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Corpus hippocratum [Hippocrate] - médecine.

Publié le 24/04/2013

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Corpus hippocratum [Hippocrate] - médecine. 1 PRÉSENTATION Corpus hippocratum [Hippocrate], recueil de textes médicaux attribués au médecin grec Hippocrate, contenant notamment le texte original du serment d'Hippocrate. 2 UN RECUEIL HÉTÉROGÈNE Le Corpus hippocratum comprend de 50 à 70 traités, nombre variant selon la façon dont sont regroupés les textes. Leur traduction la plus connue a été réalisée par Émile Littré, qui constate : « Nous possédons sous le nom de livres d'Hippocrate une masse très considérable d'écrits. C'est la réunion de ces écrits que j'appellerai pour abréger la Collection hippocratique. Le premier coup d'oeil montre qu'ils ne forment ni un ensemble, ni un corps, et qu'on y chercherait vainement l'oeuvre d'un homme qui aurait travaillé sur les différentes parties de la médecine. « (OEuvres complètes d'Hippocrate, 1839-1863). Les écrits présentent, de fait, une très grande disparité, tant par les sujets abordés -- spécialités médicales destinées aux praticiens (chirurgie, gynécologie, diététique, protocoles de pratique clinique, des aide-mémoire) ou conférences visant le grand public -- que par la diversité des styles. On estime que la rédaction du Corpus s'échelonne entre 450 et 350 ans av. J.-C. Il ne fait aucun doute qu'Hippocrate n'est l'auteur que de quelques traités, peut-être seulement six. Les autres textes seraient issus des bibliothèques de diverses écoles d'Asclépiades (prêtres guérisseurs du dieu grec de la médecine Asclépios, groupe dont Hippocrate lui-même aurait fait partie) telles celle de Kos et de Cnide (Asie mineure) ; les auteurs en seraient des médecins, des Asclépiades, ou même des enseignants non praticiens. Le gendre d'Hippocrate, Polybe, est l'auteur d'un traité. Les livres hippocratiques doivent leur postérité à leurs traductions latines et arabes -- dont certaines ont été à leur tour retranscrites en latin. Parmi les diffuseurs célèbres de l'oeuvre attribuée à Hippocrate figurent notamment Galien, dont le rôle dans la découverte des traités par le monde occidental est capital, et le traducteur arabe Hunayn ibn Ishaq (IXe siècle). 3 LES THÉORIES DU CORPUS HIPPOCRATUM 3.1 L'origine des maladies 3.1.1 La théorie des humeurs Les théories hippocratiques se fondent sur l'existence dans le corps de plusieurs principes fondamentaux, dont le nombre est toutefois variable selon les traités. Dans De la nature de l'homme, ils sont quatre : « Le corps de l'homme a en lui sang, pituite, bile jaune et noire ; c'est là ce qui en constitue la nature et ce qui y crée la maladie et la santé. « (De la nature de l'homme). Mais dans Du régime, il n'existe que deux principes : « Tous les animaux et l'homme lui-même sont composés de deux substances divergentes pour les propriétés, mais convergentes pour l'usage, le feu [...] et l'eau. Ces deux propriétés se suffisent à elle-même et à tout le reste. [...] Leurs attributs sont : au feu le chaud et le sec, à l'eau le froid et l'humide « (Du régime livre I). C'est le bon rapport entre ces principes qui crée la bonne santé et, inversement, un déséquilibre qui provoque les maladies : « Il y a essentiellement santé quand ces principes sont dans un juste rapport de [...] force et de quantité, et que le mélange en est parfait ; il y a maladie quand un de ces principes est soit en défaut soit en excès, ou, s'isolant dans le corps, n'est pas combiné avec tout le reste « (De la nature de l'homme). Par ailleurs, les maladies surviennent également quand les organes et les humeurs ne sont pas à la bonne température ni au bon degré d'humidité, à l'image de la folie qui apparaît quand « le cerveau n'est pas sain, c'est-à-dire quand il est trop chaud, ou trop froid, ou trop humide, ou trop sec, ou quand il a éprouvé quelque autre lésion contre nature à laquelle il n'est pas habitué « (De la maladie sacrée). Il est à noter que, selon les théories hippocratiques, la proportion des humeurs varie en fonction de la saison -- par exemple, « la pituite augmente chez l'homme pendant l'hiver «, car elle est « la plus froide de toutes les humeurs du corps «. 3.1.2 Les maladies ont des causes naturelles Le point d'orgue de la médecine hippocratique est constitué par la négation dans les traités du Corpus hippocratum d'une quelconque origine divine aux maladies : ces dernières ont des causes naturelles ; elles sont à relier aux modifications des humeurs du corps et au milieu extérieur : « Toutes les maladies proviennent, quant aux choses du dedans, de la bile et de la pituite ; quant aux choses du dehors, des fatigues, des blessures, et du chaud trop échauffant, du froid trop refroidissant, du sec trop desséchant, de l'humide trop humectant « (Des maladies). Ainsi le temps, la consommation d'eau, les vents favorables, peuvent participer, avec le médecin, au maintien de la bonne santé d'une population. Aussi les conditions environnementales doivent-elles figurer en tête des préoccupations du médecin : « Celui qui veut approfondir la médecine, doit faire ce qui suit : il considèrera d'abord les saisons de l'année et l'influence respective que chacune d'elles exerce [...] puis il examinera quels sont les vents chauds et froids, surtout ceux qui sont communs à tous les pays, ensuite ceux qui sont propres à chaque localité. Il est nécessaire aussi de connaître la qualité des eaux, qui, si elles diffèrent par la saveur et par le poids, n'en diffèrent pas moins par leurs propriétés. « (Des airs, des eaux et des lieux). Pourtant, si elle contribue à démystifier la cause des maladies, et en particulier l'épilepsie, dite à l'époque « maladie sacrée « et censée être provoquée par les dieux -- « elle ne me paraît avoir rien de plus divin ni de plus sacré que les autres, mais la nature et la source en sont les mêmes que pour les autres maladies « (De la maladie sacrée) --, si elle rassemble des descriptions et observations correctes de nombreuses maladies, la médecine du Corpus hippocratum n'est cependant pas exempte de magie et ne manque pas de prêter certains pouvoirs aux dieux -- ils sont par exemple à l'origine des guérisons spontanées. « Pour l'ensemble des maladies et des symptômes, la médecine est, dans la plupart des cas, pleine de révérence à l'égard des dieux. Devant les dieux les médecins s'inclinent ; car la médecine n'a pas une puissance qui surabonde. « (De la bienséance). Le traité Des songes (ou Du régime livre IV) fait état de l'existence de songes divins, ainsi que d'autres « où l'âme annonce les affections corporelles «, et propose une interprétation des rêves pour déceler des maladies. 