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crise économique et sociale en France

Publié le 04/04/2013

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LA CRISE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE EN FRANCE (1930-1935) I. Un îlot de prospérité dans un monde en crise Alors que les grands pays industriels connaissent tous des difficultés, la France semble miraculeusement épargnée : o 1929 et 1930, records de production de charbon (55 MT), fer (51 MT, 1er mondial), acier (9,7 MT) o La production d'électricité est florissante, la France est le 2e constructeur auto (254 000 véhicules) o 1929, record des importations (58 MM fr), exportation (50 MM) : balance commerciale déficitaire mais paiements excédentaire (revenus du capital placé à l'étranger, du tourisme) o Budget excédentaire de 5 MM en 30-31 ; le franc est valeur refuge : réserves de la BdF de 18 MM (27) à 80 (30) o Le plein emploi est assuré, seuls quelques millions de chômeurs sont aidés. Pour l'opinion publique, c'est le succès de la PME sachant se contenter d'un bénéfice modeste, s'autofinancer sans appel au crédit, ne pas céder au gigantisme américain. Le crise stoppe les envies de modernisation de la fin des 20's. Mais la méconnaissance des statistiques par l'opinion et les responsables dissimule les signes de la crise : o L'abondance des réserves de la BdF masque les difficultés de la production o La chute des prix de gros constatée depuis 1926 n'épargne pas la France où ils baissent de 3 % par an o Le solde positif de la balance des paiements diminue : suppression à partir de 1930 des Réparations, chute du tourisme o L'agriculture et certains secteurs industriels ont perdu en compétitivité après la SP 16 : baisse des exportations, repli dès mars de beaucoup de valeurs mobilières : textile (1928), auto (29), consommation courante (30). ? Jacques Marseille a insisté sur la précocité et le caractère endogène de la crise, pas seulement importée des US. La non perception de la crise en France (Tardieu successeur de Briand promet la « politique de la prospérité «) s'explique par le caractère archaïque de nombreux secteurs : o Les premiers secteurs touchés (agriculture, textile) se débattent depuis 1927 dans des difficultés nées de la SP. o La restriction du marché mondial à cause de la crise n'atteint que les entreprises performantes exportatrices, peu nombreuses dans une économie tournée vers un marché intérieur protégé o Le retrait des capitaux américains atteint peu la France peu attractive par son médiocre dynamisme. ? La majorité des entreprises a subi les effets de la crise sans s'en rendre compte. II. La crise frappe la France Dès l'automne 1930, la multiplication des difficultés amènes les contemporains à s'interroger sur l'immunité réelle du pays. Mais le moment décisif est septembre 1931 avec la dévaluation de la £ qui entraîne celle de la monnaie de beaucoup de pays (Commonwealth, pays scandinaves, Portugal, Autriche, Japon,...). L'avantage de taux de change de 20 % prévu par la SP8 (sauf luxe et agriculture) et grignoté par le ralentissement de l'économie mondiale qui a entraîné une baisse des prix mondiaux disparaît vers 1930. Les dévaluations de 1931 entraînent une surévaluation des prix français (de 21 % par rapport aux cours mondiaux en 1935, bien plus pour l'agriculture) alors que le gouvernement s'efforce de maintenir la valeur du franc Poincaré. Dès 1931-32, les exportations s'affaissent, s'effondrent en 1934. Les efforts du gouvernements pour limiter les importations afin d'éviter une trop grave détérioration de la balance des paiements, asphyxient l'économie française. Les mesures protectionnistes n'empêchent pas les produits étrangers de concurrencer victorieusement. Cette situation est aggravée en 1933 par la dévaluation du $, tandis que la France constitue le « bloc-or « avec les Pays-Bas, la Belgique et la Suisse. L'originalité de la crise française tient moins à son caractère tardif (ou au caractère tardif de sa perception) qu'à sa prolongation. Alors que l'ensemble des pays industriels connaît un début de reprise vers 1935, la crise française s'aggrave et se prolonge jusqu'en 1938, après une éphémère reprise en 1936. Ceci est du certes au caractère contre-productif des politiques, mais surtout à la structure de la majorité des entreprises : faible investissement des PME nombreuses dans les secteurs agricole, artisanal et industriel qui interdit la solution de l'accroissement de la productivi...

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