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croisades

Publié le 04/02/2013

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1   PRÉSENTATION

croisades, expéditions militaires entreprises par les chrétiens d’Occident à partir de 1095, habituellement à la demande du pape, pour soustraire à la domination des musulmans les Lieux saints de Palestine (aujourd’hui Israël et Palestine), et notamment le tombeau du Christ à Jérusalem. Les croisades, au nombre de huit, se sont achevées en 1270.

2   ORIGINE DES CROISADES

Cette origine remonte au soulèvement politique qui s’est produit à la suite de l’expansion des Turcs Seldjoukides au Proche-Orient, au milieu du XIe siècle. La conquête de la Syrie et de la Palestine par les Seldjoukides musulmans, maîtres de Jérusalem en 1078, alarme les chrétiens en Occident. Simultanément, d’autres envahisseurs turcs s’enfoncent profondément dans les territoires de l’Empire byzantin et soumettent de nombreux chrétiens grecs, syriens et arméniens. Les pèlerinages en Terre sainte deviennent alors plus risqués en raison des guerres entre les Turcs et les Byzantins.

À l’origine des croisades, il y a également l’ambition des papes qui cherchent à étendre leur pouvoir spirituel et temporel. Les armées croisées deviennent, en un sens, le bras armé de la politique papale. Les chrétiens, en prenant la croix, n’attendent rien en retour et se contentent d’offrir leurs services à Dieu, bien que les risques et les souffrances encourus restent réels : maladies, longues expéditions et mort au combat. Non seulement les croisés ne tirent guère de bénéfices de leur participation à une croisade, mais cette participation même est une aventure particulièrement onéreuse : un chevalier doit financer son voyage dont le coût équivaut approximativement à quatre fois son revenu annuel.

En tentant de comprendre pourquoi tant d’hommes ont pris la croix, certains historiens spécialistes du Moyen Âge ont mis l’accent sur l’importance de la croissance démographique et commerciale en Europe, entre le XIIe et le XIVe siècle. Les croisades s’expliquent donc par la recherche d’une zone d’expansion territoriale, pour une partie de cette population, et d’un débouché aux ambitions de seigneurs avides d’exploits, de richesses et d’aventures. Elles ont également offert de riches opportunités commerciales aux marchands des cités méditerranéennes d’Occident, en particulier Gênes, Pise et Venise.

Quels qu’aient été les motivations des croisés, ces expéditions ont donné un élan à la société de la chrétienté médiévale. En voulant reprendre les Lieux saints, musulmans depuis le VIIIe siècle, l’Europe catholique espère, plus ambitieusement, porter un coup mortel à l’islam contre lequel la lutte est déjà engagée avec la Reconquista espagnole.

3   PREMIÈRE CROISADE

Les croisades débutent officiellement le 27 novembre 1095, lorsque le pape Urbain II, au cours du concile de Clermont (aujourd’hui Clermont-Ferrand), prêche devant une assemblée, invitant les participants à se porter au secours des chrétiens d’Orient et à libérer les Lieux saints. Cet appel est entendu, et beaucoup d’entre eux rejoignent les rangs de l’expédition, après avoir orné leur habit d’une croix d’étoffe (d’où le nom de « croisé «). Stratégique, le pape accorde une indulgence plénière à ceux qui entreprennent le voyage à Jérusalem et décide d’attendre août 1096 pour le départ par groupes. Chaque groupe, qui doit subvenir à ses propres dépenses et a un chef dont il dépend, choisit son itinéraire jusqu’à Constantinople (aujourd’hui Istanbul). C’est le point de départ des attaques qu’il faut lancer contre les conquérants Seldjoukides d’Anatolie et contre l’empereur byzantin, avant de pouvoir se rendre à Jérusalem, destination ultime de la croisade.

3.1   Les armées des croisés

Dans ses grandes lignes, la première croisade se déroule selon le plan établi par le pape. Le recrutement s’effectue durant le restant de l’année 1095 et dans les premiers mois de 1096, et les armées, composées de chevaliers, se rassemblent à la fin de l’été 1096. En majorité, ces chevaliers viennent du royaume de France, mais également du sud de l’Italie, de Lorraine, de Bourgogne et de Flandre.

