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Contes de Nodier

Publié le 05/04/2013

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nodier

Charles Nodier (1780-1844) tint une place prépondérante dans la vie littéraire de son époque, grâce au salon qu'il tenait à l'Arsenal et qui fut un centre du mouvement romantique.

nodier

« « Les jeunes filles sont toutes fières quand le Kardouon les regarde au passage avec des yeux d'amour et de joie.,.

,, .

Dans ces instants privilégiés entre veille et sommeil, Trilby apparaît dans la conscience ensommeillée de Jeannie Jeannie aimait les jeux du follet, et ses flatte­ ries caressantes, et les rêves innocemment vo­ luptueux qu'il apportait dans le sommeil.

Longtemps elle avait pris plaisir à cette illu­ sion sans enfaire confi­ dence à Dougal, et cependant la physiono­ mie si douce et la voix si plaintive de l'esprit du foyer se retraçaient souvent à sa pensée, dans cet espace indécis entre le repos et le ré­ veil où le cœur se rap­ pelle malgré lui les impressions qu'ils' est efforcé d'éviter pendant le jour.

Il lui semblait voir Trilby se glisser dans les replis de ses rideaux, ou l'entendre gémir et pleurer sur son oreiller.

Quelquefois même, elle avait cru sentir le pressement d'une main agitée , l'ardeur d'une bouche bralante.

Le narrateur de l'histoire se rend à Glasgow et c'est là, dans la « maison des lunatiques», qu'il rencontre Michel et le prie de lui conter ses aventures et les motifs de son incarcération -Mon histoire, dit Michel, d'un air réfléchi, en portant successivement les yeux sur le point qu'occupait alors le soleil dans le ciel, et sur le petit coin de mandragores qui lui restait à défricher, pour se détromper de l'existence de la mandragore qui chante, au moins dans le jardin des lunatiques de Glasgow ...

-Mon histoire ? elle est bizarre et incompréhensible , sans doute , puisque personne n'y croit ; puisqu 'on juge au contraire, partout où j'en parle, que ma foi dans des événements imaginaires au jugement de la raison universelle est un signe de faiblesse et de dérangement d'esprit; puisque ce motif seul a déterminé les précautions bienveillantes dont je suis l'objet, que vous appelie z tout à l'heure des persécutions, et que je n'attribue qu'à l'humanité .

Que vous dirai-je, enfin ? cette histoire est pour moi une suite de notions claires et certaines mais telles que j'en .

trouve moi-même l'enchaînement inexpli­ cable, et que j'essayerais quelquefois d'en détourner ma pensée, si elles ne me retra­ çaient l'idée de.

mes jours heureux, et si elles ne me rendaient surtout présente la nécessité d'accomplir un saint devoir, pour lequel il ne me reste que ce jour, qui expire au coucher du soleil.

« Fleur des Pois en jaillit comme une graine de balsamine et tomba leste et joyeuse sur ses talons.

,.

Nodier nous propose un monde où le sens est indéci s et indécidable, et dans lequel « ces féeries du sommeil » sont parfois « cent fois plus lucides [ ...

] que les amours, les intérêts et les ambitions ».

NOTES DE L'ÉDITEUR « On a dit que Nodier était respectueux des superstitions (ce qui est vrai) parce qu'il se rattachait -et elles avec lui -au temps de l'enfance, mais il faudrait voir, également, que les superstitions introduisent à une lecture irrationnelle des événements et des circonstances, des causes et des effets .

Peut­ être Nodier a-t-il songé que les superstitions relevaient à la fois de l'existence vigile et des phénomènes du sommeil ? d'évidence que l'enfant, cent fois plus que l'adulte, vit parmi les possibles, c'est­ à-dire: dans l'enceinte de déchiffrements les plus divers, les plus différents, les plus libres qui soient.

» Hubert Juin, Charles Nodier, Paris, Seghers, 1970.

presque rien de l'activité de la vie, mais qui n'est pas tout à fait le sommeil".

Là s 'ébauche, dans une conscience crépusculaire, une sorte de palpitation d'images que la psychologie moderne a étudiée.

Quant au miracle du réveil, certaines paroles de Nodier feraient supposer que l'homme, s'il fût capable de s 'y maintenir, y goûterait le double fruit des puissances conjuguées du jour et de la nuit.

» Marcel Raymond, « Nodier et le fantastique », dans Romantisme et rêverie, Paris, Corti, 1978.

C'est possible, mais non prouvé ! Il est «Des instants privilégiés, selon Nodier, sont ceux où l'esprit se prépare au sommeil et ceux où il s'en dégage.

( ...

) Il souligne le bonheur d'un sommeil" où la pensée suspendue ne dort pas encore ", et aussi "cette situation indéfinissable, qui n'a 1 Charl es Nodi er par Paulin Guérin (1824), Châtea u de Versai lles 1 Gira udon 2, 3.

4, 5 gravures de F.

Bcsnie r, éd.

Alcide Picard, Paris, 1909 NODIER 02. »

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