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Dans quelle mesure peut-on accepter cette assertion d'un psychologue : « La mémoire est la faculté d'oublier » ?

Publié le 19/06/2009

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« Notre présent est chargé du passé et gros de l'avenir. » Cette pensée de BERGSON résume bien la condition humaine. L'homme vit dans le temps et suivant son tempérament, il se tourne plutôt, soit vers l'avenir, soit vers le passé. Mais que l'action le tente ou qu'il s'abandonne à la contemplation, l'homme est toujours une unité, il ne fait qu'un avec l'être qu'il était hier, et cette unité est l'oeuvre de la mémoire. Elle « tient » l'homme et lui donne une continuité au-dessus du temps. L'unité de la conscience humaine est mise en relief par cette phrase de PRADINES : « Nous possédons moins nos pensées que nos pensées ne nous possèdent. » Seulement ce pouvoir de nous souvenir se double d'un autre aspect de la mémoire : l'oubli, grand maître aussi du passé, puissance de néantisation. L'oubli et la mémoire sont intimement liés dans notre connaissance du passé, si bien qu'un psychologue a pu dire : « La mémoire est la faculté d'oublier. » Seulement le paradoxe contenu dans cette pensée saute tout de suite aux yeux. Car l'oubli est avant tout la mise en défaut, le « raté » de la mémoire. Oublier et se souvenir sont deux faits contraires, complètement opposés. Mais, d'un autre côté, l'oubli est condition de la mémoire. Aussi faut-il voir dans quelle mesure on peut accepter cette assertion malgré la force du paradoxe.

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