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COURNOT: Bornons-nous [...] a considerer les phenomenes naturels...

Publié le 24/03/2005

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cournot
Bornons-nous [...] à considérer les phénomènes naturels où les causes et les effets s'enchaînent, de l'aveu de tout le monde, d'après une nécessité rigoureuse ; alors il sera certainement vrai de dire que le présent est gros de l'avenir, et de tout l'avenir, en ce sens que toutes les phases subséquentes sont implicitement déterminées par la phase actuelle, sous l'action des lois permanentes ou des décrets éternels auxquels la nature obéit ; mais on ne pourra pas dire sans restriction que le présent est de même gros du passé, car il y a eu dans le passé des phases dont l'état actuel n'offre plus de traces, et auxquelles l'intelligence la plus puissante ne saurait remonter, d'après la connaissance théorique des lois permanentes et l'observation de l'état actuel ; tandis que cela suffirait à une intelligence pourvue de facultés analogues à celles de l'homme, quoique plus puissantes, pour lire dans l'état actuel la série de tous les phénomènes futurs, ou du moins pour embrasser une portion de cette série d'autant plus grande que ses facultés iraient en se perfectionnant davantage. Ainsi, quelque bizarre que l'assertion puisse paraître au premier coup d'oeil, la raison est plus apte à connaître scientifiquement l'avenir que le passé. COURNOT

L'enjeu du texte est multiple. L'auteur oppose de manière directe la connaissance du passé et la connaissance de l'avenir. Et pour cela il pose dès la première phrase le savoir scientifique comme un savoir relevant de l'universel et de la nécessité, tel que Kant l'a posé.  Cela ne veut pourtant pas dire qu'il y adhère, en effet, les deux premiers mots "bornons-nous" laissent en effet à penser qu'il ne partage pas totalement cette conception des choses.  Si les phénomènes sont détermines par une loi de causalité nécessaire, l'avenir est-il alors plus facilement connaissable que le passé?

Il est possible de décomposer le texte en trois grandes parties( séparées par les tirets rouges). La première partie pose le déterminisme du monde, la deuxième partie porte sur l'impossibilité de la certitude du savoir historique et la troisième avance la supériorité du savoir scientifique au savoir historique.

 

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