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Le Corsaire 27 février 1830 HERNANI Il nous a d'abord paru convenable d'établir les faits ; nous avons donc avant tout raconté le drame.

Publié le 23/10/2012

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Le Corsaire 27 février 1830 HERNANI Il nous a d'abord paru convenable d'établir les faits ; nous avons donc avant tout raconté le drame. On avait annoncé l'apparition de Hernani comme le plus grand des événements littéraires de notre époque. Au bruit qu'ont fait les camarades, dès la naissance du chef-d'?uvre, au nom de Victor Hugo inscrit sour tous les drapeaux de ces bataillons vandales qui s'en allaient détruisant l'antiquité au profit de je ne sais qu'elle fantasmagorie d'un moyen âge qu'ils ne connaissent pas, et rabaissant la France pour faire de nos ruines un piedestal à l'étranger, à ces cris si menaçants, et enfin il faut bien le dire, à la burlesque traduction du More de Venise, à la grotesque conception de Christine à Fontainebleau, et aux dernières lignes de prose et de vers échappées à la plume de M. Victor Hugo ; nous aussi, nous avons cru à un événement littéraire et à un véritable quatorze juillet d'une révolution dramatique. Notre désappointement a été grand, notre mystification a été complète, nous n'avons trouvé que fatigue et ennui, et rien qui attestât les écarts d'une de ces imaginations en fureur d'enfantement. Hernani est un énorme libretto inintelligible de tous points, tel que les poètes italiens en composent chaque année ; sans originalité aucune, et qui pis est, sans intérêt. Plus coupable que nous ne le pensions, et surtout plus malheureux, M. Victor Hugo n'a fait qu'un ouvrage d'une insipide pâleur. La question est jugée ; jugée en dernier ressort pour tout critique de bonne foi, M. Victor Hugo ne sera jamais poète dramatique. Le temps des réticences est loin de nous. Le drame, calqué sur la trag&eacu...

« Ainsi donc, du nouveau ! du nouveau ! Mais quel nouveau ? Nous n'en savons rien encore, et cependant nous sommes assurés que le nouveau de ces Messieurs n'est pas celui qui nous convient.

Voyons comment M.

Victor Hugo conçoit le drame. Plus d'unité ! soit.

Mais il existe des lois d'une imprescriptible logique.

Un fait commence, se passe, et s'achève ; ce fait, c'est votre drame ; divisez-le en cinq, en huit, en dix actes, comme il vous plaira ; mais rappelez-vous toujours cet adage : En tout, il faut un commencement, un milieu, une fin.

Or, M.

Victor Hugo ne veut point de ces choses : sa pièce est en cinq actes, ces cinq actes sont cinq faits différents l'un à l'autre, chaque scène est un fait isolé, et tous ces faits ont lieu de prime-abord sans commencement, et aucun ne se termine ; c'est un mot, une anecdote, une pensée, un costume, une entrée, une sortie, un cri, un conte ; que sais-je ? c'est tout ; mais jamais ce n'est un drame, ou une partie d'un drame ; nulle part enfin, ces parties diverses ne concourent à former un tout de quelque manière que ce soit. Au milieu de ce chaos, sans doute quelque création imprévue, fantasque, attachante d'intérêt, brillante d'imagination, va dédommager le spectateur de tant d'incohérences ? Point du tout ; M.

Victor Hugo a pris ses notes, il a réuni tout ce qu'il savait de l'Espagne ; chroniques, histoires, romances et légendes, et il a dit : Cela sera un drame ; et il se trouve que tout cela est commun et grandement ennuyeux.

Mais les passions s'agitent au sein de ces récits ? fort peu.

M.

Victor Hugo ne connaît ni les ressorts ni le langage des passions ; il est mal à l'aise sur ce terrain ; et ceci nous conduit à l'examen de cette partie du drame. Hernani déteste don Carlos et il lui répète dix fois de suite : Je te hais .

Don Gomès respecte don hôte, et il lui dit de vingt manières différentes : Je respecte mon hôte .

Don Carlos a besoin d'une tirade de deux cents quarante vers, pour bien faire connaître qu'il est ambitieux.

L'amour, la vieillesse et la mort parlent d'elles-mêmes tout aussi longuement.

Jamais dramaturge plus maladroit n'aborda la scène.

Ici, une ridicule nomenclature d'aïeux ; là, dix personnages oiseux ; plus loin, de mesquins moyens de cachette employés trois fois ; puis le personnage principal, l'empereur, est mis tout à coup en. »

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