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La Dame ne brûlera pas

Publié le 05/04/2013

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Cette pièce fait partie d' un groupe de trois comédies que Fry intitula Comedies of mood et qui représentent chacune une saison. La Dame ne brûlera pas est soustitrée « Comédie du Printemps « .

« EXTRAITS Richard demande son nom à l'étranger THOMAS Je m'en passe .

Je voyage léger! C'est-à-dire Aussi léger qu'un homme peut voyager Qui promène son corps pour sa valeur sentimentale.

La chair, elle, porte le poids de mille ans.

Plus lourde, chaque matin, au réveil, De quelque rêve co- mique, paifum é à la cantharide.

Boyaux , hu­ meurs, ventri­ cules, ne1fs, fibres Et graisses ...

le lab yrinthe des artères.

L 'enfer du corps.

Pourtant, La première chose que ma mère m 'ait donnée.

Dieu ait son âme.

Tu disais ? RICHARD Nom et emploi ? THOMAS Thomas Mendip.

Mon père , bien né, Si tant est qu'il est bien de naître, Entretient un château de courants d'air.

A chaque coucher de soleil, Le château se répand dans la rivière Et les poissons sautent les murs .

Ils nagent Sur la poitrine de ma grand-mè re assise.

Elle veille.

Elle suit Orion.

Elle croit voir Mon grand-père.

Elle est sûre qu'il est par là.

J'en étais fier quand j'étais enfant.

Thomas sur le point de préférer la vie à la mort THOMAS Moi aussi.

Je suis A la dérive.

Le vent du soir passe au large, Une voile devant les yeux d'un aveugle.

Et voilà Le clair de lune qui fait qu' avril ressemble A une coqui lle d'huître, une huître amère, Aqueuse.

Entre les ombres en queues de corbeaux Et les oreillers blancs des hommes endormis, La nuit grise est un grand pâturage de paix.

Qu elqu e chose pardonne à la terre.

Quelque chose D'in corrigib le.

En somme, de quoi est/ait Ce charme fumeux ? On nous attendrit Avec les hauts et les bas d'une terre inégale, La réfraction de la lumi ère, l'obscurité , les condensations, Les distances et cet orgueil séveux, les g rands arbres Du jardin.

Comment en arrivons-nous A nous fourrer un paradis dans l' œ il ? Pourquoi tousser, cracher l'extase Comme des rossignols et nommer beauté Ces degrés et nuances toutes fortuites ? Quel artifïce nous accommode le monde, Nous met dans les yeux le sens qui nous rend dupes ? Les animaux sont moins sots ...

Traduit de l'anglais par Philippe de Rothschild , Calmann-Lévy, 1963 NOTES DE L'ÉDITEUR Christopher Fry est né en 1907 à Bri stol.

Il fut professeur puis acteur avant de devenir metteur en scène.

des vrais amateurs de beau théâtre .

Christopher Fry, c'était une apparition merveilleuse .

C'était un poète élisabéthain, un contemporain de Shakespeare, d'Otway , de Marlowe, qui surgissait inopinément dans le Londres de 194 7, austère, noirâtre, raide de bienséance victorienne, et à moitié détruit par la guerre.

» Jean Dutourd, dans France-Soir.

des image s claires, insolentes et gaies, douces et cruelles, transparentes et secrètes.

» Pierre Marcabru, Paris-Presse .

En octobre 1963, lorsque cette pièce a été jouée pour la première fois en France dans sa version française, les critiques sont enthousiastes : «J'étais en Angleterre lorsqu'elle fut créée il y a une quinzaine d'années.

Je me souviens encore de l'émerve illement qui s'empara du petit public des connaisseurs, « On songe à quelque Giraudoux anglais qui, partant de l'univers élisabéthain, aurait réconcilié les hommes et les bêtes, les idées et les fleurs, les passion s et les saiso ns en 1 Lipni lZk.i-V iollet 2, 3, 4, 5 gravures de R obida , tirée s de Shakespeare.

les Joyeuses commères de Windsor, L.

Boula nger éditeu r.

Paris, 1898 «Ce n'est en France que dans le théâtre de Schéadé que j' ai trouvé cette plénitude joyeuse des images, cette générosité comique des mots, ce bonheur dans leur mariage .

Les mots " sont en crise de printemp s " comme les personn ages de La Dam e ne brûlera pas.

» Jacques Lemarchand, dans Le Figaro littéraire .

FRY0 2. »

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