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CORNEILLE

Publié le 15/02/2011

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corneille

 

1606 Naissance à Rouen ; famille bourgeoise de petite robe ; six frères et sœurs (dont Thomas, qui fera lui aussi du théâtre). 1615-1622 Il entre au collège de Jésuites de Rouen où il étudie surtout les Latins, le droit. 1624 Avocat au Parlement de Rouen. Il est gêné par sa timidité. 1628 Achat d'une charge d'Avocat général à Rouen (juridiction des affaires de navigation). Un amour contrarié pour Catherine Hue. 1629 à 1635 La Période romanesque : Comédies d'intrigue, ou tragi-comédies. MÉLITE (pièce comique), CLITANDRE (tragi-comédie), LA VEUVE (comédie), LA GALERIE DU PALAIS (comédie), LA SUIVANTE (comédie), MÉDÉE (tragédie) 1636 Catherine Hue se marie... L'ILLUSION COMIQUE (comédie) LE CID 1637 La querelle du Cid. Les sentiments de l'Académie sur le Cid. 1640 Mariage de Corneille. HORACE - CINNA 1643 POLYEUCTE - LE MENTEUR - RODOGUNE 1644 La mite du MENTEUR 1647 Élection à l'Académie Française. 1651 NICOMÈDE 1652 Corneille veut renoncer au théâtre. PERTHARITE (Échec) 1658 Sa mère meurt. ŒDIPE 1662 Corneille quitte Rouen et s'installe à Paris. 1663 à 1666 Le déclin après le dernier succès: Racine prend la place de Corneille vieilli.

1670 Pièce écrite sur la demande d'Henriette d'Angleterre (anecdote probable) qui voulait comparer, sur un même sujet, Corneille et Racine. TITE ET BÉRÉNICE 1671 Une tragédie-ballet en collaboration avec Molière. PSYCHÉ 1674 II perd un fils au siège de Gave en Brabant. La pension royale de 2.000 livres est suspendue. Édition complète du Théâtre 1684 Mort à Paris.

 

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« l'héroïsme et de la gloire.

Bientôt Voltaire, la tradition scolaire et académique tronquent cette œuvre gigantesque et l'enferment dans les cadres puérils d'un Théâtre choisi : là, sous le glacis d'un commentaire chagrin, frustrée de ses escarpements, de ses cimes et de ses précipices, contre toute attente, elle connaît une dangereuse fortune : étriquée, mutilée, trahie par le cornélianisme et l'Ecole, elle va tirer durant deux siècles sa célébrité de ce qu'elle n'est pas.

Universellement louée certes, mais, à la lettre, incomprise.

Deux raisons majeures, et d'ailleurs solidaires, expliquent une aussi surprenante méprise.

Sous le vocabulaire essentiel du poète on a placé des représentations et des images étrangères à la ''èulture et à l'affectivité proprement cornéliennes.

C'est ainsi qu'après avoir attribué aux mots mérite, vertu, devoir, les qualités morales que leur donne notre langage commun, aux mots raison, générosité, gloire, l'acception habituelle aux philosophes et aux moralistes, on parvint à ramener la psychologie tout entière à l'idée de connaissance et de volonté.

Le héros se référait avant d'agir à la raison, la réflexion éclairait son entreprise, le bien la fin poursuivie.

Or c'est peu de dire que ce théâtre ne répond ni à cet esprit, ni à ces mœurs, ni même à ces façons de sentir.

Il propose une humanité ayant ses activités, son idéologie, son éthique singulières.

Une manière d'orthodoxie mondaine et cavalièré réussit à créer ce type d'homme curieusement appelé le glorieux quand la génération versaillaise en répudia l'idéal.

Le principe de cet univers moral est la Gloire.

L'ambition ou la vengeance, de même et au même titre que le sentiment patriotique ou la clémenc:e, sont considérés comme vertueux quand ils vont à l'exalter.

Cette inspiration glorieuse éclaire le modus vivendi des personnages: guerrier, héros, monarque, politique, amoureux, saint; elle commande les exercices les plus constants de l'œuvre : le sacrifice et le crime.

A une transcendance superbe, qui définit le sublime, répond une transdescendance aussi glorieuse qui pressent une excellence dans les plus noirs forfaits : infidélité, parjure, mensonge, chantage.

A Polyeucte et Auguste, isolés dans l'éclat de la plus lumineuse gloire, répondent Cléopatre et Attila qui disparaissent dans la sombre lumière d'une gloire « sans nom ».

Ici et là le même mou­ vement de l'âme glorieuse fait le passage de la nature à la grandeur.

L'horreur et le sublime découvrent leur visage fraternel.

Tel est le texte cornélien caché sous le cornélianisme.

Cet univers où s'exalte tout ce qui est rare, inquiétant, paradoxal, démoniaque, divin, ne retient que les grands destins et les âmes qui en furent dignes, les gestes vénérés de tous temps par les hommes.

comme les pures images de la puissance, de l'amour ou de l'enthousiasme, les victoires sur les prudences et les accommodements, enfin ces vertus des généreux, des criminels et des saints : la cruauté et la violence.

A ces extrémités du caractère et du sentiment devait répondre un style fort éloigné lui aussi du naturel, de l'ordonnance, de la pureté classiques.

Il ne manque pas en effet d'être de tons mêlés où le noble le dispute au familier, l'inspiré au conventionnel, la logique à l'irra­ tionnel.

Il se meut aisément à travers les images, les hyperboles, les figurations les plus ordinaires comme aussi les plus inattendues; dépassant alors la simple fonction d'utilité et d'ornement du langage, il s'illumine de signes égarés et mystérieux.

Si l'on se tourne vers la vie, il est peut-être plus difficile encore de dégager Corneille de sa légende.

Il naît rue de la Pie, à Rouen, le 6 juin 1606.

Sa sœur Marthe (qui sera la mère de Fon· tenelle), ses frères, dont l'un, Thomas, va connaître au théâtre le plus grand succès du siècle, la maison de campagne à Petit-Couronne où l'on passe les vacances d'été, un interminable procès pour un mur de séparation le long d'une mare, l'entrée au collège des Jésuites, ces menus faits alimentent les annales d'une enfance dont nous ignorons tout.

L'adolescence? Une allure fière, beaucoup de désinvolture et de morgue, un goût vif et court pour la femme, un ton gouailleur, bravache et quelque peu mousquetaire.

Ni le « bonhomme », ni le « grand » Corneille ne rappel­ lent cette bohème du jeune écrivain, sensuel plus que sentimental, porté aux bagatelles, aux sous­ entendus sans délicatesse.

Mais l'élève des Jésuites s'accordait superbement à ce donjuanisme en herbe : on serait même tenté de découvrir de l'un à l'autre un secret chemin.

Il est vrai : à peu près tout nous échapP.e, son premier amour pour Catherine Hue, son mariage avec Marie de. »

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