscience est-elle nécessaire à l'homme ?

Publié le 28/03/2005

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conscience
  -Influence majeure de Husserl se trouve dans le cogito de Descartes. Cet énoncé cartésien (Discours de la méthode) permet d'établir de façon claire et évidente la nécessité de mon existence en tant qu'être humain : mon état conscient est la seule preuve irréfutable de celle-ci (pour que je puisse douter, il faut qu'il y ait déjà quelque chose qui doute). On peut dès lors franchir le pas en affirmant que découvrir ce fondement existentiel est une tâche qui incombe à l'homme pour vivre une vie humaine pleinement authentique (assumant sa nature telle que celle-ci se trouve fondée). La nécessité morale de la conscience trouve ici son point d'origine.   -Chez Rousseau (Emile ou de l'éducation), ce statut moral de la conscience se trouve explicité : en tant que fondement absolu de notre existence humaine, la conscience ne peut devenir que le critère par excellence pour juger de la qualité de cette existence, du bien ou du mal de nos actions. C'est le thème de la voix de la conscience, comme phénomène nécessaire à l'homme, nécessaire par son existence incontournable et par la tâche de fidélité à cette voix que l'homme doit écouter.   III Interroger le passage de la nécessité biologique à la nécessité morale : la conscience comme nécessité d'une illusion, Nietzsche et Bergson.   -Nietzsche estime lui que la nécessité biologique de la conscience humaine, impossible à contester, ne doit pas servir de fondement à une nécessité morale. La conscience est bien une nécessité provenant de notre corps, mais cette nécessité produit une déformation, une perversion de cette nécessité biologique, et apparaît dès lors comme une nécessité morale que Nietzsche qualifie de fallacieuse (Le gai savoir). Il établit donc une contingence radicale de cette nécessité morale de la conscience, et affirme qu'une vie humaine serait possible sans une affirmation de celle-ci.

La conscience humaine constitue un phénomène qui nous est donné, dont l'existence apparaît comme impossible à nier. Ainsi, même le fait de vouloir s'affranchir de cette conscience irréductible atteste par cette volonté de négation même de la présence première de cet état de conscience : le "dérèglement des sens" que peut par exemple proposer Rimbaud ne prend son sens que comme entreprise de déconstruction de cette imposition incontournable de la conscience telle qu'elle est nous est donnée. Dès lors, la nécessité de cette conscience semble devoir être interrogée sous deux angles différents, bien que complémentaires. Il faut d'abord se demander en quoi cette nécessité peut être intrinsèque à la nature humaine : il s'agirait alors premièrement d'une nécessité biologique, relevant de la notre condition propre. Mais la nécessité de la conscience pourrait également se définir comme une nécessité morale, qui viendrait prolonger et accomplir la première nécessité biologique, dans le sens où l'homme aurait à poser la conscience comme fondement même de son existence, ne se contentant pas alors d'une vie simplement biologique, mais visant une vie proprement humaine.

conscience

« Il est facile de constater la diversité historique et géographique des moeurs ("dédale immense des opinionshumaines").

Peut-elle constituer un argument contre l'idée qu'il existe des principes moraux universels, susceptiblesde guider tous les hommes de la même façon ? Autrement dit, la diversité des moeurs peut-elle justifier unrelativisme qui rendrait incertaine l'idée même de moralité ?Par le terme de « conscience », le texte désigne donc exclusivement la conscience morale. • Le raisonnementIl est un fait que chacun entend en lui-même la voix de sa conscience qui lui dicte son devoir.Quelle est la nature de cette voix ? Rousseau emploie l'expression a instinct divin ».

Le mot « instinct » est engénéral utilisé pour caractériser les conduites animales ou ce qui, en l'homme, relève de son aspect « animal » ets'oppose à la raison.

Or, ici, Rousseau l'emploie au contraire pour nommer ce qui va diriger l'homme vers uneconduite non animale (« sans toi je ne sens rien qui m'élève au dessus des bêtes »).Parler d'instinct à propos de la conscience permet de ne pas l'identifier à la raison.

Comme l'instinct animal, laconscience n'est pas le résultat d'un apprentissage ou d'une réflexion, le fruit de connaissances : elle estspontanée, « innée ».

