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La culture est-elle élitiste ?

Publié le 22/02/2012

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« effets de masse.

Sa carrière d'écrivain et d'homme de théâtre, bien que particulièrement riche, fut parseméed'incompréhensions.

De son vivant, nombre de ses œuvres sont passées inaperçues ou ont été dépréciées par lescritiques ainsi que par le public.

Mais même lorsque le succès se présentait à lui, il restait insatisfait et se sentaittoujours incompris, désabusé face à l'incapacité du grand nombre à comprendre les messages, les dimensions qu'iltentait de faire passer dans les romans ou les pièces qui plus tard ont fait sa renommée. A travers ces arguments, nous pouvons avancer que la collectivité apprécie l'art d'une façon qui diverge certes de celle des élites mais qu'elle n'est pour autant pas moins apte à savoir estimer un spectacle de choix.Néanmoins, il serait injustifié de totalement réfuter l'opinion de Gide simplement sous prétexte que son expériencepersonnelle l'a manifestement influencé, d'autant plus que son discours se justifie dans de nombreux cas.

Assurément, les occasions où la collectivité s'enthousiasme pour un produit culturel de valeur restent somme touteassez rares.

Et lorsque cela arrive, ce n'est souvent pas de manière spontanée, mais induite pas des avis provenantd'un groupe plus ou moins important de personnes cultivées, voire de spécialistes.

Prenons l'exemple des critiquesd'art dont le travail est entièrement consacré à « guider le goût du public.

».Par ailleurs, le grand nombre est en un sens limité dans son jugement.

Il est inapte à apprécier une œuvre de par lefait qu'il manque d'outils - qui ne s'acquièrent que grâce à l'éducation - pour comprendre les différents degrés delecture d'une œuvre élaborée.

Justement sa préférence ira à des œuvres simples voire simplistes donc indignesd'intérêt du point de vue de Gide.En effet, la grille de lecture de la masse est insuffisante pour qu'elle réussisse à appréhender quelque œuvre que cesoit autrement que de façon primaire.

Ses émotions priment sur l'intellect, ce qui la pousse à privilégier lesproductions dites « populaires » aux dépends des arts plus raffinés.

De son impuissance à comprendre une œuvresophistiquée découle l'ennui, qui fatalement fausse son opinion.

Ceci peut être démontré dans ces antagonismesculturels, les seconds étant en majorité plébiscités par les masses : le cinéma hollywoodien en opposition avec lethéâtre, la musique dite pop contre l'opéra, la télé réalité face aux programmes scientifiques ou encore la bandedessinée et autres romans à l'eau de rose en comparaison à la grande littérature.

Les élites, quant à elles, ont lapalette de connaissances essentielle à un jugement plus objectif sur l'ensemble des produits culturels.

De plus ellessauront prendre le recul nécessaire pour ne pas se laisser berner par les ficelles populistes. Finalement, André Gide, authentique écrivain à scandale, recevra les honneurs des institutions dont entre autre l'attribution du prix Nobel de littérature en 1947.

Cependant, le succès auprès du public ne viendravéritablement qu'à titre posthume, comme pour beaucoup d'autres génies du domaine artistique.

Cela démontre unefois de plus le bien-fondé de l'élitisme dont fait preuve l'auteur, tout du moins dans la plupart des cas. L'homme qui affirmait au dénouement de sa vie avoir « […] bien fait de croire à la vertu du petit nombre qui finit tôt ou tard par l'emporter » avait parfaitement cerné la médiocrité de jugement du grand nombre et satendance à mésestimer toute production au-delà de sa capacité de compréhension. Ainsi, le fait de posséder des connaissances contribue effectivement à pouvoir faire la distinction entre ce qui est beau ou ce qui ne l'est pas et seul les personnes ayant bénéficié d'une éducation peuvent réellement sedétacher de la masse, émettre un avis réfléchi t et apprécier les choses à leur juste valeur.

En se sens, le propos élitiste de Gide ne peut être infirmé mais il doit être nuancé dans son absolutisme.

Car les termes mêmes de beau,vrai ou mauvais, qui sont au cœur de la problématique posée, restent subjectifs, personnels ce qui rend toutesconclusion péremptoire inappropriée. En conclusion, nous pouvons affirmer qu'il est important de rester vigilant face à la majorité mais aussi de savoir faire la part des choses.

Il est évident que la communauté aura un penchant pour le divertissement démunide toute prétention intellectuelle, cependant généraliser comme l'a fait Gide n'est clairement pas la bonne solution.En fin de compte, malgré l'augmentation dans nos sociétés du nombre de personnes ayant accès à l'instruction, ladiffusion, dictée par le profit, de « mauvais produits de divertissement » n'est de loin pas en baisse.

Uneaugmentation de la création et surtout une meilleure distribution d'œuvres qui ne seraient pas forcémentextrêmement pointues mais basées sur une vraie intelligence dans la forme comme dans le propos serait judicieusepour rencontrer un public plus large.

Ceci contribuerait sans doute à une amélioration globale de jugement du plusgrand nombre.. »

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