Devoir de Philosophie

Une culture peut-elle se juger objectivement ?

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

culture
xxx ?
culture

« remarquer que je ne parviens pas à instaurer un hiatus, une distance suffisante entre moi et moi si bien que je neparviens pas à accéder à une position qui me permettrait de prendre du recul suffisamment par rapport à moi-même.Cette prise de distance par rapport à moi-même est le produit de l'entendement, suite à un exercice permanent quime permet de m'affranchir de mes critères de jugement.

Cette constatation est latente lorsque je suis confronté àdes couleurs, des motifs, ou des matières sur des objets différents, en même temps qu'un autre : alors que je peuxy voir l'assomption de la reviviscence de telle ou telle souvenance, l'autre peut y voir tel ou tel souvenirradicalement autre du mien.

Ainsi, nos jugements divergent sensiblement, alors même que nous sommes confrontésà la même matière, au même objet.

Qu'en est-il lorsqu'il nous faut apporter un jugement de valeur d'une culture quin'est pas la mienne ? Tenter d'apporter un jugement à une culture demande un travail raisonné intime et difficile àmener, d'autant plus que la tâche est rendue plus complexe dès lors que la culture n'est pas celle dans laquelle jem'inscris.

En effet, comment fonder un jugement objectif sur une culture qui n'est pas la mienne alors même que jene connais pas ses traditions et ses coutumes, alors même que je n'inscris pas mon rapport au monde par rapport àcette culture, alors même que le monde ne s'impose pas à moi à travers ses valeurs, son patrimoine historique, sestraditions, sa langue ? Cette pluralité culturelle sera soumise au jugement des valeurs qui sont les miennes,dépendamment de ma culture d'appartenance, comme si les valeurs auxquelles je me reconnais étaient universelles,c'est-à-dire qu'elles vaudraient pour tout homme, en tout temps et en tout lieu.

Finalement, afin de jugerobjectivement la valeur d'une culture qui n'est pas la mienne, encore faut-il parvenir à se défaire des partis pris,encore faut-il parvenir à prendre le recul nécessaire par rapport à soi-même pour porter un regard clairvoyant etlucide sur une culture différente de la mienne.

Encore faut-il que cette attitude de prise de recul sur soi-même nesoit pas vouée à l'échec.

[Transition] Confronté à la diversité culturelle, l'homme adopte parfois une attitude de rejet radical, comportementethnocentriste proche du racisme.

La tentative d'objectivité, mais si elle n'est pas vaine, reste le produit d'un longtravail réflexif mené sur soi-même.

Un problème s'impose alors à nous : puis-je parvenir à concilier ce long travailraisonné qui suscite en moi un détachement radical avec moi-même et l'appartenance qui est la mienne à uneculture dans laquelle je m'insère ? [II.

L'homme : un être fondamentalement inscrit dans la culture qui est la sienne, et pourtant qui tente deprendre du recul sur soi] 1.

Entre culture et tradition : risque de confusion des genres « Un champ, si fertile soit-il, ne peu être productif sans culture, et c'est la même chose pour l'âme sansenseignement » écrit Cicéron dans ses Tusculanes .

Le terme de « culture » tire son origine du verbe latin « colere » qui signifie « cultiver la terre ».

Ce travail de l'esprit apparente la culture à l'éducation et à la civilisationavec le projet d'œuvrer au progrès de l'humanité.

Ainsi, la culture est à concevoir sous le vocable du sceau quisigne l'homme au fil de son existence.

La culture est alors ce par quoi la rationalité de l'homme accède à uneconnaissance du monde qui l'entoure.

Par ailleurs, pour accéder à une identité personnelle, l'homme a besoin deposséder une histoire et une appartenance communautaire : se comprend dès lors l'importance de la nécessité del'éducation.

Celle-ci a d'abord pour fonction de permettre à l'enfant de s'inscrire dans sa communauté d'origine : elledoit donc permettre à l'enfant de s'adapter à la société à laquelle il appartient.

Le premier type de l'éducation seradonc la discipline, c'est-à-dire une éducation négative, fondée sur l'interdit, qui aura pour tâche de canaliser enl'enfant son agressivité fondamentale.

Ainsi conçue, une telle éducation doit permettre à l'enfant de se soumettreaux normes et aux règles extérieures et ainsi de s'insérer dans l'univers social qui est le sien.

Elle induit doncl'apprentissage de valeurs qui permettent à l'enfant de s'inscrire dans la communauté qui est la sienne.

Néanmoins,l'adaptation ne peut être la seule finalité dévolue à l'éducation : celle-ci doit en effet dépasser le stade de ladiscipline et tendre vers l'instruction, c'est-à-dire une éducation positive qui transmette à l'enfant les acquis desgénérations antérieures.

Platon nous rappelle dans son ouvrage le Criton comment les lois athéniennes interpellent Socrate afin qu'il garde à l'esprit qu'elles sont su le prendre en charge et l'élever comme l'aurait fait une mère.

Leslois ont réussi à lui apprendre les fondements de la moralité, plus précisément ses droits et ses devoirs.

L'hommen'est donc absolument rien sans la culture à laquelle il appartient, il est fondamentalement un être de culture.

Parailleurs, les données culturelles s'inscrivent non pas dans le profane mais dans l'immanence du culte, la religion ayantété longtemps considérée comme ce par quoi une communauté pouvait puiser ses racines originelles et surtouts'inscrire dans une atemporalité rémanente.

On comprend dès lors le rôle capital dévolu à la tradition, valeur majeuredans une culture donnée.

Elle est ce par quoi une communauté accède à la singularité qui est la sienne.

Mais c'estprécisément cette inscription de l'homme dans une communauté culturelle donnée qui rend le jugement partial etpartisan.

L'homme est plongé dès son enfance dans un bain culturel qui le marque définitivement de son sceau sibien qu'il est fondamentalement le fruit de la culture qui est la sienne.

Ainsi, la manière qui est la mienne de menourrir, de me mouvoir, de m'habiller est le produit d'une éducation qui s'est progressivement dissipée pour faireplace aux habitudes coutumières.

2.

Doit-on y voir une remise en cause de soi par soi pour pouvoir atteindre cette objectivité si fugace ? La démarche straussienne de critique de l'ethnocentrisme se précise alors.

L'ethnologue Lévi-Strauss dénonce ceshommes qui ont cru bon de pouvoir juger des cultures radicalement différentes de la leur en se fondant sur descritères superficiels et tous relatifs.

Cet évolutionnisme nous apparaît fallacieux.

En effet, une superpuissance. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles