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Corbeille de fruits de Le Caravage

Publié le 13/09/2012

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Il flétrit les feuilles de vigne, fend la peau des figues, s'insinue - sous la forme du ver - dans la chair de la pomme. Dans cette oeuvre, le Caravage ouvre une perspective nouvelle à la nature morte, en élevant la simplicité des objets au niveau spirituel et moral...

« Vers 1596 Peint re itàlien Analyse ~ Une corbeille de fruits se détache sur un fond uni , baigné par une lumière diffuse.

Le support est évoqué par une simple bande de couleur sombre.

La corbeille y est posée et en déborde légèrement, ce qui lui donne un relief et une présence très réalistes.

La lumière s'insinue entre les brins d'osier du panier où se projette l 'ombre de la grappe de raisin.

La vérité excep­ tionnelle des objets et leur présentation dans un cadre neutre et abstrait laissent penser que ce tableau a une valeur symbolique.

Les interprétations dans ce sens n'ont pas manqué.

Au XVII e siècle, le vin et l'ébriété qu 'il procure étaient souvent assimilés à la Grâce divine.

Le Christ, intermédiaire de Dieu sur terre, était symbolisé par la grappe de raisin dont les sarments figuraient les fidèles.

Les figues étaient comprises comme l'image du peuple hébreu, au sein duquel naquit Jésus.

La corbeille, qui rassemble tous ces symboles, représenterait l'Église.

Mais une autre interprétation , plus réaliste, voit dans cette œuvre la représentation du par­ cours biologique des fruits, sujets à l'usure natu­ relle de la vie.

Le processus de la corruption des végétaux s'étend à l'expression de la désintégra­ tion et de la mort qui touche toutes choses et qui XVf- XVIIe siècles Huile sur toile 46 x 64,5 cm est un thème dominant dans l'œuvre du Cara­ vage .

La corbeille est le symbole de la brièveté des choses terrestres.

Dans le réalisme émouvant de ces fruits transparaît le sens ·du temps qui court et corrode les choses.

Il flétrit les feuilles de vigne , fend la peau des figues, s'insinue - sous la forme du ver -dans la chair de la pomme.

Dans cette œuvre, le Caravage ouvre une perspective nouvelle à la nature morte, en élevant la simpli­ cité des objets au niveau spirituel et moral.

L'œ uvre C Cette toile n'est pas un fragment d'une compo­ sition plus importante, mais bien une œuvre auto ­ nome.

Corbeille de fruits est mentionnée dès 1607, dans un codicille testamentaire où le cardinal Fede­ rico Borromeo fait don de plusieurs tableaux à l'Accademia Ambrosia na qu'il vient de créer.

L 'œu­ vre est citée également dans le «Museum » dressé par le cardinal et édité en 1618.

Il avait fait l'acquisition de cette toile, à Rome , peut-être par l'intermédiaire du cardinal del Monte , protecteur du Caravage .

Le ré emploi de s toile s + L' analyse radiographique de Corbeille de fruits révèle la présence sous-jacente d' un motif décoratif dit « à grotesque ».

Cet élément s' ins­ pire d'ornement décoratifs de l'Antiquité où se mê lent motifs végétaux et animaux, masques et figures fantastiques.

Le réemploi de toiles déjà peintes était une pratique assez courante dans les ateliers où les jeunes artistes, pour leurs exerci- ces , réutilisaient plusieurs fois le même support.

Le Caravage, encore peu connu, ne jouissait pas d 'une situation économique aisée.

Il acheta des toiles de réemploi à d' Arpino pour réaliser ses premières œuvres qui le feront connaître des grands mécènes romains.

Ainsi, La Diseuse de bonne aventure du Musée capitolin, à Rome , est elle aussi peinte sur une toile usagée .

Du même peintre · PI CTO 293 à 306 Photo Sca l a, Florence.

© Nardini Editore, 1993 .

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993 18-14. »

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