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COURNOT: le finalisme

Publié le 24/03/2005

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cournot
Il serait ridicule de dire qu'un animal a été organisé pour servir de pâture à l'insecte parasite... et dont il n'a encore, le plus souvent, qu'une notion fort imparfaite. COURNOT
cournot

« Darwin avec l'adaptation en vue d'une survie mais aussi de Lamarck dans l'adaptation de l'organisme en vue de sasurvie dans un milieu.

En ce sens, l'organisation d'un individu ne s'explique pas par la finalité de son action ou de sesressources nécessaires mais bien par ce jeu dialectique d'adaptation et de réaction dans un milieu animal oubiologique.

Or parler d'adaptation c'est bien remettre l'évolution de la nature à l'endroit c'est-à-dire ressaisir unetemporalité allant de l'avant et non pas reculant. c) Le ridicule de l'inversion que propose l'explication par l'existence de clauses finales revient de la méconnaissancede la « subordination naturelle » entre les différents individus.

En effet, la logique est mise à mal.

C'est lesubordonné qui s'adapte et non l'inverse.

Le subordonnant n'a pas à être adapté au subordonné qui s'en sert.

Lesubordonnant n'y a aucun intérêt.

En effet, on pourrait se demander quel est l'intérêt du chien dans l'existence de lapuce.

[remarque hors texte : Cournot évite la question de la symbiose entre les individus comme c'est le cas pourles crocodiles et certains oiseaux ou les requins et certains poissons, mais les causes finales resteraientinopérantes.] C'est l'être qui éprouve le besoin qui doit s'adapter face à l'autre et non l'inverse. Transition : Ainsi la cause finale est bien le reversement de la nature ainsi que de la logique la plus simple.

Dès lors on pourrait sitoute explication finaliste est alors ridicule. II – La réhabilitation du finalisme a) En effet, c'est bien la question qui est au cœur de cette seconde partie.

L'interrogation de Cournot est alorssimple et se pose sur le rapport entre le plan ou la volonté et l'existence d'un matériaux.

Ce qu'il faut bienremarquer, c'est le changement de perspective induit par le but du projet qui est ici la construction d'un édifice, cequi se distinguera alors du point de vue adopté dans le second moment de cette seconde partie, c'est-à-dire dupoint de vue de la nature.

En effet, le bois ou la pierre ou tout autre matériau n'existe pas en vue de la constructiond'une maison ce qui serait sinon une incohérence flagrante de la part de Cournot dans la mesure où cela serait à nouveau admettre l'existence d'une cause finale à l'œuvre dans la nature.

C'est ce qu'il faut bien remarquer c'estl'existence toutefois d'une corrélation entre la construction et le matériau utilisé. b) Plus exactement, comme le note notre auteur, le but de la construction n'est pas aussi fortuit que ce que l'onpourrait observer dans la nature.

Autrement dit, l'architecte qui choisit de construire un pont évitera de le faire enpaille afin qu'il serve et supporte le poids se déplaçant à sa surface c'est pourquoi il choisira la pierre.

C'est doncpour les propriétés intrinsèque de la pierre que l'édifice sera en pierre.

D'une certaine manière, on peut alors parlerd'une réhabilitation du point de vue finaliste, mais seulement partiellement.

En effet, il y a une distinction nécessaireentre dire que la pierre existe pour la construction et dire que l'on choisit la pierre parce qu'elle offre une meilleurerésistance et résilience à l'édifice.

Dans le cas de l'architecte, la question du subordonné et du subordonnant n'estpas inversée et la logique n'est pas brisée ni rompue. c) Or la question du finalisme se trouve justement dans cette dimension de volonté et de plan.

En effet, Cournot enparlant de « plan général de la nature » suppose l'existence d'une transcendance que se soit la Nature ou Dieu quicomme l'architecte a choisi les bons matériaux en vue de créer un édifice qui lui-même serve les intérêts dequelques choses d'autres dont l'ensemble formerait une harmonie plutôt qu'un heureux hasard déconcertant.

C'estdonc en supposant ce parallèle entre la nature et si l'on peut dire l'architecte que l'on arrive à penser l'existence descauses finales. Transition : Ainsi on peut expliquer l'existence des causes finales et l'inversion de l'ordre de la nature par cette volontéarchitecturale de la nature.

Mais n'est-ce pas anthropomorphiser la nature et la réduire au point de vue humain ? III – Anthropomorphiser la nature a) En effet, cette inversion n'en reste pas moins absurde que dans l'exemple de l'animal ou du parasite mais cettequestion de l'existence d'un plan général de la nature permet justement de justifier l'existence de telles causesfinales.

Or leur existence est essentiellement psychologique ou relève de ce qu'on pourrait appeler unanthropomorphisme naturel c'est-à-dire la mise au centre de l'univers de l'homme.

En effet, la nature semble êtreadaptée aux besoins de l'homme mais surtout semble si bien structurée qu'elle ne cesse de rappeler le travailharmonieux d'un architecte.

C'est alors que se développe l'idée d'une volonté agissante dans la mesure où le hasardne semble pas être capable d'une telle perfection.

Dès lors, on suppose un plan de la nature ou l'existence d'unetranscendance divine. b) Or c'est oublier essentiellement la temporalité et l'évolution de la nature c'est-à-dire l'adaptation des individusnaturels les uns par rapport aux autres.

En effet, l'existence des causes finales n'a de sens que d'un point de fixisteou figé de la nature que l'on supposerait alors identique en tout temps et en tout lieu.

Or il n'en est rien.

C'est alorssimplement par son regard et son intelligence que l'homme fait un parallèle entre son activité d'assemblage et deconstruction et la nature.

Pourtant, la comparaison est disproportionnée et d'autant plus invalide que l'homme neconnaît pas la totalité de la nature et n'a qu'une connaissance fort imparfaite des mécanismes en jeu dans lanature.

C'est donc son intelligence par projection qui produit cette métaphysique inversant l'ordre de la nature.. »

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