Le pape ne se doutait pas de l’enthousiasme et de la ferveur que son appel à la croisade allait susciter parmi les simples citadins et les paysans. En effet, parallèlement à la croisade des barons se forme une croisade des pauvres dont le principal initiateur et prédicateur est Pierre l’Ermite, originaire d’Amiens. Partis les premiers, ces croisés, dirigés par Pierre l’Ermite et Gautier Sans Avoir traversent l’Europe centrale, commettant nombre d’exactions sur leur passage (notamment en Germanie contre les Juifs). Environ 12 000 d’entre eux atteignent le Proche-Orient mais, mal équipés, ils sont rapidement anéantis par les Turcs à Nicomédie (aujourd’hui Izmit) en octobre 1096.

3.2   La conquête de l’Anatolie

Parties par des voies différentes, les quatre armées de croisés nobles — conduites par Godefroi de Bouillon, Bohémond Ier, le comte de Toulouse Raymond de Saint-Gilles et le légat du pape Adhémar de Monteil — arrivent à Constantinople entre novembre 1096 et mai 1097. Profitant de cette croisade, l’empereur byzantin Alexis Ier Comnène propose, en échange de son aide, la signature d’un traité accordant à l’Empire la restitution de tous les anciens territoires byzantins reconquis.

En mai 1097, les croisés (quelque 30 000 hommes) prennent d’assaut Nicée, la capitale de l’Anatolie turque, qui se rend en juin. Respectant les termes du contrat, les croisés remettent cette première conquête aux Byzantins. Peu après la chute de Nicée, les chrétiens affrontent l’armée seldjoukide à Dorylée (aujourd’hui Eskişehir). Le 1er juillet 1097, ils écrasent les Turcs, rencontrant dès lors peu de résistance en Asie Mineure.

L’étape suivante est la cité d’Antioche, en Syrie septentrionale. Le 21 octobre 1097, les croisés mettent le siège devant la ville qui ne tombe que le 3 juin 1098. Mais à peine ont-ils enlevé Antioche qu’ils sont attaqués par une armée turque venue aider les assiégés. Les croisés, et particulièrement Bohémond Ier, attendent en vain le secours du Byzantin. Ils repoussent seuls les Turcs, le 28 juin. Bohémond Ier décide alors de s’établir à Antioche, au lieu de restituer la ville à Alexis Comnène.

3.3   La prise de Jérusalem

Après avoir passé quelques temps à Antioche, les croisés se remettent en marche pour la dernière partie de leur périple, à la fin du mois de novembre 1098. En mai 1099, ils atteignent les frontières nord de la Palestine et, au soir du 7 juin, ils campent enfin en vue des murs de Jérusalem.

La cité, sous contrôle égyptien, s’est préparée au siège. Les croisés attaquent le 15 juillet 1099, soutenus par des renforts génois et des machines de siège nouvellement construites, et massacrent la quasi-totalité des habitants musulmans. Après plus de deux années d’expédition, l’objectif des croisés est enfin atteint : la cité sainte est libérée, et « purifiée « par le sang des infidèles vaincus.

L’armée s’installe et, une semaine plus tard, élit Godefroi de Bouillon souverain du nouveau royaume latin de Jérusalem. Déclinant le titre de roi par humilité, il prend celui d’« avoué du Saint-Sépulcre «. Sous sa direction, l’armée mène une dernière campagne, mettant en déroute une armée égyptienne à Ascalon (aujourd’hui Ashqelon) le 12 août 1099. Peu après, la majeure partie des croisés rentre en Europe, laissant Godefroi et une fraction de l’armée pour organiser un gouvernement et contrôler les territoires conquis.

4   APOGÉE DE LA PUISSANCE LATINE EN ORIENT

Dans le sillage de la première croisade, quatre États latins sont créés au Levant. Le plus puissant d’entre eux est le royaume latin de Jérusalem, dirigé, à la mort de Godefroi de Bouillon (1100), par son frère Baudoin. Au nord de ce royaume se trouve le petit comté de Tripoli sur le littoral syrien ; au-delà de Tripoli, la principauté d’Antioche, centrée sur la vallée de l’Oronte ; tout à fait à l’est, le comté d’Édesse, en grande partie peuplé de chrétiens arméniens.

Pour défendre les États latins, des ordres de moines-soldats sont organisés en armée permanente : ainsi les Hospitaliers, en 1113, et les Templiers, en 1118. Des forteresses sont érigées, tel le fameux krak des Chevaliers. Profitant de cette nouvelle communication avec l’Orient, le commerce méditerranéen s’intensifie et devient florissant.

5   DEUXIÈME CROISADE

Les victoires de la première croisade sont essentiellement dues à l’isolement des forces musulmanes. La réunification musulmane au Proche-Orient se réalise à la génération suivante, sous l’autorité d’Imad al-Din Zanki, souverain de Mossoul et d’Halab. Sous son règne, les forces musulmanes remportent leur première grande victoire sur les croisés en prenant la cité d’Édesse en 1144.

La réponse du pape Eugène III à cet événement est la proclamation d’une deuxième croisade à la fin de 1145. Il charge Bernard de Clairvaux de prêcher la lutte contre les infidèles lors de l’assemblée réunie à Vézelay à Pâques 1146. La nouvelle expédition a, elle aussi, un grand succès et attire de prestigieuses recrues, dont le roi de France Louis VII et Conrad III, l’empereur du Saint Empire romain germanique. L’armée de Conrad part de Nuremberg, en Bavière, en mai 1147 à destination de Jérusalem. Les forces françaises suivent un mois plus tard.

Près de Dorylée, en Anatolie, les troupes de l’empereur tombent dans une embuscade turque ; ensuite, la plupart des soldats et pèlerins rebroussent chemin. L’armée française, quant à elle, continue sa route, mais seule une partie des forces initiales atteint Jérusalem en 1148. De concert avec le roi Baudoin III de Jérusalem et ses chevaliers, les croisés décident d’assiéger Damas en juillet. L’opération se révèle être un échec. Le roi de France, suivi de ses troupes, rentre peu après dans son royaume.

6   SALADIN ET LA TROISIÈME CROISADE

L’échec de la deuxième croisade laisse les musulmans libres de se regrouper. Zanki est mort en 1146, mais son successeur, Nur al-Din, affermit la puissance du royaume. En 1169, sous le commandement de Saladin, vizir du calife fatimide du Caire, ses armées prennent le contrôle de l’Égypte. Lorsque Nur al-Din meurt, cinq années plus tard, Saladin lui succède à la tête d’un État musulman qui s’étend du désert de Libye à la vallée du Tigre, entourant ce qui reste des États latins.

En mai 1187, Saladin, à la tête d’une immense armée, envahit le royaume de Jérusalem . Le 4 juillet, il bat l’armée latine à Hattin, en Galilée. Le roi Gui de Jérusalem se rend, avec quelques-uns de ses chevaliers, et a la vie sauve, mais tous les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem sont décapités à proximité du champ de bataille. Dans le sillage de cette victoire, Saladin s’empare de la plupart des forteresses croisées, y compris Jérusalem, laquelle se rend le 2 octobre. Les croisés ne détiennent plus alors, en site stratégique, que la ville de Tyr (aujourd’hui Sour).

Conscient des intérêts — autant stratégiques que spirituels — en jeu avec ce recul des chrétiens en Orient, le pape Grégoire VIII proclame la troisième croisade le 29 octobre 1187, déchaînant l’enthousiasme des populations. Trois grands monarques européens y participent : l’empereur du Saint Empire Frédéric Ier Barberousse, le roi de France Philippe II Auguste et le roi d’Angleterre Richard Ier Cœur de Lion. Avec leurs nombreux vassaux, les souverains forment la plus grande armée croisée depuis 1095. Pourtant, les bénéfices de cette expédition sont maigres. Frédéric, arrivé le premier en Asie Mineure, meurt en Anatolie, provoquant le retour de la majeure partie de son armée. Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion atteignent tous deux la Palestine et réussissent à arracher au contrôle de Saladin une série de villes, dont Saint-Jean d’Acre, le long du littoral méditerranéen en 1191.

Philippe abandonne bientôt la croisade, laissant à Richard la responsabilité de la conquête. Celui-ci reprend Jaffa et Ascalon, mais doit finalement renoncer à Jérusalem en janvier 1192. Il conclut toutefois avec Saladin un traité comprenant une trêve de trois ans, et l’accès de la Ville sainte aux pèlerins chrétiens. En octobre 1192, lorsque Richard quitte la Palestine, le Royaume latin est reconstitué. Moins vaste et moins puissant que le royaume originel, le second royaume survit durant un siècle.

7   QUATRIÈME CROISADE

Les croisades suivantes n’ont jamais réussit à atteindre les succès militaires antérieurs. La quatrième croisade (1202-1204), initiée par le pape Innocent III dès 1198, est marquée par des conflits stratégiques entre le pape et les croisés. Voulant atteindre l’Égypte, devenue le centre de la puissance musulmane, les chrétiens négocient, sans l’accord pontifical, le transport des armées avec Venise, qui détourne l’objectif de la croisade à son profit. Les chefs de la croisade s’accordent sur un plan d’attaque de Constantinople de concert avec les Vénitiens et un prétendant au trône byzantin, Alexis Ange. Les chevaliers croisés prennent Constantinople le 17 juillet 1203 et rendent à Isaac Ange, le père d’Alexis, son titre d’empereur. Une révolution ayant permis à Alexis Doukas de prendre le pouvoir, les croisés décident de conquérir Constantinople, qu’ils pillent les 12 et 13 avril 1204. Ne contribuant en rien à la défense de la Terre sainte, ils fondent l’Empire latin d’Orient qui est détruit en 1261 avec l’avènement de l’empereur byzantin Michel VIII Paléologue.

8   CINQUIÈME CROISADE

Également souhaitée par Innocent III en 1215 (IVe concile du Latran), la cinquième croisade (1217-1221) est précédée par la Croisade des enfants (1212). Le pape Honorius III met en œuvre l’initiative de son prédécesseur avec, à nouveau, l’Égypte pour objectif.

La première offensive de cette cinquième croisade est la prise du port de Damiette en 1219. La cible suivante est de prendre la ville du Caire et de mener une campagne pour s’assurer le contrôle du Sinaï. L’attaque du Caire est finalement abandonnée, en raison de l’absence des renforts promis par l’empereur du Saint Empire, Frédéric II. En août 1221, les croisés, encerclés, sont forcés de rendre Damiette aux Égyptiens en échange de leur liberté. Ils se dispersent le mois suivant.

9   SIXIÈME CROISADE

La sixième croisade est menée par l’empereur Frédéric II qui, dès 1215, a fait le vœu de diriger une expédition sainte. Il renouvelle sa promesse à la papauté en 1220 mais, pour des raisons de politique intérieure, il diffère son départ. La menace d’excommunication faite par le pape Grégoire IX reste sans réponse. Irrité par ce nouveau retard, ce dernier met sa menace à exécution en 1227. Frédéric II s’embarque alors pour la Terre sainte en juin 1228 et rejoint à Saint-Jean d’Acre la majeure partie de son armée. Il cherche à récupérer Jérusalem en négociant avec le sultan égyptien Al-Kamil. Ces négociations débouchent sur un traité de paix signé à Jaffa en 1229, par lequel les Égyptiens rendent Bethléem, Nazareth, Silon ainsi que Jérusalem et les routes d’accès aux villes saintes. Ce traité, respecté pendant dix ans, est toutefois mal perçu par l’ensemble de la chrétienté qui n’assimile pas la croisade à un jeu diplomatique.

Le succès diplomatique remporté par Frédéric II est consolidé, à partir de 1237, par la croisade engagée par Grégoire IX. Cette « Croisade des barons « obtient également par la négociation la restitution d’une grande partie du royaume de Jérusalem (1239-1241).

