Ma conscience reflète-t-elle qui je suis ?

« Je ne suis pas toujours ce que j'ai conscience d'être Rares sont les conduites dont j'ai clairement conscience.

D'autre part, la conscience est limitée.

Enfin, nombre de mécanismes inconscients viennent troubler la connaissance que j'ai de moi-même.

La conscience que j'ai de moi-même est floue e crois avoir telle atti- tude corporelle.

Si l'on me filme en train de mar- cher, de rire, de discu- «Le moi n'est pas maître dans sa propre maison.» Sigmund Freud, Une Difficulté de la psy- chanalyse, in Essais de psychanalyse appliquée ter, je suis surpris de découvrir, non pas un autre être qui m'est tota- lement étranger, mais un être dont l'image est bien différente de celle que je croyais connaître.

Constam- ment, je suis trahi par des gestes, des mimiques que seuls les autres per- çoivent.

La pensée ne se réduit pas à la conscience C omme le constate William James: «Nous ne percevons que la minime partie des impressions dont nous assiège constamment toute nôtre périphérie sensorielle» (Précis de psy- chologie).

Ce que je suis dépasse en complexité ce que j'ai conscience d'être.

J'ai conscience d'aimer.

Je suis incapable de savoir exactement pourquoi j'aime.

La cou 'me de soi n'est pas objective R épondant à Des- cartes, Pierre Gas- sendi écrit: «Le nœud de la difficulté n'est pas de savoir si l'on existe, mais ce que l'on est» (Cinquièmes Objections).

La psychanalyse a mis en lumière un certain nombre de mécanismes inconscients expliquant pourquoi la conscience que l'on peut avoir de soi peut, en certains cas, être à l'opposé de ce que l'on est.

Ce que je suis est une chose.

La conscience que j'ai de moi-même en est une autre.

La preuve en est qu'autrui est capable de me révéler des traits de ma personnalité dont je n'avais aucunement conscience.. »