3.2 La prédiction de l'évolution des maladies Les traités Pronostic et Aphorismes font quant à eux avancer l'idée, alors révolutionnaire, que le médecin peut prévoir l'évolution d'une maladie en se basant sur l'expérience : « Le meilleur médecin me paraît être celui qui sait d'avance. Pénétrant et exposant, au préalable, près des malades, le présent, le passé et l'avenir de leurs maladies, expliquant ce qu'ils omettent, il gagnera leur confiance ; et, convaincus de la supériorité de ses lumières, ils n'hésiteront pas à se remettre à ses soins. Il traitera aussi d'autant mieux les maladies qu'il saura, à l'aide de l'état présent, prévoir l'état à venir. « (le Pronostic). Cependant, « Rendre la santé à tous les malades est impossible, bien que cela valût mieux que de prédire la marche successive des symptômes ; mais, puisque les hommes meurent [...], il importe de reconnaître la nature d'affections semblables «. 3.3 Le rôle du cerveau Le traité De la maladie sacrée attribue son juste rôle au cerveau, en opposition à l'autre théorie qui prévaut dans l'Antiquité et qui fait du coeur le siège de la pensée, des sentiments, des fonctions morales et intellectuelles : « Il faut savoir que, d'une part, les plaisirs, les joies, les ris et les jeux, d'autre part, les chagrins, les peines, les mécontentements et les plaintes ne nous proviennent que de là [le cerveau]. C'est par là surtout que nous pensons, comprenons, voyons, entendons, que nous connaissons le laid et le beau, le mal et le bien, l'agréable et le désagréable [...] C'est par là encore que nous sommes fous, que nous délirons, que des craintes et des terreurs nous assiègent «. 3.4 Les devoirs du médecin et la déontologie médicale Si le traité du Serment, dit serment d'Hippocrate, est connu pour poser les bases de la déontologie médicale, il n'est pas le seul livre du Corpus hippocratum à évoquer le rôle et les devoirs du médecin. De la bienséance expose les attitudes à observer pour acquérir honneur et bonne réputation : « Le Médecin philosophe est égal aux dieux. Il n'y a guère de différence entre la philosophie et la médecine ; tout ce qui est de la première se trouve dans la seconde : désintéressement, réserve, pudeur, modestie du vêtement, opinion, jugement, tranquillité, fermeté dans les rencontres, propreté, manière sentencieuse, connaissance de ce qui est utile et nécessaire dans la vie, rejet de l'impureté, affranchissement de la superstition, précellence divine. « (De la bienséance). « Faites de fréquentes visites, examinez soigneusement «, recommande également le traité De la bienséance. Du médecin expose lui aussi les règles de vie à respecter, tant sur le plan physique que moral : « La règle du médecin doit être d'avoir une bonne couleur et de l'embonpoint, suivant ce que comporte sa nature ; car le vulgaire s'imagine que ceux dont le corps n'est pas ainsi en bon état ne sauraient soigner convenablement les autres. Puis il sera d'une grande propreté sur sa personne [...]. Quant au moral, l'homme sage non seulement sera discret, mais aussi il observera une grande régularité dans sa vie ; cela fait le plus grand bien à la réputation ; ses moeurs seront honorables et irréprochables, et, avec cela, il sera pour tous grave et humain [...] il aura la physionomie réfléchie, sans austérité [...] La justice présidera à toutes ses relations «. Car « Ce ne sont pas de petits rapports que ceux du médecin avec les malades ; les malades se soumettent au médecin, et lui, à toute heure, est en contact avec des femmes, de jeunes filles, des objets précieux ; il faut, à l'égard de tout cela, garder les mains pures. « Par ailleurs, le médecin doit pratiquer la médecine pour l'amour des hommes et de son art. La question des honoraires ne doit venir qu'en second plan : « Si vous commencez par vous occuper de vos honoraires [...] vous susciterez chez le malade cette pensée que [...] vous partirez et le quitterez, ou que vous le négligerez et ne prescrirez rien pour le moment présent. Vous ne vous occuperez donc pas de fixer le salaire ; car nous pensons que ce souci est nuisible au patient « (les Préceptes). Enfin, le médecin ne doit pas refuser de soigner un homme sans ressource, bien au contraire, il se doit de le secourir : « Je recommande de ne pas pousser trop loin l'âpreté, et d'avoir égard à la fortune et aux ressources ; parfois même vous donnerez des soins gratuits, rappelant ou le souvenir passé d'une obligation ou le motif actuel de la réputation. S'il y a lieu de secourir un homme étranger et pauvre, c'est surtout le cas d'intervenir ; car là où est l'amour des hommes est aussi l'amour de l'art. « Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. 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« le laid et le beau, le mal et le bien, l’agréable et le désagréable […] C’est par là encore que nous sommes fous, que nous délirons, que des craintes et des terreurs nousassiègent ». 3.4 Les devoirs du médecin et la déontologie médicale Si le traité du Serment, dit serment d’Hippocrate, est connu pour poser les bases de la déontologie médicale, il n’est pas le seul livre du Corpus hippocratum à évoquer le rôle et les devoirs du médecin.