10   SEPTIÈME CROISADE

Le roi de France Louis IX organise une nouvelle croisade pour reconquérir Jérusalem, reprise par les musulmans en 1244. Saint Louis prépare durant quatre ans les plans de son ambitieux projet. À la fin du mois d’août 1248, il s’embarque avec son armée à Aigues-Mortes pour l’île de Chypre où ils passent l’hiver en nouveaux préparatifs. Suivant la même stratégie que lors de la cinquième croisade, Saint Louis et ses hommes débarquent en Égypte, le 5 juin 1249, et s’emparent de Damiette le lendemain. En route pour Le Caire, ils battent les mamelouks à Mansoura (8 février 1250) mais, atteints par la peste, ils doivent battre en retraite et sont finalement capturés le 6 avril 1250. Après avoir payé une énorme rançon et rendu Damiette aux musulmans, Saint Louis vogue vers la Palestine, où il passe quatre années à édifier des fortifications et à renforcer les défenses du Royaume latin. Au printemps de 1254, après avoir conclu des trêves avec les princes musulmans, il regagne la France avec son armée.

11   HUITIÈME CROISADE

Saint Louis organise également la dernière grande croisade, en 1270, à laquelle la noblesse répond sans enthousiasme. L’expédition, dirigée contre la Tunisie, cherche à obtenir la conversion de l’émir de Tunis. Elle s’achève brutalement lorsque Saint Louis meurt sous les murs de Tunis le 25 août 1270.

Entre-temps, les postes latins subsistant en Syrie et en Palestine subissent une pression croissante des forces égyptiennes. L’une après l’autre, les villes et forteresses des États croisés tombent aux mains des puissantes armées des mamelouks. La dernière grande forteresse, la ville de Saint-Jean d’Acre, est prise le 18 mai 1291 et les colons croisés comme les ordres militaires des Templiers et des Hospitaliers se réfugient à Chypre. Vers 1306, les Hospitaliers s’établissent à Rhodes, dernier avant-poste croisé en Méditerranée et y restent jusqu’en 1522, date à laquelle ils se rendent aux Turcs. En 1570, Chypre, alors sous la souveraineté de Venise, est également prise par les Turcs. D’autres États latins, établis en Grèce, à la suite de la quatrième croisade, réussissent à survivre jusqu’au milieu du XVe siècle.

12   RÉSULTATS DES CROISADES

Sur le plan militaire, la grande épopée des croisades se solde par un échec. En agressant le monde musulman, jusqu’alors tolérant à l’égard des chrétiens, les croisades ont ravivé l’idée de guerre sainte, exploitée ensuite par les souverains ottomans, ainsi que l’esprit de revanche, symbolisés par la prise de Constantinople (1453) et la domination sur l’Europe centrale jusqu’au XVIIe siècle.

Toutefois, pour la chrétienté, ces expéditions saintes restent un grand élan de foi et une prise de conscience de son unité. Les croisades ont également été, pour la papauté, le moyen d’étendre son pouvoir et de développer une fiscalité. Les tentatives pontificales et monarchiques pour lever des fonds afin de financer les croisades ont conduit au développement de systèmes de taxation générale directe, bouleversant la structure fiscale des gouvernements européens.

Sur le plan économique, le soutien apporté aux Latins d’Orient a permis d’accroître le commerce méditerranéen au profit des cités maritimes italiennes. Avec l’intensification du commerce et des échanges, de nouvelles techniques bancaires se sont élaborées.

Les croisades ont, enfin, influencé la vie politique en Occident : elles ont renforcé le pouvoir monarchique en envoyant la noblesse guerrière en Orient et, en raison des besoins financiers suscités par les expéditions, ont provoqué des ventes de terres nobles ou l’octroi de chartes aux villes, initiant ainsi le mouvement d’indépendance des communes.

Les effets des croisades se sont fait principalement sentir en Europe où elles ont eu des conséquences sur l’architecture, avec l’utilisation des techniques byzantines, et sur la littérature avec le développement de la littérature chevaleresque et l’écriture de l’histoire en langue vulgaire.

Cependant, ces deux siècles de croisades laissent peu de traces en Syrie et en Palestine, sinon de nombreuses églises, des fortifications et un chapelet de châteaux impressionnants comme Marqab, sur la côte de Syrie, Montréal en Transjordanie, le krak des Chevaliers, près de Tripoli, et Montfort près d’Haïfa.

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