Mais, en même temps, l'adjectif « divin » différencie la conscience de l'instinct animal ensoulignant son caractère éminemment spirituel.Pourquoi sommes-nous « sourds » ? Si la conscience était à nos actions ce que l'instinct est à la conduite animale,nous ne pourrions lui résister.

Mais, précisément, « tout » nous fait oublier cette voix de la nature.

a Tout », c'est-à-dire l'éducation que nous recevons dans la société et qui, dès l'enfance, inculque des préjugés.

La voix de laconscience n'est ni celle de la raison instruite, ni celle du fanatisme nourri dès l'enfance.

D'où le projet de Rousseaudans l'Émile d'expliquer ce que pourrait être une éducation --qui préserve, pour l'enfant, la possibilité d'entendrecette voix à la fois naturelle et divine. • Rapprochements possibles et intérêt philosophique du texteOn retrouvera chez Kant la même idée selon laquelle le sens moral est à la portée de tout homme, même non instruit: chacun sait immédiatement où est son devoir.

Mais cette universalité même de la moralité est pour Kant le signeque la conscience morale est l'oeuvre de la raison : non pas une raison « théorique » ou « savante », mais uneraison pratique.

Contrairement à Rousseau, Kant ne fait pas de la morale un sentiment qui s'éprouve mais une loi quis'impose à tout être raisonnable.

La différence entre Kant et Rousseau n'est pourtant pas si grande : lorsqueRousseau dissocie conscience et raison, c'est à la « raison savante » qu'il pense, et le sentiment moral, dans saspiritualité, est pour lui hautement raisonnable. III Interroger le passage de la nécessité biologique à la nécessité morale : la conscience comme nécessitéd'une illusion, Nietzsche et Bergson.

- Nietzsche estime lui que la nécessité biologique de la conscience humaine,impossible à contester, ne doit pas servir de fondement à une nécessitémorale.

La conscience est bien une nécessité provenant de notre corps, maiscette nécessité produit une déformation, une perversion de cette nécessitébiologique, et apparaît dès lors comme une nécessité morale que Nietzschequalifie de fallacieuse ( Le gai savoir ).

Il établit donc une contingence radicale de cette nécessité morale de la conscience, et affirme qu'une vie humaineserait possible sans une affirmation de celle-ci.

Nietzsche est l'un des premiers à avoir conduit une critique systématique ettotale de la conscience ainsi que de ses valeurs psychologiques (sous sonaspect réflexif de la conscience de soi) et morales.

La conscience est uneformation dérivée, dépendante de forces beaucoup plus profondes, et ne sepréoccupe que de l'inessentiel et du futile.

Elle n'apparaît d'abord que dans lecadre du rapport entre dominants et dominés, et répond à la faiblessehumaine du besoin de communication.

Un solitaire ou une bête de proie s'endispensent aisément.

La conscience est d'abord langage, et celui-ci nerépond qu'à notre besoin d'autrui et de dialogue.

On peut admettre quel'homme pense toujours, mais il est néanmoins rarement conscient : il n'a àl'être que dans le cadre étroit et inessentiel de la communication de sespropres pensées.

Il n'y a donc pas lieu de diviniser la conscience, issue d'unefaiblesse du Moi incapable de supporter sa solitude.

Issue de la promiscuité et de l'instinct grégaire, elle est bête,plate, vulgaire, capable de n'exprimer que des généralités, marque du troupeau.Le Moi individuel, au contraire, se définit et se saisit par des forces beaucoup plus intimes, profondes, riches etfécondes qui échappent à cette conscience qui n'est que faiblesse pour autrui.

Le véritable Soi est muet, profond,grave et silencieux.

Son essence est la force vitale, la volonté de puissance, venue d'un fond obscur et chaotique,aux antipodes de la clarté futile de notre conscience.

Celle-ci ne serait que la surface, précaire dans son immobilitéet son repos, d'un fond abyssal inconnu qui en serait la vérité.

Pur produit social et moral du "tu dois", la conscienceest une aliénation et une servitude, l'erreur de chacun sur soi.

- Bergson peut nous aider à synthétiser cette opposition entre la nécessité biologique et la nécessité morale.

Ildécrit ainsi la conscience comme une opération sélective, qui nous dissimule la nature réelle ces choses, et qui. »

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