De la bienséance expose les attitudes à observer pour acquérir honneur et bonne réputation : « Le Médecin philosophe est égal aux dieux.

Il n’y a guère de différence entre la philosophie et la médecine ; tout ce qui est de la première se trouve dans la seconde : désintéressement, réserve, pudeur, modestie duvêtement, opinion, jugement, tranquillité, fermeté dans les rencontres, propreté, manière sentencieuse, connaissance de ce qui est utile et nécessaire dans la vie, rejet del’impureté, affranchissement de la superstition, précellence divine.

» (De la bienséance). « Faites de fréquentes visites, examinez soigneusement », recommande également le traité De la bienséance. Du médecin expose lui aussi les règles de vie à respecter, tant sur le plan physique que moral : « La règle du médecin doit être d’avoir une bonne couleur et de l’embonpoint, suivant ce que comporte sa nature ; car le vulgaire s’imagine que ceux dont le corps n’est pas ainsi en bon état ne sauraient soignerconvenablement les autres.

Puis il sera d’une grande propreté sur sa personne […].

Quant au moral, l’homme sage non seulement sera discret, mais aussi il observera unegrande régularité dans sa vie ; cela fait le plus grand bien à la réputation ; ses mœurs seront honorables et irréprochables, et, avec cela, il sera pour tous grave ethumain […] il aura la physionomie réfléchie, sans austérité […] La justice présidera à toutes ses relations ».

Car « Ce ne sont pas de petits rapports que ceux du médecinavec les malades ; les malades se soumettent au médecin, et lui, à toute heure, est en contact avec des femmes, de jeunes filles, des objets précieux ; il faut, à l’égard detout cela, garder les mains pures.

» Par ailleurs, le médecin doit pratiquer la médecine pour l’amour des hommes et de son art.

La question des honoraires ne doit venir qu’en second plan : « Si vouscommencez par vous occuper de vos honoraires […] vous susciterez chez le malade cette pensée que […] vous partirez et le quitterez, ou que vous le négligerez et neprescrirez rien pour le moment présent.

Vous ne vous occuperez donc pas de fixer le salaire ; car nous pensons que ce souci est nuisible au patient » (les Préceptes). Enfin, le médecin ne doit pas refuser de soigner un homme sans ressource, bien au contraire, il se doit de le secourir : « Je recommande de ne pas pousser trop loin l’âpreté, etd’avoir égard à la fortune et aux ressources ; parfois même vous donnerez des soins gratuits, rappelant ou le souvenir passé d’une obligation ou le motif actuel de laréputation.

S’il y a lieu de secourir un homme étranger et pauvre, c’est surtout le cas d’intervenir ; car là où est l’amour des hommes est aussi l’amour de l’art.

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